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À toi, le parent d’une famille d’accueil

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Je voudrais lever mon chapeau à toi, le parent d’une famille d’accueil.

Tu ouvres tes bras à chaque fois qu’on te demande si tu peux accueillir un nouvel enfant. Pour quelques jours, quelques semaines, quelques mois, tu tiens le rôle de parent pour les enfants d’un autre. Le temps que les « vrais parents » se reprennent en main, le temps d’une cure, le temps d’une thérapie, le temps qu’ils aient à nouveau le temps de prendre soin de leur enfant. J’admire ta disponibilité et ta générosité sans borne pour le bien-être de ces petits êtres qui, on te le rappelle trop souvent, ne sont « pas vraiment les tiens ».

Tu leur ouvres ton coeur dès les premiers instants. Tu les berces, tu les consoles, tu les cajoles. Tu les couvres de douceur, eux qui n’ont souvent connu que la terreur. Tu te lèves la nuit pour essuyer leurs larmes et calmer leurs peurs. Tu leur tiens la main quand ils en ont le plus besoin. Tu reçois souvent des enfants « difficiles » ayant « un lourd passé », héritage reçu bien malgré eux, et pourtant, jamais tu ne baisses les bras. Jamais tu ne t’es plaint d’avoir été mordu, frappé, réveillé par des enfants qui vivent le tourment de leur parents. J’admire ta volonté de vouloir changer le monde un petit être à la fois.

Tu leur ouvres ta famille tricotée serrée pour qu’ils se sentent chez eux, chez toi. Tu leur offres un nouveau « chez-soi », même s’il est temporaire, même s’il est éphémère. Tu leur fais leur place à eux. Ton coeur se serre chaque fois que tu dois les laisser partir. La simple idée de les revoir aussi en peine qu’à leur arrivée fait monter en toi des larmes de colère et de tristesse. Je sais que, pourtant, tu ne regrettes jamais ces larmes parce que tu sais que tu peux dire mission accomplie. J’admire ta résilience et ta force quand tu dis au revoir à un enfant.

Tu les aides à soigner leurs blessures. Tu les aides à redevenir des enfants, eux qui ont souvent grandi bien trop vite à cause des problèmes des grands. Je t’admire parce que ce que tu fais est grand. Parce que le temps d’une étoile filante, tu changes la vie de plusieurs enfants.

Tu leur offres ton coeur, ta vie, ta patience, ta maison. Tu leur offres la sécurité et le réconfort.

À toi, le parent de la famille d’accueil, tu n’es peut-être pas le « vrai parent » des enfants que tu tiens dans tes bras, mais tu demeures un super parent.

Crédit : Ditty_about_summer/Shutterstock.com

La p'tite mère

Nouvellement maman solo d’un troupeau de quatre petits singes, je jongle entre le travail, les repas et les activités de tous dans le plus grand chaos. Mon nouveau mode de survie? Lâcher prise! Ici, un vendredi soir, le toupet au vent, on n’hésite pas à réécrire le guide alimentaire version simplifié. On choisi aussi nos batailles : au diable si la mini donne mal aux yeux avec sa robe soleil de Olaf, ses bas collants en laine et son tutu trouvé dans la boite de déguisements, elle est habillée et c’est ce qui compte, non?

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9 Comments

  • Merci « La p’tite mère » d’avoir pris le temps d’écrire ces lignes.
    C’est tellement bien dit… la réalité est si bien dépeinte qu’on voit que vous savez de quoi vous parlez!
    Vous lire à réchauffé mon coeur de maman d’accueil et, pendant un moment, j’ai vu défiler tous ces petits visages qui auront marqué mon coeur à jamais 😉

    • Merci de ce partage, je m’y retrouve. On sort tous grandis de cette belle aventure. Zorah Viola

  • Bonjour à toi! Merci pour les bons mots! Je suis famille d’accueil depuis maintenant 29 ans! J’ai eu 4 beaux enfants à moi qui sont maintenant de beaux adultes! Quand j’ai commencé, ma plus vieille avait dix ans et mon bébé deux ans! Je n’ai pas fait le calcule du nombre d’enfants qui est passé chez moi mais il y en a eu plusieurs! Et plusieurs sont restés jusqu’à leur majorité… Ma maison et mon coeur sont encore remplis par de jeunes enfants que j’aime beaucoup et pour qui je sais que je fais une différence énorme dans leur vie! Pour eux je suis leur maman et c’est comme ça qu’ils m’appellent! Être famille d’accueil est très exigeant mais être maman c’est merveilleux!

  • Merci beaucoup pour votre texte
    Forcément j ai eu les larmes qui sont montées en tant que parent d accueil
    Comme me l a dit un de mes petits bouts « t es pas ma maman mais tu fais tout comme une maman » ?

  • Tout est dit. C’est un métier prenant mais tellement merveilleux. C’est très difficile quand ils nous quittent mais on est heureux de les avoir aidé à se poser. Parfois la tâche est trop compliquée et une collègue prend le relais mais jamais on ne regrette de les avoir accompagné.
    Le plus difficile est de devoir passer le relais quand sonne la retraite et que l’enfant accueilli est chez vous depuis sa naissance. Mais quand un petit message d’une enfant que vous avez accueilli vous dit qu’elle a aimé être chez vous c’est que du bonheur.

  • Merci à vous de soulever le problème oui nous sommes famille d’accueil et pas toujours valorisé, et pourtant pour certaines citations heureusement que nous exsistons pour ces pauvres gosses qui n’ont rien demandé !car ce n’est pas eux le problème ! Mais c’est eux malheureusement qui trinque qui est déchiré de son milieu familial. Merciiiiiii a vous d’avoir pris le temps de nous valorisé et d’expliquer notre travail.

  • Merci pour cet écrit, il est si rare qu une personne s arrête et nous remercie pour ce métier au combien riche d emotions et de liens. Comme j ai dit au mieux, je suis votre maman de cœur. Oui j aime ce métier et je m appliquerai a le faire toujours avec conviction et passion.

  • Tout est dit dans ce merveilleux texte. Dommage que certains services ne veuillent pas ouvrir leurs yeux pour connaitre cette verite. Si nous osons parler avec autant de franchise de cette realite, nous sommes accuses de trop d’attachement et risquons de voir partir l’enfant. Mon reve est que ce beau texte puisse etre lu sans risque et ne plus devenir tabou

    • D’accord avec vous. C’est une bonne analyse de la relation parent d’accueil-enfant placé, racontée vec beaucoup de sensibilité mais le rapport avec la hiérarchie administrative n’est pas évoqué et pourtant, le manque d’écoute bloque ou gêne souvent la reconstruction de l’enfant. Ce que les éducateurs et autres chefs de service apprennent au cours de leurs études ou de leur vie n’est pas forcément la réalité vécue dans la famille au jour le jour.

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