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La revanche de papa : les 5 types d’amies au shower de ta blonde

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Un soir où ma douce et moi ne savions pas quoi faire, nous avons mis dans un chapeau des suggestions d’activités que nous avions écrites sur des petits papiers et nous avons pigé « faire l’amour » (c’était la suggestion que j’avais écrite sur les cinq petits papiers auxquels j’avais droit). Du coup, elle est devenue enceinte. S’est ajouté, dès lors, à ma vie un tas de rituels tous moins voulus les uns que les autres, tel que le fameux Baby shower aussi librement traduit dans une province près de chez vous Douche de bébé.

Après avoir acheté des banderoles neutres pour ne pas dévoiler le punch du sexe de ton enfant avant que ta blonde n’ait décidé que c’était le temps, tu prépares les invitations car elle a beaucoup d’amies. Étant donné que l’arrivée d’un bébé démesure et trouble certains jugements, tu veux en inviter beaucoup pour qu’elles achètent plein de choses que tu n’auras pas à acheter. Mais, il y a un prix à payer pour ça. Tu devras endurer sa gang de pies tout un après-midi de temps. Sa gang de jacasseuses qui ne se peuvent plus de parler de barbes, de vikings pis de Hubert et Fanny! Sa gang de chouettes qui te regardent de travers quand tu émets une opinion divergente. Sa gang de commères qui déblatèrent sur d’autres mères commères dont tu n’as que faire. Finalement, cinq amies suffiront. Sa mère achètera ce qui manque, que tu te dis.

Marie-Soya, la grano : celle qui t’offre symboliquement ses débarbouillettes qu’elle a utilisées pour nettoyer les vomissures et les gastros de ses cinq enfants qu’elle a eu en huit ans, dans sa commune familiale. Des espèces de résidus de tapons de tissus effilochés comme un Ficello qui marche sous la pluie scrapant sa mise en plis fromagée. Délavées et blêmes, tu déduis qu’elles ont jadis été jaunes… ou beiges… ou brunes peut-être. L’usure ayant fait son oeuvre, on ne sait plus. Tu soupçonnes Marie-Soya de laver ses serviettes sanitaires à l’eau de javel de bois de noisetier, les repasser et les replier pour les mettre dans sa sacoche en aki, entre sa collation au pavot et son maquillage…. ah non, c’est vrai, elle ne se maquille jamais.

Josée, l’intense : celle qui te parle un peu trop motivée de tire-lait en se pétrissant fortement le poitrail et en mimant grotesquement du lait circulant d’un point A à un point B. Elle insiste pour brancher la machine pour que tu l’essaies devant tout le monde… car c’est drôle un gars qui allaite, dit-elle en se tapant sur les cuisses et en échappant quelques gouttes d’urine sur ton beau divan en suède (Ben oui, t’avais pas pensé que t’aurais des enfants le jour où tu as acheté un divan en suède, tata!).

Manon, la féministe : celle qui sait que ta douce attend une fille, mais qui achète des camions et des pyjamas bleus pour détruire les stéréotypes sociétaux. Celle qui colle son porte-voix sur la bédaine de ta blonde et qui clame entre deux feed-back stridents « Tu peux être tout ce que tu veux dans la vie! Médecin, astronaute, Présidente des États-Unis!! Ne laisse personne te dicter qui tu es… surtout pas ton père!!! » en te fustigeant du regard alors que tu essaies de te faire oublier dans le coin de la pièce malgré le retentissant « CROUNCHE » déclenché par la petite carotte que tu n’as même pas osé saucer dans la trempette.

Morgane, la déprimée : célibataire depuis que tu as fait sa connaissance, elle ne pogne tout simplement pas. Tu sais qu’elle sait qu’elle va finir sans enfant. C’est triste à dire, mais le plus proche qu’elle passera de la maternité, c’est de se faire appeler « Matante » par les enfants de ses amies. Pas un « Matante » de lien de sang. Un « Matante » de pitié. Tu lis dans ses yeux gris un brin de désarroi, d’angoisse et d’hystérie contenue camouflés sous un sourire crispé, prêt à se morceler à tout moment.

Violaine, la parfaite : elle, t’es content qu’elle soit là. Elle est brillante, elle est superbe, elle est vive, elle a de belles valeurs, elle est gentille, elle a de bonnes discussions, elle a un bon travail…. tu sais, ce que d’autres femmes nommeraient amicalement une bitch. Elle, pas de niaisage, elle arrive avec des sacs provenant de chez Sourat minus. Elle aurait juste pu remballer le linge trop petit pratiquement neuf de ses enfants mais, NON! Faut qu’ça sorte du méguézin! Elle, secrètement, c’est elle que tu aurais engrossée…

Aaaah ce que tu ne ferais pas pour voir ton amoureuse épanouie et souriante. La beauté de la chose, c’est que tous ces sacrifices que tu fais en organisant ce shower, elle n’aura pas le choix de les faire de bon coeur à son tour lorsque tu lui annonceras, en fin de journée, que tu pars avec tes cinq amis à Vegas la fin de semaine suivante  pour ton enterrement de vie de non-paternité…

Crédit : Kzenon/Shuttterstock.com

Michael Melvin

Fier père de deux enfants. Amant des mots, manipulateur de la langue et tripoteux de notes. Je nous observe, je nous analyse et je couche sur papier nos agissements d'une encre pas toujours délicate.

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