woman belly

Lettre à mon bourrelet

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Cher petit bourrelet de femme qui a porté des enfants,

Tu es relativement nouveau dans ma vie, et on ne s’est pas trop apprivoisés. Il me semble qu’hier encore, j’arborais des chandails bedaine Parasuco pour sortir dans les clubs, le ventre plat et bien bronzé par les néons de chez Tropiques Bronzage. Puis, ce ventre digne de Britney Spears dans Baby one more time, s’est arrondi, quand j’ai décidé d’y faire pousser un bébé.

Au début, après mon accouchement, je ne voulais pas trop m’attacher à toi mon nouveau bourrelet, car je croyais que tu allais disparaître à la même vitesse que l’enflure de mes jambes de fin de grossesse. Mais quatre ans plus tard, je dois bien me rendre à l’évidence : tu es toujours là.

Je sais, je fais souvent comme si tu n’existais pas; je te cache du mieux que je peux avec mes jeans de maternité que je porte encore (chut…pas un mot à personne!), les nouveaux pantalons mous à la mode ou encore des chandails lousses style bohème. Du mou chic, quelle belle mode qui tombe à point !

Je te cache aussi quand je me mets toute nue devant le miroir ou devant mon amoureux. Ma confiance au lit est complètement disparue avec ton apparition nouvelle dans ma vie. L’amoureux, il dit que tu ne le déranges pas, mais il y a toujours une partie de moi qui se souvient qu’il m’a choisie à l’époque où je dansais du hip-hop dans mes années glorieuses d’université.

Pauvre bourrelet mal-aimé, une fois, lors d’un mariage, je t’ai même fait subir l’asphyxie avec une gaine achetée chez Tigre Géant, enfilée sous ma robe. C’était soit ça, soit j’avais l’air d’un petit rôti français ficelé dans sa corde, dans ma robe rouge moulante. J’aurais aimé en acheter une plus lousse, mais on n’est pas riches en congé de maternité! Me pardonnes-tu bourrelet?

On va se l’avouer, tu me parasites le corps; je mange des chips ou des biscuits et tu gardes toutes ces calories pour toi. J’ai essayé de ne pas t’entretenir, mais c’est plus fort que moi, l’appel de la boîte de biscuits feuille d’érable est trop fort vers 22h00 quand les enfants sont couchés et que j’écoute mes séries mélodramatiques québécoises préférées.

Alors aujourd’hui, j’aimerais faire la paix avec toi bourrelet, car je comprends que nous allons cohabiter probablement pour le reste de mon existence. Je t’avoue ça difficilement, mais je me surprends même parfois à sourire quand mes enfants se collent la tête sur toi pour un câlin moelleux. Que je te trouve séduisant ou pas n’a pas d’importance au fond, car tu incarneras toujours le souvenir de leur petit nid douillet où ils ont grandi à l’intérieur de moi.

Affectueusement,
l’humaine à laquelle tu es attaché.

Crédit : Ed Meden/Shutterstock.com

Marilyne Paquette

Maman monoparentale de deux jeunes enfants, j'ai effectué un retour aux études à l'École Nationale de l'Humour en humour des médias sociaux. J'ai délaissé mon ancienne vie de pharmacienne-riche-habitant-dans-un-mini-manoir-avec-chats-poissons-enfants-et-pavillon-de-outdooring, pour vivre une vie riche...intérieurement! Cumulant depuis trop longtemps les mauvaises expériences amoureuses vides de sens, les soupers en tête-à-tête avec mon chat à manger du Karft Dinner et les cicatrices de maternité sur mon corps, j'ai senti le besoin de crier haut et fort à quel point la vie de maman n'est pas ce à quoi j'aspirais en écoutant les films de Disney en 1992. Alors au lieu d'en pleurer, j'ai décidé d'en rire avec vous, mon entourage vituel et élargi. Bonne lecture!

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