dying woman at hospital

Maman, tu pars et je ne suis pas prête

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Tu pars, tu me laisses là, et je ne suis pas prête.

 »Mais je ne suis pas partie, pas encore… »

La vie nous donne un sursis, un petit peu de temps avant de nous séparer. Alors j’essaie, du mieux que je le peux, d’écarter de ma conscience l’idée du cauchemar qui s’en vient. C’est vrai que ça fait un bout qu’on en vit un petit avant-goût, mais là, c’est indéniable, tu t’en vas.

Maman, ma maman.

Je me plais à faire des voyages intérieurs, je nous retrouve, moi enfant, toi, tellement forte avant que la maladie ne vienne t’habiter.

J’y vois ma petite main dans la tienne et la quiétude irréductible de leur union. C’est fou, à mon âge, j’ai toujours le besoin, de temps en temps, de mettre ma main dans la tienne. Comme si par magie, au travers de ma peau, tu pouvais me  transfuser tout l’amour que tu as pour moi. Je ne te dirai jamais assez que je t’aime et que, de tous les enfants du monde, c’est moi qui ai eu la meilleure mère. Pas par les choses que tu aurais pu acheter, pas par les milliers d’activités auxquelles tu aurais pu me traîner, mais par l’étincelle que tu as dans les yeux. Quand je te regarde, je sais ce que veut dire le mot inconditionnel.

Mais tu pars, tu me laisses là et je ne suis pas prête. Je ne sais pas comment te dire adieu.

Alors, par la force de ma pensée, j’essaye de te retenir. Je ferme les yeux et j’inspire toute la vie autour.

La douce chaleur du soleil sur ma peau, le bruissement des feuilles dans la brise, l’odeur d’un bon café chaud et surtout, le rire de tes petits-enfants. Peut-être que lorsque ma main prendra la tienne tantôt, elle te communiquera toute cette vie?

Tu t’en vas où, maman? Tu pars, tu me laisses là et je ne suis pas prête.

Alors, je vais m’allier à ta lumière jusqu’à ce que l’étincelle s’éteigne.

C’est une promesse maman, je te ferai honneur, car dans mon oeil elle va briller encore.

Et tout comme toi, j’aimerai à l’inconditionnel.

   

Crédit : sfam_photo/Shutterstock.com

Geneviève Ricard

Maman. Un nom répandu, certes, que je porte néanmoins avec la plus grande fierté. Pour moi, cette appellation vient par la voix merveilleusement chantante de quatre beaux enfants, qui, devenus grands, laissent un peu trop de temps à mon coeur hyperactif. Gege. Mon autre nom. Un p'tit nom doux pour le reste du monde. Ce nom là, il veut dire l'épouse, l'amie, la gardienne, la musicienne, l'artiste. Il passe le temps quand l'autre nom s'en va.

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1 Comment

  • Les mots me manquent tellement ça fait mal…
    On est jamais prêt à ce départ, quelque soit l’age que nous avons…
    4 ans plus tard le manque et la tristesse est toujours là.

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