annoyed moter with baby

À la maman qui ne trippe pas tant que ça sur son congé de maternité

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Aujourd’hui, je m’adresse à toi, la maman en congé de maternité qui rêve secrètement au moment où elle retournera au travail.

Quand tu regardes tes réseaux sociaux mille fois par jour pour te donner l’illusion d’un semblant de vie sociale et que tu n’arrives pas à comprendre toutes tes collègues mamans qui trippent à fond sur leur congé de maternité et les vingt-quatre heures par jour qu’elles passent collées joue contre joue avec leur progéniture.

Quand, avant ta grande aventure, tu rêvais de ce moment, de ce temps d’arrêt, de cette année passée à la maison avec ton poupon, à apprendre à le connaître, à le bercer, à en prendre soin et que tu te rends compte après bientôt dix mois d’arrêt que c’est long en cibole vingt-quatre heures par jour à bercer et à catiner quelqu’un qui te bave dessus à longueur de journée.

Quand tu imaginais tous les projets que tu allais réaliser durant cette année, les études que tu souhaitais poursuivre durant les siestes de ton amour, les rénovations que tu rêvais d’entreprendre dans ta demeure, les sorties avec tes nouvelles amies mamans que tu as rencontrées sur ton groupe Facebook, les activités et les dizaines de cours que tu avais prévu suivre avec ton enfant. Et que tu constates que rien de tout cela ne s’est réalisé. Que de peinturer ton entrée et ta cuisine avec un bébé qui grimpe partout, ce n’est vraiment pas évident. Que le temps des siestes de bébé, c’est en fait le moment idéal pour toi de reprendre la nuit que tu as manquée et non d’étudier la comptabilité. Que tu es souvent tellement crevée le soir quand tu réussis enfin à endormir la marmaille que tes grands projets, tu les as reportés au jour où les enfants quitteront la maison.

Quand tu en as assez de reproduire jour après jour la même routine, les mêmes gestes, aux mêmes heures. Quand tes journées passées assise par terre à côté de bébé qui commence à se tenir debout et qui veut explorer son environnement ne te comblent plus entièrement. Quand tu regardes les photos Facebook de tes collègues de bureau et que tu les envies d’avoir la chance d’aller travailler huit heures par jour, cinq jours par semaine. Quand ton fantasme le plus profond présentement, c’est d’avoir des adultes à qui parler durant la journée. Et d’autre chose que de bébé, des repas de bébé, des activités de bébé, des progrès de bébé, des cacas de bébé…

Juste te dire que tu n’es pas seule et que je te comprends. Que, même si parfois tu te sens horrible de ressentir cela, et que tu n’oses le dire à haute voix de peur de te faire juger, moi je te dis que tu en as tout à fait le droit. Et que ça ne fait pas de toi une mauvaise mère. Au contraire. Une maman qui sait prendre soin d’elle est une bonne maman. Et parfois, prendre soin de soi exige de s’éloigner un peu et de faire quelque chose qui nous fait du bien. On a beau aimer nos enfants du plus profond de notre âme, et apprécier tous les moments passés avec eux à les voir grandir et évoluer, on doit aussi savoir s’aimer assez pour parfois prendre une décision, peu facile, qui nous permettra d’être heureuses et en paix avec nous, notre famille et notre vie. En fait, lorsqu’on accepte de s’écouter un peu et de se respecter, on est souvent mieux disposée à prendre soin des autres.

Personnellement, après mûre réflexion, j’ai dû arriver au constat que j’étais en train de me perdre et j’ai décidé de recommencer à travailler avant la fin officielle de mon congé de maternité. Et ma décision ne tient pas (uniquement) au fait que de vivre avec 55% me propulse dans un gouffre financier. Elle tient surtout au fait que j’ai jugé que pour assurer ma santé mentale et pour me permettre d’être au sommet de ma forme et de mes capacités de maman, je devais prendre soin de la femme que je suis également. Et pour moi, retourner travailler avant le temps, c’est cela prendre soin de moi. Après dix mois d’extrême dévotion envers un petit être qui est le centre de mon univers, il était temps que je pense un peu à moi.

Alors, ma belle maman, suis ton instinct. Personne ne vit ta vie à ta place et n’est dans ton cœur ni dans ta peau. Les décisions que tu prends pour toi et pour ta famille seront toujours les meilleures, car elles auront été prises au meilleur de tes connaissances du moment. Fais-toi confiance un peu. Sur ce, je t’envoie plein d’amour.

Crédit : il21/Shutterstock.com

Mom Solo

Nouvellement maman d'un petit amour, je découvre jour après jour les joies et les déboires de la maternité. Monoparentale depuis le début de ma grossesse, j'ai depuis rencontré un homme merveilleux avec qui je pratique fort (!) pour faire un petit frère ou une petite sœur à mon coco. Travaillant dans le domaine des communications et de la gestion depuis plus de dix ans, j'écris à temps perdu depuis mon adolescence. Mon congé de maternité a eu l'immense avantage de me faire redécouvrir ma passion pour l'écriture, et me faire perdre celle pour l'ordre, le travail et le ménage. J'ai depuis troqué ma sacoche Micheal Kors pour un sac à couche, mon parfum pour une odeur de petit-lait, mon brushing pour une toque, mes talons hauts pour des espadrilles, mais rien de tout ça ne me ferait retourner en arrière.

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