Je suis une maman solo et je suis à bout de souffle. Je passe mon temps à courir après le temps. J’ai constamment l’impression de ne jamais arrêter. Que les années passées ne cessent de me rattraper. Avec le temps, je suis devenue une championne de course effrénée. Une athlète olympique de la gestion du calendrier. J’arrive toujours au bout de tous les projets, de toutes les routines, mais j’y arrive au bout de mon souffle.
J’assure seule la gestion des routines du matin jusqu’au soir. En passant par le réveil, le déjeuner, l’habillage, l’arrêt à l’école, le retour de l’école, les devoirs, le souper, les lunchs, la vaisselle, le bain et l’heure du coucher. Je sais qu’il n’est pas obligatoire de tout faire, mais je sais qu’en contrepartie, si ce n’est pas fait, il y en aura encore plus à faire demain.
Je gère les crises et fais la discipline nécessaire pour élever correctement mon enfant. Je le fais même à bout de patience, avec un trop-plein de fatigue et je persévère encore et encore même si j’en suis à la dixième répétition de ma consigne. Je n’ai personne à qui relayer le flambeau lorsque je me sens à bout de nerfs et que j’ai l’impression de perdre toute crédibilité à force de me répéter. Je m’efforce tant bien que mal d’ignorer les crises et les refus, lorsque l’idée de prendre un bain n’est pas des plus palpitantes aux yeux de mon enfant. Je me bats régulièrement avec moi-même pour ne pas me laisser tenter d’acheter un peu de paix, lorsqu’arrive enfin la fin de la journée.
Je m’occupe seule de la gestion des rendez-vous, des rencontres scolaires, des fêtes d’enfants prévus au calendrier, des courses et des cours parascolaires. Je m’assure de prendre les décisions qui me paraissent les plus logiques pour mon enfant, et j’assume entièrement seule, si des conséquences en découlent par la suite. Je jongle comme une pro avec la conciliation travail-famille, en étant présente cinq jours par semaine, acceptant sans broncher les réunions prévues de soir et les formations convenues la fin de semaine. De par tout ça, j’accours constamment à gauche et à droite, à la recherche de bonnes gardiennes.
Je vous entends me dire de relaxer, de décrocher, de prendre du temps pour moi. Certes. La réalité est que malgré cette montagne de responsabilités, du temps pour moi, j’en prends régulièrement. Plus souvent qu’autrement, je m’offre des sorties entre amies, et me prévois des moments juste pour moi. Je suis une maman solo, à bout de souffle, mais je ne m’oublie pas pour autant. Je fais simplement partie de ces mamans tout de même heureuses, fortes et patientes, qui courent constamment après le temps.
J aurai pu écrire le même texte!! Je m y rétrouve complètement. Ça me soulage même de savoir que d autres vivent et ressentent ce que je ressent. Merciii
Le même texte, mais au masculin. ?