baby puke milk

À ma très chère Maman, de ton bébé-reflux

baby puke milk

Maman,

Je n’ai pas choisi d’avoir le ventre qui me brûle sans cesse, maman. Tu sais, quand j’ai le ventre vide, j’ai faim, très faim. Ça me fait mal et j’ai peur. J’ai peur de boire, parce que lorsque je bois, le feu me passe du ventre à la bouche. Alors, je pleure en buvant. Puis lorsque j’ai bien bu et que mon ventre est trop plein, les flammes deviennent encore plus fortes, et je pleure, je pleure encore. Ça me fait si mal, maman.

Je vomis souvent à cause de ces brûlements, maman. C’est que mon ventre n’arrive pas encore tout à fait à faire son travail, que mon estomac doit grandir et maturer. Peut-être aussi que ce sont des allergies ou des intolérances qui les provoquent. Je ne sais pas, toi non plus. Mais je suis désolé que tous ces beaux vêtements que j’ai portés seulement dix minute entraînent autant de lavage. Je n’y peux rien, mais je te remercie d’être si patiente avec moi.

Tu as changé d’alimentation, maman. Le goût de ton lait a changé. Tu es prête à tout pour moi. Même à te priver de tes aliments préférés, juste pour que ton lait ne me blesse plus. Ce n’est pas ta faute. Ne culpabilise pas. Ce n’est pas ton lait qui me fait mal, c’est mon ventre. Merci d’être si dévouée et généreuse avec moi.

Je n’arrive pas à dormir, maman. Je suis fatigué, épuisé. Quand je suis dans mon lit, tout se répand autour de moi. Ça me réveille, je n’aime pas ça,  j’ai mal et je pleure encore. Alors, tu me prends dans tes bras. Je pleure beaucoup, je le sais. Mais ton étreinte est douce et elle me fait du bien. Dans tes bras, je me sens mieux. Le feu diminue dans mon ventre et j’ai moins mal. Mais, surtout, ta chaleur, ton odeur et ta voix me réconfortent. J’ai tellement besoin de ton réconfort. Tu es mon havre de paix, maman.

Parfois, tu perds patience, maman. Oh, tu restes une maman merveilleuse, mais il t’arrive de changer de ton et tes gestes se font plus brusques. Je t’ai même déjà entendue pleurer. Tu veux que je me sente bien, je le sais, mais il t’arrive de croire que tu ne pourras pas y arriver. Tu n’y peux rien, tu ne comprends pas ce qui m’arrive. Pas encore. Ne doute pas de toi, maman. Tu fais tout ce qu’il faut, et même plus.

Nous sommes allés chez le médecin aujourd’hui, maman. Encore une fois. Je sais que tu sens que je ne vais pas bien et qu’il se passe quelque chose avec moi. Aujourd’hui, de retour du rendez-vous, je te sens plus calme. Tu me donnes un médicament, tu me dis que ça ira mieux. Je te crois.

Je dors un peu mieux et je bois un peu plus. J’arrive même à sourire et à rire.

Tu sais, je vais mieux aujourd’hui, mais nous savons tous les deux que ce n’est peut-être pas fini. Les reflux et le feu prendront du temps à s’éteindre entièrement. Tu devras être encore patiente et l’introduction des aliments pourrait être difficile et me redonner mal au ventre.

Nous passerons encore d’autres nuits ensemble, maman. Ensemble, c’est ce qui compte. Lorsque tout ça sera enfin derrière nous, nous oublierons. Tout, ou presque. Toi, tu oublieras cette fatigue grandissante, ce désespoir, cette incompréhension et cette frustration que tu vis tous les jours. Moi, j’oublierai la douleur. Cette douleur qui m’a pris au ventre et ne m’aura pas lâché facilement.

Mais une chose est sûre, maman. Ma mémoire gardera à jamais le souvenir de ton amour. Tous ces moments, où tu t’es investie complètement pour moi, toutes ces caresses, ces mots doux et ces sacrifices sont gravés en moi, et me permettront de grandir avec un sentiment de confiance. Tous ces moments collés, blottis l’un contre l’autre nous appartiendront à jamais.

Je t’ai choisie. Et tu me montres chaque jour que tu m’as choisi aussi.

Je t’aime, Maman.

Ton bébé-reflux

Crédit : A3pfamily/Shutterstock.com

Miss Navy Blue

Maman de deux parfaites imperfections. Artiste à mes heures. Employée à temps plein. Conjointe le temps qu'il reste. Amie, soeur, fille, bru: quand je peux. Mon chum dit de moi que je suis traîneuse ... il n'a pas tort! C’est vrai que j'ai l'habitude de traîner mon petit monde un peu partout: en les tenant par la main ou, si ce n'est pas possible, dans mon coeur, partout où je vais. Une fine réponse, à un commentaire qui énonce deux vérités. La sienne et la mienne. Je suis aussi une parfaite imperfection. Comme eux, comme lui, comme vous.

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19 Comments

  • Oh merci infiniment pour ce texte… il me parle tant! J’aurais pu l’écrire moi-même … LA vie avec un bébé RGO n’Est pas de tout repos, pourtant, je n’échangerais ma minette pour rien au monde… c’est pénible parfois et souvent difficile de voir bébé souffrir, mais ça fait partie d’Elle maintenant… Merci pour ces beaux mots… ça fait du bien au cœur de maman qui a toujours l’impression de ne jamais en faire assez…

    • Je te comprends tellement ! Ici, bien que le RGO de bébé ne lui aie pas occasionné de régurgitations, on a vécu la laryngomalacie accompagnée d’un retard staturopondéral qui a nécessité une hospitalisation. On a dû apprendre à vivre avec de l’oxygène, un moniteur d’apnée et un saturomètre. On se sent si impuissant, mais nos petits coeurs nous donnent la force de passer ces moments difficiles à leur côté!

  • Ça me parle énormément on ressent la même chose nous les mamans
    Merci pour ce texte qui nous comprend
    Pauvres petits choux !

  • Quel magnifique texte .. maman d’un bébé RGO.. on se retrouve tellement dans ce texte ! Ça était tellement dur certains moment , l’impression de pas faire assez pour le soulager .. aujourd’hui on en voit presque le bout même s’il y aura d’autre moment où sa reviendra ( bébé qui va faire 1an). Merci en tout cas pour ce texte ❤️

  • Mille merci pour ce texte magnifique dans lequel je nous ai tout de suite reconnues ma fille et moi. Que c’est réconfortant ! Un texte qui fait du bien, à lire et à relire dans les moments de blues et de doute !

  • Infiniment merci!!!! Tout y est pour nous RGO allergies intolérances dcsi déficit enzymatique et mon cœur de maman a fondu en larme en lisant ton texte j’en avais vraiment besoin à bientôt 21 mois son RGO est maîtrisé ses pathologies diagnostiquées mais hélas RGO toujours traité et parfois je me demande s’il elle pourra vivre un jour sans bref ? ma patience qui n’est pas toujours à toute épreuve te remercie ! un grand et immense merci à toi

  • Bonjour, je suis un papa qui fait face à ce problème tout les jours. Difficile pour moi de voir mon ptit coeur subir ces pleures, ces façons de ce tortiller dans tout les sens et ces difficultés à dormir paisiblement. Mon pauvre loulou, ton papa est impuissant face à ce mal qui te ronge chaques jours.
    Difficile de voir ta maman faire tout son possible pour te soulager. Difficile de la voir pleurer et perdre patience face à ce calvaire.
    Nous nous battons tout les jours et malgré ça, tu arrive encore à nous faire des sourires. Si tu pouvais nous parler ?
    Mon ptit coeur. Papa et Maman feront tout notre possible pour que tes jours soit meilleurs.
    Ps: courage à vous qui vous battez comme nous.
    Merci pour ce message qui reflète bien ce problème qui plonge nos petits loulous dans la douleur.

  • Ah ? bien que ce soit derrière nous, j’ai quand même pleuré, un peu. Mon dieu que j’ai ressenti du désespoir dans les premiers mois de mon petit coeur d’amour.
    Merci ?

  • Merci tellement. J’aurais pu écrire chaque mot. J’ai fondu en larmes parce que le sentiment d’impuissance est tellement grand … elle a mal et,
    mon dieu, si je pouvais lui prendre et le gérer à sa place. À ce jour, rien d’officiellement diagnostiqué, elle prend du Prevacid mais ce n’est pas assez, je sais qu’il faudra investiguer davantage et ça me fait peur.? Au moins je pourrai relire ce merveilleux texte au besoin pour me donner la force. ❤️

  • Merci ce texte me parle tellement, des jours à se demander comment on va faire, des nuits à pleurer car on se sent tellement impuissante, des heures à essayer de chercher des choses qui pourrait le soulager et nous soulager aussi, des mois à chercher le bon lait, tout ces moments passer chez le médecin pour entendre votre enfant est rgo à pars quelques pansements gastrique pour soulager il n’ y a rien à faire et ressortir dépité car pas de solutions trouvées…Toutes les fois où j’ai pu me dire mais comment va t-on faire, il veut pas se nourrir et que personne ne comprends. Alors merci, pour ces mots, merci car quand je vois son visage et cette douleur constante en lui sans savoir quoi faire, j’essaye de me rappeler ce texte, et je le prends dans les bras pour le câliner, au moins je lui aurais donner de l’amour, même si j’ai pas la solution à son mal être.

  • Bonjour
    Très beau texte. Une seule critique toutefois; tous les textes que l’on parcourent sur le net sont toujours orientés « Maman ». Certes tout cela semble logique vu que Maman donne le sein. Néanmoins Papa souffre aussi, souvent en silence car il ne veut pas ajouter une couche à la tristesse de Maman et aux pleurs de bébé. Quand Papa calme bébé seul, pour laisser Maman se reposer, Papa aussi voit son petit bout se tordre de douleurs et encore une fois, c’est à l’intérieur qu’il garde cette immense tristesse car il le sait bien Papa, il ne peut pas donner le sein pour aider Maman. Les Papas sont aussi remplis d’émotions, ils ont aussi des larmes qui coulent le long des joues, le coeur qui s’embrase quand leur petit trésor pleure de douleurs. Merci de ne pas nous oublier, nous les papas, car ce bébé on l’aime aussi et on veut l’aider mais on ne peut pas faire tout ce que l’on aimerait.

  • J’ai versé des larmes en lisant ce texte, 1h avant une nouvelle crise de mon poussin. J’ai aussi versé une larme en lisant les commentaires. Nous sommes deux parents dépourvus face aux reflux de notre petit bébé. C’est si dur mais nous allons tenir pour lui qui souffre tellement. Merci pour ces maux qui aident à se sentir moins seuls et à mettre des mots sur les maux

  • Pour avoir eu quelques petits cœurs qui avaient ce problème, la réflexologie a été d’une aide quasiment immédiate pour mes minis clients. Souvent, un seul soin fait son travail. Ils sont très réceptifs.

  • Ma fille a tété diagnostiqué de ça a 11 mois car le medecin n’y croyait pas… Elle se réveillait toutes les heures la nuit au mieux toutes les 2 heures… Et le médecin trouvait ça normal. Finalement il a dit on va essayer quand même le traitement des RGO… Et là en quelques semaines voir quelques jours nos vies ont changé… Elle ne se réveillait plus que 2/3 fois… Et à 14 mois elle ne se réveillait plus qu’une fois la nuit. J’avais l’impression de la voir revivre car elle était beaucoup moins fatiguée, dormait bien et n’avait plus toutes ces douleurs…

  • Magnifique texte, tellement émue, les larmes aux yeux, pourtant on n’a souffert de cette situation que 4 mois, aujourd’hui tout n’est pas parfait mais ça va déjà beaucoup mieux, mais qu’elle première épreuve pour de jeunes parents. Merci encore. Je vais noter ce texte et le partager à ma fille pour qu’elle comprenne. Un souvenir d’une étape difficile pour nous parents, pour elle qui a tant souffert.

  • J’en ai pleuré en lisant se texte
    Bébé avec intolérant au lactose. Reflux colique +++
    On la su à ses 4 mois
    4 mois de crampe, de douleur et de pleure
    Magnifique texte

  • Merci. Je suis vers la fin de mon régime d’éviction mais mon dieu que ton texte m’a fait du bien. Merci. J’espère que beaucoup d’autres le verront et que ça leur donnera un push de dire qu’un jour ça lira mieux.

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