laundry mess

Tu ne seras jamais dans les souliers de la mère d’à côté

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À une certaine époque, mes bas matchaient ensemble. Mon royaume maternel était parfait, les enfants n’avaient pas un cheveu de travers. Jamais.

Dans mon for intérieur, il était plus qu’évident que les personnes dont les bas ne matchaient pas pouvaient faire un petit effort. Et pis quand j’voyais des séparations autour de moi, j’me disais: « Franchement, vous auriez pu pousser plus fort. Vos enfants là-dedans ? » À une certaine époque, dans ma tête, élever un petit c’était pas sorcier viarge et pis y’avait des enfants mal élevés point. Les TDAH pis les syndromes pis les ci pis les ça, ça me passait deux cents pieds par-dessus la tête. Je jugeais dans le confort de mon foyer, j’étais aveuglée par l’abondance, j’crois ben. En fait non, je ne savais juste rien de la vie, j’pense.

Aujourd’hui, fille, mes bas matchent pu. Parce n’importe quel designer de Décore ta vie qui rentrerait icitte dans ferait le bacon à terre en voyant que du linge en veux-tu en v’là pis que mon hood a l’air d’une fucking buanderie vingt-quatre heures. Non aujourd’hui fille, je choisis mes batailles et pis non les chaussettes de l’archiduchesse ne sont plus assorties, elles se contentent d’être sèches.

Pis le chum. Le chum, parlons-en ! Et ben comme ma certitude que tout se répare, avec le temps, il a pris le bord aussi et parce que je l’ai choisi. J’ai arrêté de penser qu’on devait endurer quelqu’un pour la vie. Quand ça marche pu, on avance, on continue. Je pouvais bien juger les autres, personne n’est à l’abri d’un cas de force majeure. Quand la vie te bat dans les veines et qu’une personne te freine. Mets plein gaz, tu vis qu’une fois.

Et que dire de tous ces pauvres enfants et ces parent que j’ai jugés. Ces fois où j’me suis dit : Non, mais faut-tu être mou pas rien qu’un peu? Ah! le p’tit criss, avec moi ça marcherait pas de même! Ah ouin, un autiste, hey boy d’après moi, c’est son éducation qui l’a juste fucké son kid! Un beau jour, on est confronté à son propre jugement et pis ça je l’ai compris le jour où mon grand a été diagnostiqué TSA.

Maintenant que c’est dit, t’as encore le droit de juger et de bitcher, mais n’oublie pas que t’auras beau tourner la situation d’une autre personne dans tous les sens, t’auras jamais les pieds dans ses souliers. Jamais.

Crédit : mariakraynova/Shutterstock.com

Stéphanie Hébert

Femme de caractère, monoparentale et mère de deux petits monstres, je vous partage mes grandes joies et mes peines. Mon plus grand bonheur dans la vie ? Entendre le fou rire démoniaque de ma progéniture. Venez rire et pleurer avec moi au cœur de mon livre ouvert. Dans la vie, il nous est permis d'adorer ou de détester mais au final qui sommes-nous pour juger ?

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