woman punch man

On est toujours l’ex-folle de quelqu’un

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On est toujours l’ex-folle de quelqu’un.

J’en suis malheureusement une, mais toi aussi qui lis ce texte, tu sais.

J’ai été une horrible blonde du temps où j’étais avec mon ex. Une blonde de la pire espèce : une blonde qui pleurait parfois, une maman fatiguée par moments, une maîtresse de maison qui ne nettoyait jamais assez bien son foyer, une salariée qui ne conciliait pas toujours parfaitement vie de famille et travail. Je mérite mon titre d’ex-folle… selon lui.

Est-ce que tu vis ça aussi, toi? Des fois, je croise le regard méprisant de la nouvelle blonde de mon ex et de ses proches. Leurs regards me crient : « C’est toi, c’est toi son ex-folle! » et ils me scrutent pour trouver un mot ou un geste qui pourrait confirmer ma réputation. Même quand je ne fais rien, ils m’analysent. Ils n’ont pas pensé que mon ex est simplement frustré parce que notre histoire n’a pas marché. Non. Je suis forcément folle.

Des fois, je me dis que je devrais me gâter et leur donner raison en leur donnant un show digne d’une vraie ex-folle. T’sais, hurler hystériquement que je le prends pas que la nouvelle blonde habite dans mon ancienne maison, qu’elle fasse à manger avec ma spatule rouge Betty Crocker, qu’elle fasse l’amour avec mon ex dans mes draps KUVNÖV IKEA si soyeux et qu’elle se soit acheté le duo de tuques mère-fille avec MA fille.

Si c’est trop intense, y’a plus discret.

Je pourrais toujours manger un Vari-baril de PFK en grognant de gourmandise devant la fenêtre de leur salon pendant qu’ils se minouchent sur le divan et finir le tout en lançant le petit pot de salade de chou crémeuse dans la fenêtre avant de me sauver.

On fantasme toutes de ça, nous, les ex-folles.

J’aimerais ça être folle, mais je ne sais pas comment. Je suis plate comme folle, moi, la mère qui travaille en uniforme tue-l’amour, qui fait des lunchs zéro-déchet à ses enfants, qui torche sa maison en écoutant Despacito le son dans le tapis, qui mange sans viande le lundi et qui prend des RÉER au lieu d’aller en voyage.

J’attends toujours sur la liste d’attente pour voir un psychiatre, mais il semble que mon cas ne soit pas prioritaire.

Mais je ne t’en veux pas toi, la nouvelle conjointe qui me juge, parce que quand j’ai rencontré par hasard ton ancien chum et ses amis dans une soirée, ils m’ont relaté quelques-unes de tes réactions et tu dois aussi être sur la liste d’attente de mon psychiatre. Sinon tu devrais aller t’y inscrire au plus vite toi aussi parce que je les ai bien entendus te traiter toi aussi d’ex-folle.

Alors les filles, s’il vous plaît, arrêtez de juger l’ex de votre chum. Les gars, de grâce, arrêtez de traiter votre ex de folle et admettez que votre relation n’a simplement pas fonctionné plutôt que de tenter de lui mettre la misère du monde sur le dos.

Merci.

Crédit : Antonio Guillem/Shutterstock.com

La Collaboratrice dans l'Ombre

La Collaboratrice dans l'Ombre est la couverture utilisée par toutes les collaboratrices de l'équipe qui souhaitent écrire des articles crus et criant d'une vérité sans filtre. Souhaitant exprimer et assumer leurs opinions sans pour autant blesser leur entourage immédiat, elles préfèrent alors utiliser le couvert de l'anonymat.

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2 Comments

  • Tellement la réalité, quel dommage ? les gens on trop besoin de détruire les autres mentalement. Il n’y a pas seulement les poings qui font mal, je dirais même que le mental est beaucoup plus fort.Bref, soyons meilleure et faisons abstraction de tout cela. Ces gens ne méritent pas qu’on leur porte attention, gardons l’énergie pour nous guérir ?

  • Merci pour ce texte. Tellement vrai. Un jour elle héritera probablement aussi du statut d’ex-folle de notre ex commun.

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