brother kiss newborn

À toi mon premier qui passe pourtant si souvent en deuxième

brother kiss newborn

Ce soir, je prends le temps de te regarder dormir et je pleure en silence. Je pleure parce que je te trouve si résilient malgré le fait que tu es un si tout petit garçon. Je pleure parce que depuis que ton frère est arrivé, je ne m’occupe plus de toi comme je devrais le faire. Je pleure parce que même si je m’étais promis que ça n’arriverait pas, je te néglige mon grand.

Je te néglige quand je te laisse terminer ton déjeuner seul devant les bonhommes parce que je dois m’occuper de ton frère. Je te néglige quand je te laisse pleurer parce que ton frère me réclame encore une fois. Je te néglige quand, pour une rare fois, tu te réveilles la nuit et que je reste couchée dans l’espoir que tu te rendormes. Je te néglige quand je me choque après toi parce que je suis fatiguée et que la seule chose que tu désires, c’est que je m’occupe un peu de toi. On a beau dire que l’amour ne se divise pas mais se multiplie, mes mains à moi ne se sont pas doublées depuis l’arrivée de mon deuxième bébé.

Mais malgré tout ça, malgré la maison qui n’est plus en ordre comme avant, malgré mes sautes d’humeur plus fréquentes, malgré l’impatience qui me gruge en dedans, malgré que je ne te cuisine plus de bons petits repas comme avant, tu m’aimes autant. Tu continues de me faire de gros câlins. Tu continues de me murmurer « T’aime maman » aux oreilles. Tu continues de venir me rejoindre le matin dans mon lit. Malgré tout ça, tu aimes aussi ton frère plus que tout. Tu lui parles dans un langage que vous deux seuls comprenez. Tu dis « où bébé ? » quand il n’est pas dans son lit. Tu me dis quand il pleure. Tu vas chercher une débarbouillette pour m’aider à ramasser la flaque de régurgit qu’il a faite sur le plancher.

Mon grand garçon, merci de me montrer ce qu’est l’amour inconditionnel. Merci d’être déjà si grand malgré ton petit âge. Merci de me pardonner le désordre et les sautes d’humeur. Merci de me faire comprendre que malgré la culpabilité qui me ronge en dedans, tu sais que je t’aime tout autant. Du haut de tes deux ans, tu as déjà compris ce que j’ai de la difficulté à accepter : tu grandis et tu comprends déjà que tu n’es plus mon bébé.

Les pleurs de ton frère viennent arrêter ma contemplation. Je te donne un bisou rapide sur le front et je vais m’occuper de ce petit être qui a, pour l’instant, si souvent besoin de moi. Des larmes silencieuses continuent de couler sur mes joues mais je sais que, bientôt, je serai de nouveau en mesure de passer plus de temps avec toi.

Crédit : Grekov's/Shutterstock.com

Édith Deschambault

Vieille jeune maman de trente-huit ans, j'ai un charmant garçon de treize mois et j'en attends un deuxième qui devrait arriver sous peu. Pas en couple avec le papa, nous avons décidé de faire des bébés (ça devait être un, ce sera deux). Ayant été longtemps une maman parfaite (oui, je jugeais les repas, les activités et le ménage pas fait chez mes amies), la réalité me frappe en plein fouet et j'essaie tant bien que mal d'accepter que je suis, bien malgré moi, ordinaire.

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21 Comments

  • Beau texte! Nous vivons la même chose avec nos deux amours… et c’était très difficile, particulièrement au début. Aujourd’hui, ma fille a 10 mois et mon garçon a 30 mois et les choses vont mieux. Mais ça nous a prit du temps. Et mon garçon, si mature et responsable, a toujours aimé sa soeur, depuis les premiers jours. Sa colère, qu’il a vécu dans son adaptation face à l’arrivée de ce nouveau membre de la famille, était dirigée entièrement contre nous, ses parents. C’était dur. Et j’ai eu le même genre de constat déchirant « j’aimerais tellement te donner tout mon temps et mon attention » mais c’était impossible. Les choses passent et se placent. Aujourd’hui, je sais que nous avons fait les bonnes choses avec les moyens que nous avions et au mieux de notre connaissance. Notre garçon a vécu ce qu’il avait à vivre et on s’est tous adapté. Aucun bras supplémentaire n’a poussé, malheureusement, mais aujourd’hui tout va bien comme tel. Bref, à toutes les mères qui trouvent ça dur, ça va se placer. Gardez courage et continuez à avancer, un jour ce sera un bonheur total.

  • Oh Edith, les larmes me viennent… j’ai trois enfants et vis exactement cela. Ma grande est propulsée au rang d’aînée mais a tout autant besoin d’attention que son petit frère et sa petite soeur… je la vois grandir et ai peur de passer à côté de choses, de ne pas lui donner ce dont elle a tant besoin…

  • Oufff quel texte poignant mais qui révèle pourtant la réalité. Je dois avouer que les larmes se sont mises à couler d’elles même en lisant ceci. Je suis maman monoparentale de 4 enfants et j’aimerais tellement pouvoir me partager, prendre du temps Pour chacun de mes petits amours. Wow. En tout vraiment tu as su vraiment tout exprimer dans ce texte.

  • Magnifique
    Nous sommes tout simplement humain. Nous essayons de bien faire mais malheureusement nous ne y arrivons pas. Je ressens la même chose mais par le fait du travail, du fait que tout se cumule et qu on a moins de temps pour nos chouchous. C est bien triste.
    Une maman

  • Magnifiques écrits remplis d’émotion, de tendresse, d’énormément d’amour et tellement vrai. J’ai eu 5 enfants et vais être mami pour la dixième fois au mois de décembre. Je me retrouve vraiment dans tout ce qui est écrit. J’ai été maman à 17 ans et demi avec un beau petit garçon prénommé Olivier. Malheureusement, il nous a quitté le 02 février 2016. Il aurait eu 40 ans le 16 mars 2020. Mes enfants sont tous parents à présent. Il est vrai que quand on a plusieurs enfants, on ne sait pas être disponible de la même façon pour chacun d’eux mais l’amour est là et sera toujours là même après la mort. Oui, même après la mort de mon fils Olivier, je continue de l’aimer…. Rien n’est plus important que la famille avec beaucoup d’amour.

  • Bcp d emotions et Vraiment touchant oli
    Mais pourquoi tant de culpabilité !!
    Pkoi ne pas dire par exemple que ton grand à déjà eu droit a tt ces moment de tendresse où t ete disponible que pour lui , pkoi ne pas dire que chacun est sont tour , pkoi tant de culpabilité si tes bras ne se sont pas multipliés… et pkoi et pkoi……. c est juste ça la vie oli .
    La terre tourne , chaqu1 sont tour et chaqu1 sont destin

  • Tellement beau texte.
    C’est vraiment ce que je ressens depuis que ma fille est née, mon plus grand avait 2ans 2mois et il m’aide tellement, vient me réveiller le matin, me fait pleins de bisous et de câlins. Il aime sa sœur malgré qu’on doit des fois s’empêcher de faire un truc pour lui car bébé ne peut pas, bientôt il rentre à l’école et j’ai vraiment l’impression qu’il a vraiment grandi depuis maintenant 2 mois. Tellement un amour de petit homme qui a appris à mettre sa veste seul, à aider pour amener des trucs qu’on a besoin (langes… Pour bébé), et surtout il nous appeles dès que bébé pleure ou a faim.

    Je les aimes tellement ❤️

  • Bonjour,
    À l’aube de mes 43 ans, je résous seulement aujourd’hui la question de la relation à ma petite soeur.
    Cela m’a demandé un certain cheminement. Ce que j’ai appris, c’est que mon besoin n’est pas d’accepter d’avoir un frère ou une soeur, mon seul besoin est d’être entendu dans ma difficulté à « devenir grande ». Comme dit Jacques Salomé, tout désir n’a pas besoin d’être comblé, ce qui compte avant tout c’est qu’il soit écouté, entendu.
    Je n’ai pas besoin de plus d’amour, car, ça je sais qu’il y en a. J’ai juste besoin d’être encouragée dans le fait de devenir grand. C’est vrai que ça n’est pas facile. Mais c’est possible Et devenir grande soeur, c’est avant tout devenir plus grand grand un peu plus vite. Et en fait, c’est la vie. La vie est pleine de situations qui soit nous font souffrir ou nous font grandir. Donc merci à mes parents de m’avoir apporté cette petite soeur. Merci petite soeur de faire que je continue de grandir encore.

  • Moi je suis en plein dedans.
    J’ai deux semaines enfants en bas âge avec un an- 1 semaine d’écart et je comprends ton ressenti.
    Je m’occupe beaucoup de mon enfant que j’allaite même s’il est diversifié.
    Elle me réclame l’attention dont elle a besoin et je lui accordé lorsque je peux.

  • Bonjour,

    Je me retrouve dans votre texte qui ma d’ailleurs fait pleurer. 2 garçons aussi le premier âgé de 2 ans et le 2eme vient d’avoir 1 ans et c’est vrai que ce n’est pas toujours facile et évident. J’essaie de consacrer quelques moment avec mon 1er des lors que bb2 fait sa sieste mais pas toujours facile. Mon 1er a eu beaucoup de mal à accepter de partager sa maman mais au fil du temps et avec beaucoup d’explications il a su comprendre j’essaie au max d’être présente pour lui et ne pas lui faire ressentir de différences. Je lui dit toujours que je suis fière de lui car mine de rien du haut de ces 2 ans il a beaucoup évolué depuis l’arrivée de son frère ❤❤❤

  • C’est se que je ressens en se moment avec mon fils de 20 mois et demi et ma fille qui va bientôt avoir 4 mois

  • Je me reconnais tellement dans ce texte. Mon grand à bientôt 6 ans et c’est tout à fait sa. On est hyper fusionnel et un second petit être est venu semer la zizanie et pourtant il l’aime de tout son coeur. J’ai moins de temps pour lui mais je l’aime tellement fort.

  • Bonjour,
    Je souhaiterais également partager le fait que le 1er enfant a eu des moments privilégiés avec ses parents. Il a été SEUL, et ce pendant 1 an, 2 ans ou plus avec ses parents, il a eu toute l’attention portée sur lui et lui seul, tous les regards, tous les mots, tous les temps de jeu et de partage, TOUT, tout avec ses parents et SEUL avec ses parents, et ce jusqu’à ce que bébé 2 arrive. Est ce bébé 2 a eu le droit à cela? Est-ce que bébé 2 a eu le droit à la patience qu’avait ses parents pour bébé 1 ? Est-ce qu’il a autant de temps de jeu seul avec ses parents? Est ce bébé 2 eu le droit à autant de petit plat cuisiné par maman ou papa que bébé 1 ???
    Je ne pense pas…

    • C’est vrai mais la différence est que pour bébé 2 ce sera ça la normalité puisqu’il ne connaîtra pas autre chose. Alors que bébé 1 doit apprendre à partager les parents et ne plus être le seul centre d’intérêt. Je pense que c’est un chamboulement pour ces petits bouts. Je suis enceinte du 2 eme et je suis très inquiète pour ma grande fille de 4 ans. J’espère pouvoir gérer au mieux afin qu’elle puisse bien grandir. C’est vrai c’est courant d’avoir une fratrie mais pour le premier, ce n’est pas une expérience facile je pense. En tout cas ce texte m’a beaucoup touchée, c’est ce que je redoute et qui certainement est inévitable au début.

  • Tres beau texte ma mere me l a envoyer et franchement c est un peut la verité donc je continue a aidee ma mere meme si mon petit frere nous aide pas beaucoup et qu’il continue de se faire caliner plus que moi.

  • Merci j ai les larmes qui coulent sur mes joues pour moi il y a bien longtemps mais encore aujourd’hui je me sens coupable. Mais j adore mes 3 fils

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