angry woman wake up by the phone

Mon ado, ne m’appelle pas à trois heures du matin

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ATTENTION : ce texte reflète l’opinion de son auteure et non l’opinion de la plateforme de La Parfaite Maman Cinglante dont le but n’est pas de prendre position mais d’offrir une tribune à toutes les mamans souhaitant faire part de leur vision de la maternité ainsi que de leur expérience personnelle. Par ailleurs, si vous souhaitez écrire un texte en réponse à ce billet, notez que vous pouvez le faire en tout temps et le faire parvenir à [email protected].

La plupart des parents ont tôt fait de dire à leur adolescent qu’il peut les appeler à tout moment pour venir le chercher n’importe où, même à trois heures du matin. La vérité dans mon cas mon grand, c’est que oui. Oui, mais non.

Si tu m’appelles aux petites heures, je vais venir, c’est certain. Mais franchement, je vais être déçue un brin. Car d’ici là, cher enfant, j’espère que je t’aurai assez inculqué le sens des responsabilités, l’autonomie et la débrouillardise pour que tu n’aies pas besoin de moi pour venir te chercher à la sortie des bars.

Parce que quand on est assez grand pour faire le party et prendre un verre, on devrait l’être aussi pour s’organiser sans sa mère. On devrait savoir que ça prend un chauffeur désigné. On devrait pouvoir prendre le métro ou le bus. S’il est trop tard, on devrait avoir prévu de l’argent pour un taxi. On devrait avoir pensé à dormir chez un ami fiable. On devrait savoir aussi, que prendre une belle marche de santé, quand le contexte le permet, ça aide à dégriser.

Ne prends pas pour acquis que papa et moi, on te « doit »ça, que c’est notre job. Notre job, au milieu de la nuit, c’est de dormir. Pas de charrier nos enfants saouls aux quatre coins de la ville. Ne tombe pas dans le piège de l’adolescent tellement centré sur son nombril qu’il croit que ses parents n’ont pas de vie en dehors de sa personne, et rien de mieux à faire de toute façon. Ne pense pas que ça leur fait plaisir de couper leur nuit en deux pour sortir dans le frette ramasser des flos pompettes qui radotent et qui risquent de vomir dans le char. On vous aime, mais pas à ce point-là quand même.

J’ai l’air sans cœur? Pourtant non. Je te fais juste part de mon souhait d’avoir fait de toi quelqu’un de bien. Quelqu’un de plus intelligent que la masse. Ne te méprends pas, mon jeune, je ne suis pas en train de repousser ta main tendue en cas de besoin. Je ne suis pas en train de te dire que je préfère mon sommeil au point de préférer te voir embarquer avec n’importe qui qui n’est pas en état de conduire plutôt que de faire appel à tes parents. Jamais de la vie.

Si tu es en danger, si tu avais des plans A, B et C qui ont mystérieusement foirés, si tu as épuisé tes ressources, c’est clair que tu peux m’appeler. Aie confiance en moi. Je vais venir, fidèle au poste. Parce que je saurai que si tu m’appelles, c’est justement parce que tu n’avais plus de meilleur choix. Que le choix responsable, à ce moment, c’était moi.

Mais ça se pourrait quand même que je mette ma jaquette la plus laide pour l’occasion. Juste parce que ça, c’est un sapristi de beau privilège de parent.

Crédit : FotoAndalucia/Shutterstock.com

Mélissa Brassard

Journaliste dans une ancienne vie, je suis maintenant une mère à temps plein pour ma dramaqueen de 6 ans et mon garçon-qui-se-prend-pour-un-lion de quatre ans. Je les élève en toute simplicité, avec l’aide indispensable de mon presque parfait mari, du fin fond de notre Saguenay natal. Mon besoin d’écrire ne m’a toutefois jamais quitté avec les années. Véritable amoureuse des mots, je dévore les livres comme d’autres dévorent des chips…Sauf que je dévore aussi les chips! Oups! J’aime les débats respectueux et les discussions animées! J’aime aussi rire et le ridicule ne m’a pas encore tuée à ce jour!

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3 Comments

  • Madame,

    je souhaite sincèrement que votre commentaire soit sarcastique et reflète le contraire de votre opinion. Sinon, je me vois dans l’obligation de vous dire que ce sont vos parents qui ont lamentablement échoué à vous inculquer les sens des responsabilités.
    Mettre autant de pression sur vos enfants me laisse sans mots. Leur avouer que s’ils ont besoin de vous, vous serez déçue. Que s’ils font appel à vous, c’est par manque de responsabilité. Sachez madame que vous avez raison, vos enfants ne feront jamais appel à vous. Ils vont, largement, préférer prendre tous les risques, y compris embarquer avec des gens dans un état pire que le leur, uniquement pour se préserver de votre jugement et de votre déception. Quel enfant en effet a envie de décevoir sa mère?
    Vous exigez de vos enfants qu’ils fassent preuve d’un jugement que bon nombre d’adultes sont incapables d’avoir. Les enfants et les jeunes adultes sont encore en période d’apprentissage (même si nous le sommes toujours et que vous n’avez vraisemblablement pas terminé le vôtre non plus). Leur imposer une telle pression, sous la menace d’un jugement sans appel de votre part, est indigne d’un parent. Pas cinglant, juste indigne.
    Vous préférez risquer la vie de vos enfants, ou pire encore les fait sentir comme s’ils avaient échoué, plutôt que de vous priver de votre sacro-saint sommeil. J’avoue ne pas comprendre.
    je vous souhaite, madame, qu’effectivement vos enfants soient débrouillards et qu’ils aient de bons amis qui les entourent. Au moins, ils pourront compter sur eux à toute heure du jour et de la nuit.

    • Cher monsieur Marc,
      Ce qui est agréable dans la vie tout comme dans un blogue comme celui-ci, c’est que chacun a une façon différente de voir les différentes situations de la vie et la liberté de les partager. Je savais en écrivant ce texte qu’il ne ferait pas l’unanimité, malgré tout j’en assume toujours chaque mot. Ceci dit, je me base ici sur ma vision personnelle de la vie et mon expérience d’adolescente (apparemment très responsable), puisque mes enfants sont encore loin d’avoir l’âge pour fréquenter les bras. Mon opinion changera-t-elle avec le temps, au fil de mes expériences de parent? Qui sait? L’avenir le dire, je n’y suis pas fermée. Le rôle d’un bon parent, d’une bonne personne, d’une société qui avance, est aussi de se remettre en question continuellement. Et comme vous dites, je ne prétends pas avoir terminé mon apprentissage. Qui pourrait d’ailleurs s’en targuer?

      Si j’étais vous, je ne serais pas trop prompt à qualifier quiconque d’indignité, surtout en matière de parentalité. Vous ne me connaissez pas, et vous baser sur cette infime parcelle de ma vision des choses pour en venir à cette conclusion n’est-il pas un peu prématuré? Je vous laisse y réfléchir! Merci de m’avoir lue! 🙂

      • Mélissa (puisque nous en sommes aux prénoms, ce qui m’arrange bien remarquez),

        je ne qualifie d’indigne que la seule notion que vous puissiez mettre autant de pression sur un enfant. Ce qui n’engage que cette portion de l’éducation.
        Tout comme je qualifierais d’indigne d’un parent une mère ou un père qui hurlerais après ses enfants dans un sport, en leur imposant une pression indue (vous savez du genre, Vas-y donne moi au moins un but). Ce type de comportement est indigne, oui et je ne rétracterai rien.
        Heureux de voir cependant que vous avez écrit ceci sans avoir l’expérience de la chose. Je ne sais quel âge ont vos enfants, mais quand ils vous appelleront un jour alors qu’il sera 3 h du matin et qu’ils auront besoin de votre aide, vous verrez comment réagira votre sens parental.
        On s’en reparle dans une dizaine d’années, quand vous l’aurez vécu d’expérience!

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