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À toi, la mère qui a osé demander de l’aide

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Je suis travailleuse sociale auprès des jeunes en difficulté et de leur famille. Chaque jour, je rencontre des êtres humains qui souffrent. Des mamans qui osent venir demander de l’aide. Et parce que ce n’est pas facile, que la peur du jugement est constamment présente, que ça demande de l’énergie et du temps de s’investir dans un suivi et que ce n’est pas évident de s’avouer qu’on n’y arrive pas seule, à toi, la maman qui a osé demander de l’aide, je voulais te dire bravo.

À toi, la mère victime de violence conjugale. Celle qui a eu le courage de partir. Malgré la peur. Malgré la chienne de pas y arriver seule. Malgré les traumatismes et les cauchemars. Toi qui as subi des atrocités et qui as fini par se choisir. Toi qui as vécu de la violence verbale. De la violence physique. De la violence psychologique. De la violence sexuelle. Tu as osé demander de l’aide, pour tes enfants avant tout, mais pour toi aussi. Et je te dis bravo.

À toi, la mère dépressive. Celle qui a de la difficulté à sortir du lit. Celle qui pleure sans trop savoir pourquoi, quand la fatigue prend toute la place. Tu te tapes sur la tête de ne pas être à la hauteur. De ne pas arriver à tout concilier. Mais tu es là. Malgré la honte, malgré la  culpabilité, malgré la peur du jugement. Et je te dis bravo.

À toi, la mère monoparentale. Celle qui doit être la mère pis le père en même temps. Celle qui doit dealer avec les émotions de ses enfants qui ne comprennent pas toujours pourquoi leur réalité est différente de celle de leurs amis. Toi qui es parfois épuisée. Qui as de la difficulté à arriver financièrement. Qui as besoin de répit. Tu prends le temps de venir me rencontrer. De chercher des solutions aux difficultés, afin que ta dynamique familiale soit plus agréable. Tu prends le temps, malgré ton manque de temps. Et je te dis bravo.

À toi, la mère intervenante. La mère prof. La mère éducatrice. Toi qui travailles avec des enfants ou des ados à longueur de journée et qui ne comprends juste pas pourquoi tu n’y arrives pas avec les tiens. Seigneur que je te comprends! Et je te trouve bonne de venir demander de l’aide. De t’avouer que tu as besoin de quelqu’un de dégagé émotivement de la situation, pour te permettre d’y voir plus clair. De piler sur ton orgueil, de mettre un genou à terre et de demander de l’aide. Et je te dis bravo.

Je suis travailleuse sociale auprès des jeunes en difficulté et de leur famille. Chaque jour, je rencontre des mères fortes. Résilientes. Des mères puckées, qui ont décidé que s’en était assez. Chaque jour, je  rencontre des mères remplies de courage. Des mères avec un vécu parfois tellement lourd. Des mères touchantes. Des mères humaines… Elles sont toutes uniques. Toutes différentes. Mais elles ont une chose en commun : l’amour de leurs enfants. Jamais, depuis que je fais ce métier incroyable et magnifique, je n’ai rencontré une mère qui n’aimait pas son enfant. Certaines manquent de moyens. Certaines ne savent pas toujours comment faire. Mais ce qui les lie, ce qui nous lie toutes, en fait, c’est l’amour que l’on a pour nos p’tits. Et le désir ultime d’en faire des adultes heureux.

 

Crédit : Josep Suria/Shutterstock.com

Émilie Allard

Maman monoparentale à temps (presque) plein de trois merveilleux enfants plein de vie (et d’énergie!), et travailleuse sociale auprès des jeunes en difficulté, je tente de concilier travail-famille du mieux que je peux! Mon but : trouver un semblant d’équilibre dans cette vie que je qualifie de ‘’folle’’, mais que j’adore quand même. J’ai aussi un BACC en littérature, qui traduit ma passion pour les mots et l’écriture. Anciennement malade mentale de l’organisation et de la planification, je travaille très fort sur moi-même pour vivre et profiter de l’instant présent. Mon nouveau dicton préféré : ‘’un jour à la fois!’’

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1 Comment

  • Merci pour ton message. Je suis une de ces mères éducatrices, qui vit une dépression et qui est sur le bord de la séparation… J’ai choisi d’aller voir une travailleuse sociale pour trouver de l’aide, de l’appuie, de la compréhension… J’ai l’encouragement du tout mon entourage, sauf celle de mon conjoint pour qui je devrais m’en sortir seule, sans aide, sans anti-dépresseur… Je ne suis pas violentée physiquement Dieu merci, mais je souffre tout de même et je doute de moi à tous les jours depuis 5 ans… Mais je sais que je vais m’en sortir et s’il faut que je le fasse au détriment de mon couple, je vais le faire…
    Merci de ton message!!

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