depressed woman

À vous qui me croyez forte

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Parfois, j’aimerais me voir avec vos yeux. Vous me voyez tous être si forte, si belle, si intelligente. Vous avez ce regard impartial mais positif, envers moi : prêtez-moi vos yeux. Pas toujours, juste parfois. Parfois, dans ces moment où je me remets en doute. Dans ces moments où je m’aime moins, où j’ai peur.

Car sachez que j’ai peur. Régulièrement même. J’ai peur de tout et de tous. Peur que l’on me rejette, peur que l’on se rende compte que je ne suis pas aussi forte que vous le pensiez. Peur dans chaque bataille que j’affronte.

J’ai affronté et j’affronte toujours des batailles incroyables. Des émotions si fortes qu’une seule d’entre elles pourrait vous déchirer le coeur en quelques secondes. Elles déchirent le mien, sachez-le. Mon coeur, aussi grand et fort qu’il puisse être, est fatigué. Pas fatigué de battre, mais de souffrir. Il a assez souffert pour plusieurs vies d’avance.

Je veux vivre. Je veux respirer. Je veux dormir l’esprit en paix et surtout, je veux aimer. Je veux continuer d’apprendre à m’aimer autant, à prendre soin de moi, et je veux apprendre à aimer de mieux en mieux les gens qui m’entourent.

Vous êtes incroyables, vous qui me soutenez et qui m’écoutez me plaindre des mauvaises choses qui m’arrivent. Je vous aime. Je vous aime et je vous remercie de me laisser autant de place dans vos vies pour être qui je suis, pour parler autant de moi dans des périodes bonnes ou mauvaises et pour accepter mes défauts. Car aimer l’autre sincèrement, c’est le faire dans le bon comme dans le mauvais, pour les qualités comme pour les défauts.

C’est ce que j’essaie de vous offrir et c’est ce que je sens que vous faites, pour moi. Alors merci. Je vous aime.

Continuez de me lever votre chapeau pour tout ce que je réussis à affronter, la tête la plus haute possible, mais gardez en tête que quand je suis seule, parfois, ma tête, je la baisse. Par honte, par doute, par peur. Et je pleure. Je pleure ma douleur, je pleure toutes les pertes que j’ai dû affronter et je pleure qui j’ai peur d’être, pour toutes ces fois où certaines personnes m’ont dit qui ils me croyaient être : cette mauvaise personne, cette « folle ».

Je ne suis pas folle, sachez-le. Je ne suis pas non plus cette mauvaise personne, malgré des mauvaises périodes. Nous en avons tous, selon la vie que nous menons et les traits de personnalité que nous avons. Vous, personnes qui se devaient d’être dans ma vie qu’importe les épreuves, qui deviez m’aimer qu’importe qui j’étais, vous me brisez le coeur, sachez-le. Par votre rejet et vos jugements, vous me faites douter de moi et de la valeur de ma personne.

Mais par ces doutes, j’ai grandi. Non seulement j’ai grandi, mais je l’ai fait de la bonne façon. À vous, gens que j’aime de tout mon coeur, gardez vos yeux, je n’en veux plus. Je vous souhaite qu’un jour, vous empruntiez les miens ou ceux de personnes qui m’entourent, afin de voir toute la beauté et la richesse que vous avez perdues, toutes ces années. Je mérite mieux que ce que vous m’offrez.

J’ai porté ma croix, je l’ai assumée totalement. Maintenant, je la brûle. Elle ne m’est plus nécessaire. Un jour, vous devrez porter la vôtre. D’ici là, gardez vos yeux, je n’en veux plus, mais sachez que je vous aime, tous autant que vous êtes et surtout, pour qui vous êtes, bons ou mauvais.

Aujourd’hui, j’ai envie d’aimer. Aimer qui je suis, ce que je vis et ce que je ressens. Vous m’offrez tant d’amour que je dois pouvoir l’utiliser à mon tour pour devenir une meilleure personne et ainsi, vous offrir une « moi » à la hauteur de ce que vous méritez. Mais parfois, quand ma tête se baissera et que les larmes couleront, prêtez-moi vos yeux. Quand la peur contaminera mon coeur et mes pensées, prêtez-moi vos yeux.

Continuez de me lever votre chapeau pour avoir affronté tant d’épreuves avec tant de force, mais ne me louangez pas : je ne suis pas un ange.

Crédit : kitzcorner/Shutterstock.com

Rachel Phaneuf

Devenue jeune maman à l'aube de l'âge adulte, j'ai l'air d'être la grande soeur de ma belle princesse adolescente, de mon seul et unique garçon, mon bébé sandwich et d'un tout petit moulin à paroles, une belle poulette qui déplace autant d'air qu'une tornade. De ces choix de vie, il est facile de comprendre que j'ai dû affronter un parcours plutôt difficile mais duquel je n'en sors que plus forte aujourd'hui. Maganée mais forte !! ;) Et je récolte maintenant tous les fruits de ce dur labeur avec la plus grande des fiertés.

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3 Comments

  • Quel texte magnifique!
    Je prends toujours un immense plaisir à vous lire, mais celui-ci me touche d’une façon toute particulière.
    Merci!

  • Je reçois ce texte d’ Personne que j’aime de tout mon cœurs ? j’aimerais qu’elle se regarde avec mes yeux, elle verrait la personne extraordinaire que j’aime. ?‍❤️‍?‍?

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