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Bye bye Bertha, la Pontiac qui m’a accompagnée dans les plus grands moments de ma maternité

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Bertha, ma belle Bertha,

Tu as été présente dans ma vie pendant plusieurs années. En fait, tu étais dans la vie de mon Homme avant moi. Tu as donc été le témoin silencieux de nos premiers baisers. Tu as ensuite participé à mon emménagement chez lui; tu en as transporté des boîtes! Ouf! Une chance que tu étais là! Tu étais là encore quand j’ai appris à conduire… de peine et de misère, je l’avoue! Tu as vu mes larmes. Maudit que j’avais peur, assise derrière le volant! Tu étais donc aux premières loges pour voir à quel point le stationnement parallèle, c’est pas quelque chose d’inné pantoute!

Puis, quand nous avons décidé de fonder une famille, tu étais encore fidèle au poste : tu m’as accompagnée à tous mes rendez-vous de grossesse. C’est avec toi que j’ai pleuré de joie (et un peu de soulagement) la première fois que j’ai entendu le petit cœur de Bébé.

C’est aussi toi qui m’as menée à l’hôpital alors que surexcitée et craintive à la fois, je comptais les minutes entre deux contractions!

Et c’est avec toi toujours que nous sommes revenus à la maison pour la première fois avec Bébé. C’est fou comme mon Homme ne conduisait pas vite! Moi, assise à l’arrière à côté de Bébé, je trouvais pourtant qu’il roulait trop vite et toi aussi, tu en étais à ton premier voyagement avec un bébé à bord..

Heureusement, on a assez rapidement maîtrisé les attaches du siège et j’ai fini par arrêter de tenir la tête de Nébé lors des longs trajets… Oh que j’en ai eu des fourmis dans les bras.

C’est également avec toi que j’étais, ma Bertha, quand j’ai laissé Bébé à des mains étrangères pour la première fois. Tu m’as donc vue partir faussement confiante en faisant des « bye bye » et des bisous soufflés… pour ensuite éclater en sanglots quelques rues plus loin.

Autre moment important que tu as partagé avec moi : mon retour au boulot. J’étais angoissée de retrouver mes collègues après un an d’absence et terrorisée à l’idée de ne plus m’y retrouver avec tous ces changements technologiques! Tu m’as donc entendue respirer profondément et me dire « Ça va bien aller. T’es capable! » encore et encore avant de sortir et de claquer ta portière un peu plus vigoureusement que d’habitude.

Sur une note plus triste, c’est avec toi que j’étais quand j’ai eu mon premier accident. Une chance que j’étais seule à bord… Une plaque de glace, un dérapage; tu as lâché momentanément. J’ai tellement eu peur! Mon cœur s’est emballé. Je t’ai parlé : « Allez, ma vieille Bertha, lâche-moi pas. » Puis, j’ai remis la clé dans le contact. Et, amochée, un bout de pare-choc pendouillant, tu as coopéré. J’étais tellement soulagée que j’ai dû te remercier en boucle tout le reste du trajet.

Peu de temps après l’accident, tu as commencé à montrer des signes évidents de fatigue. C’est vrai qu’on ne t’a pas fait chômer; tu en as fait, du millage, ma vieille Bertha, avec moi, avec nous. Tu as transporté sans relâche les parcs, les poussettes, les sièges d’appoint, les sacs d’épicerie, les pelles et les seaux pour le sable, les ballons, les Crazy Carpet et autres bébelles de tout acabit. Au fil des années, on a bien tenté de te bichonner : moteur neuf, freins neufs… et autres morceaux aux noms plus difficiles à retenir. Mais là, il a fallu se rendre à l’évidence : tu avais fait ton temps et plutôt que de dépenser sans relâche pour reniper ta vieille carcasse mangée de plus en plus par la rouille, nous t’avons remplacée.

Merci pour tous ces beaux souvenirs, ma belle Bertha.

Crédit : NadyaEugene/Shutterstock.com

Isabelle Millaire

Maman pieuvre de deux enfants, toutes mes dents, mais probablement pas toujours toute ma tête (!), je carbure aux câlins et au café noir. OK, mettons tout de suite les choses au clair : les câlins, je ne les veux pas de n’importe qui. Ceux de mes enfants me sont indispensables au quotidien et me redonnent le sourire (presque) instantanément. Ceux de mon homme sont tendres et me rappellent que je ne suis pas seulement une maman. Ceux de mes parents sont rassurants et bienveillants. J’ai aussi deux chats fous… mais tellement doux! Mes petites bestioles ont le don de me rendre folle… ou de m’émerveiller, c’est selon! Je suis donc tantôt triste, tantôt euphorique, mais toujours un peu fatiguée! J’écris comme on respire : pour vivre. Ou survivre. Outre l’écriture, mon équilibre vient aussi de la chasse effrénée que je fais aux mauvaises herbes; défoulement facile, à portée de main et sans cesse renouvelable!

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