mother with kids going to school

Je suis monoparentale à temps plein et j’ai survécu à la rentrée scolaire

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Je suis monoparentale à temps plein. J’ai trois enfants d’âge scolaire. Ça, ça veut dire que je gère tout, tout le temps, toute seule. Et, à ma grande surprise, encore une fois, j’ai survécu à la rentrée scolaire avec tout ce que ça implique quand tu es dans ma situation.

J’ai survécu à la rencontre de parents pré-rentrée. Tu sais, celle qui est « fortement recommandée »? Celle où tu rencontreras l’enseignante de ton enfant, avant même que lui sache qui c’est ? Celle où tu dois apporter le sac d’école de ton enfant, rempli de ses effets scolaires? Cette rencontre, qui se donne exactement en même temps pour toutes les classes?

Je ne sais pas pour toi, mais moi, malgré tous mes efforts et mon imagination, je n’ai pas encore réussi à trouver le moyen de me cloner trois fois. Et je ne te parle même pas de la quasi-impossibilité de transporter trois sacs d’école en même temps. Mais malgré la rigidité de la direction de l’école de mes enfants, malgré que derrière le « je comprends votre situation » j’ai lu « mais je m’en fous un peu », malgré que cette année, j’ai trouvé l’organisation du milieu scolaire de mes petits absolument mésadaptée aux familles nombreuses et/ou monoparentales, j’ai survécu.

J’ai survécu grâce à ma sœur qui m’a remplacée dans la classe de mon premier, grâce à l’enseignante de mon deuxième que je connaissais déjà de l’année dernière et qui m’a rassurée en me disant qu’elle m’enverrait les infos plus tard et grâce à ma mère qui est venue garder, j’ai pu aller dans la classe de ma dernière, presque sans me sentir coupable de ne pas être ailleurs en même temps!

J’ai survécu à l’achat des articles scolaires. Aux quatre magasins faits pour tout trouver et à l’identification de tous lesdits articles. Je vais être honnête, à un moment donné, j’ai pensé que je n’y arriverais pas. Que je n’allais jamais être capable de tout trouver, que mes enfants manquerait de quelque chose, que c’était trop compliqué pour rien, que je n’aurais jamais assez de temps pour tout faire. J’ai sacré intérieurement après le manque de support, criant silencieusement à l’injustice de ma réalité familiale. Mais malgré tout mon découragement, j’ai survécu.

J’ai survécu grâce à mon fils aîné qui a aiguisé les quarante-huit crayons HB demandés, grâce à mes propres encouragements et grâce au fait que j’ai décidé d’arrêter de courir les spéciaux pour acheter le reste de la liste à la papeterie.

J’ai survécu au retour des lunchs et des collations qui arrivent en même que les inscriptions aux diverses activités automnales et au retour des nombreuses pratiques de hockey de mon fils. Le problème avec la rentrée scolaire, lorsque tu es monoparentale à temps plein, en fait, c’est que tout arrive en même temps et que tu ne peux pas vraiment déléguer. Tu ne peux pas diviser les tâches. Tu dois juste t’organiser, demander de l’aide lorsque c’est possible et choisir tes priorités.

J’ai survécu parce que j’ai demandé de l’aide. À ma sœur, à ma mère, aux parents de l’école et du hockey. Je me suis organisée. J’ai essayé de mette ma culpabilité maternelle de côté, en me répétant que je ne peux juste pas être partout en même temps, que j’ai mes limites. Oui, j’ai eu de gros moments de découragement où l’envie de toute sacrer ça là était forte, mais j’ai survécu. Encore. Comme l’année dernière et comme l’année prochaine.

Et le vendredi suivant ces deux semaines intenses, j’ai levé mon grand verre de vin rouge à moi-même. Parce que j’étais fière et parce que je le méritais. Parce que j’ai survécu à la rentrée scolaire, avec tout ce que ça implique lorsque tu es monoparentale à temps plein.

Alors à toutes les autres mamans dans ma situation, cheers !

Crédit : Newman Studio/Shutterstock.com

Émilie Allard

Maman monoparentale à temps (presque) plein de trois merveilleux enfants plein de vie (et d’énergie!), et travailleuse sociale auprès des jeunes en difficulté, je tente de concilier travail-famille du mieux que je peux! Mon but : trouver un semblant d’équilibre dans cette vie que je qualifie de ‘’folle’’, mais que j’adore quand même. J’ai aussi un BACC en littérature, qui traduit ma passion pour les mots et l’écriture. Anciennement malade mentale de l’organisation et de la planification, je travaille très fort sur moi-même pour vivre et profiter de l’instant présent. Mon nouveau dicton préféré : ‘’un jour à la fois!’’

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2 Comments

  • J’aurais pu l’écrire tellement ma situation est semblable à la tienne! Serrer les dents, ne pas faire une montagne de tout ce qui nous est garroché en même temps et oui, se contreficher pas mal de l’opinion/jugement pour tous ceux qui trouve ça facile et se demandent pourquoi on galère tant. Je t’envoie de l’amour, ainsi qu’un serrement de coude!? Et félicitations à toi, capitaine du navire qui a réussi à vous mener tous à bon port, je te lève mon chapeau. ?

  • Votre réalité scolaire en tant que parent est peut-être compliquée, mais il y a aussi la réalité scolaire de l’école, avec ses enseignants, ses intervenants, ses contraintes,… Il y a une raison pour toutes les décisions. J’ai toujours un petit pincement au coeur quand on parle de mon école et de ses membres, quand on essaie de faire du mieux qu’on peut pour plaire à tous!

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