pregnant woman on couch

En t’attendant, mon bébé

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Il y a si longtemps déjà que tu fabriques ton petit nid à l’intérieur de moi. Tellement de semaines, de jours, de nuits que je t’attends. Mais le grand jour approche, enfin. Le dernier décompte est commencé, mon bébé. Mais qu’est-ce qu’elle fait en t’attendant, ta maman?

En t’attendant, mon bébé, je m’imagine ce qu’il y a de plus beau. Je te vois déjà dans mes bras, vivant l’extase des premières secondes avec toi. Je nous vois, ton papa d’amour et moi, les yeux remplis de larmes de joie à la vue de ta beauté exceptionnelle. Je ressens cette vague d’amour pour toi me submerger comme si un tsunami de bonheur déferlait sur moi. Je t’imagine beau, serein au creux de mes bras. Je peux presque sentir ton odeur, celle qui toute ma vie me suivra après ta naissance. J’imagine déjà ton avenir, plein de promesses, de succès, de victoires et de sourires. Je m’imagine une nouvelle vie avec toi, bien meilleure que celle que j’avais avant ta venue. Tu seras ma raison de me lever le matin, de me dépasser, d’aimer la vie plus que je ne l’ai jamais aimée.

En t’attendant, mon bébé, je m’imagine aussi le pire. Je me vois déjà dans la panique d’un accouchement qui tourne mal. Je vois les médecins t’arracher à moi car tu ne vas pas bien, mais en réalité, c’est le cœur qu’ils m’arrachent à cet instant. Je m’imagine apprenant la nouvelle qu’une maladie quelconque t’accable, me frappant d’une impuissance sans nom. J’ai peur que l’amour n’apparaisse pas comme par enchantement en te regardant pour la toute première fois. Je m’imagine avoir besoin de temps pour apprivoiser ce nouvel être humain que je tiens dans mes bras. Je m’imagine aussi ton avenir, peut-être rempli de chagrins, d’échecs, d’embûches et de larmes. Je vois ma vie différente après ta venue, me faisant peut-être regretter celle que j’avais avant. J’ai peur que tu sois la raison de la si grande fatigue qui me frappera par moment.

En t’attendant, mon bébé, je me prépare d’une façon frénétique. Une maman, ça a aussi besoin de préparer son nid. Plus les jours avancent, plus je me sens prise d’une panique proche de la folie face aux préparatifs de ta venue. Tu sais, mon bébé, j’aimerais que tout soit parfait pour ton arrivée. Que tu sentes que l’accueil que nous te préparons, ton papa et moi, soit à la hauteur de tout le bonheur que tu nous apporteras en franchissant notre porte et notre cœur. Alors je lave tes petits habits, encore et encore. Je les classe en me mettant le nez dedans, inspirant l’odeur de ce qui couvrira ton petit corps bientôt. J’achète tout plein d’objets servant à te réconforter, te bercer, te calmer. Mais je me doute bien que ce que je dois préparer le plus, ce sont mes bras au creux desquels tu trouveras sûrement le plus de paix. J’ai préparé chaque recoin de ma vie pour être prête pour toi, mon bébé.

En t’attendant, mon bébé, je profite des derniers instants en tête-à-tête avec toi. J’essaie de m’imprégner du bien-être qui accompagne chaque mouvement que tu fais au creux de mon ventre. Je veux ancrer dans ma mémoire chaque coup de pied, chaque vague que tu provoques en moi. Je profite de tous tes petits hoquets, de tous tes petits soubresauts. J’arrive même à me convaincre de profiter des petits malaises que m’apporte ta venue imminente, parce que je sais bien que dans quelque temps, mes pieds ne seront plus enflés, mon estomac ne me jouera plus de tour et que ma respiration reprendra son rythme normal dans les escaliers. Et je profite du fait que malgré tout cela, pour encore quelques jours, je t’ai encore tout à moi, mon bébé.

Mais en t’attendant, mon bébé, ce que je fais surtout, c’est de t’aimer. Je ne te connais pas encore, mais je t’aime. Je ne n’ai jamais vu ton visage, mais je t’aime. Je ne t’ai jamais tenu dans mes bras, mais je t’aime. Je n’ai pas encore déposé mon nez dans ton cou, mais je t’aime. Je n’ai jamais entendu ta petite voix résonner dans toute la pièce, mais je t’aime. Un amour nouveau, différent et apparu simplement pour toi.

Oui, chaque minute de chaque heure qui passe en t’attendant mon bébé, ta maman la passe à t’aimer. Tout simplement.

Maintenant, tu peux arriver.

Crédit : Tatiana Bobkova/Shutterstock.com

Audrey Roy

Super-maman de trois enfants dans la trentaine avancée, directrice en chef de ma famille reconstituée (presque) parfaite, ma vie est une source inépuisable de délires familiaux à écrire. Étant une ex-abonnée de l'organisation extrême, le petit dernier m'aura appris que le lâcher-prise est une valeur sûre pour survivre à mon quotidien. Fière mère indigne, écrire est pour moi un véritable plaisir coupable. Au plaisir de vous faire sourire (et de vous faire sentir moins seules dans vos tourments).

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