depressed woman

Je n’en peux plus

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Je n’en peux plus. Je n’en peux plus de me lever chaque matin. Je n’en peux plus de remplir le paquet de responsabilités qui m’incombent. Je n’en peux plus de répondre aux besoins de l’un et aux demandes de l’autre. Celles des enfants. Celles de mon boss. Celles de mon chum. J’en ai par-dessus la tête d’être stressée et d’avoir le cerveau qui roule en permanence sans jamais faire de pause, pas même la nuit.

La seule chose à laquelle je rêve depuis un bon moment est de disparaître sur une île déserte loin du monde, de leurs attentes et de leurs besoins pour une période indéfinie. Le temps de mesurer toute la richesse du doux son du silence. Le temps de me rencentrer, de me rappeler que j’existe sous cet amas de tâches et de devoirs qui m’étouffent. Le temps de me rappeler que j’ai le droit d’avoir des émotions, des besoins et des limites.

J’adore ma famille autant que mon travail mais alors que tout semblait sous contrôle et que j’étais loin de l’avoir venu venir, j’ai l’impression d’avoir été submergée par un raz-de-marée et de devoir maintenant lutter en permanence pour rester à la surface sans jamais me laisser couler, ne serait-ce que l’espace de quelques minutes, parce que je dois être forte. Au nom de la maternité. Au nom de mon couple. Au nom de ma carrière. Alors que tout ce que j’aurais envie de faire est de lâcher prise et de laisser mon corps sombrer dans les profondeurs, le temps d’en respirer le calme. Le temps d’admettre que je suis vulnérable. Le temps d’admettre qu’il m’arrive de ne pas y arriver toute seule. Le temps d’accepter que personne n’est infaillible. Même pas moi.

Mais je reste là. Fière. Droite. Avec ma face de plâtre, mon sourire et toute cette belle confiance que je transpire faussement à des kilomètres à la ronde alors que je croule sous la pression de l’insécurité, de la fatigue et ce besoin viscéral que le temps s’arrête. Un peu.

Je voudrais craquer et me déverser de toutes ces larmes qui bloquent ma gorge et brouillent ma vue mais je n’y arrive pas et je maintiens le cap. Sans jamais fléchir. Sans mettre le genou à terre. Sans lever le drapeau blanc.

Et je n’en peux plus.

Crédit : siam.pukkato/Shutterstock.coom

La Collaboratrice dans l'Ombre

La Collaboratrice dans l'Ombre est la couverture utilisée par toutes les collaboratrices de l'équipe qui souhaitent écrire des articles crus et criant d'une vérité sans filtre. Souhaitant exprimer et assumer leurs opinions sans pour autant blesser leur entourage immédiat, elles préfèrent alors utiliser le couvert de l'anonymat.

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30 Comments

  • J ai lâcher prise….oui oui moi la fille forte!! Et tu sais quoi? Il était temps…Je fonctionnais a l adrénaline! Je suis en arrêt depuis 4 mois le temps de reprendre des forces!! Mais j apprend…j apprend a ne plus faire les mêmes erreurs, a restructurer ma vie autant familiale que professionnelle!! Lâche prise ma grande..min en sort plus forte encore!!

  • C’est comme si j’avais ecrit ce texte! Il y a un cote rassurant de constater qu’on est pas la seule a vivre cela…

  • OMG !! Tellement et quand, à cela, s’ajoute la maladie que l’on doit cacher et combattre chaque jour, la tâche devient vraiment ardue. Avoir besoin d’aide est si difficile à accepter, à demander pour certaines d’entre nous.
    Merci pour ces mots…

    • Prend sur toi , donne toi le courage et la force d’en parler à tes proches. Crois moi que ça pourra que t’aider moralement. Ne te rajoute pas cette souffrance qui est le silence et l’isolement. , tu ne fait que te faire du mal supplémentaire. .Crois moi, je sais de quoi je parle.?. ..
      Avec l’amour et le soutient des personnes qui t’aime tu arrivera mieu à penser à autre chose et voir plus loin. Tu sais je crois beaucoup au miracle ,chose que je te souhaite de tout mon coeur, la guérison..
      Courage à toi et comme les filles on dit tu n’est pas seul on est toutes la pour s’entraider.. ?

  • Tu n’est pas seule dans tout cela, va te chercher de l’aide, et parles en à ton entourage. Il n’y a pas de honte à ne pas être Wonder Maman, Wonder woman,etc. Ton texte est beau. Lâche pas.

  • OMG !!! C’est moi. Maintenant. J’ai l’impression de me lire tellement c’est criant de vérité. Personne n’est en mesure de comprendre ce que je vis. J’ai juste envie de disparaître, mais pour aller où ?? Mes enfants ont besoin de moi, mon mari a besoin de moi, ma famille aussi… Mais personne pense à moi. 🙁

  • Tellement, tellement vrai!!! Je vis la même chose… Je suis là pour tout le monde, mais personne ne comprend ce que je vis chaque jour… Merci pour ce beau texte!
    On devrait se partir un groupe de soutien, comme les AA!

  • bravo pour le courage de l’admettre car du courage faut en avoir pour faire les constations que tu as fait. je suis passée par la , mais mon courage je l’ai trouver trop tard, mon corps et mon cerveau on décidée que c’était assez… j’ai été en arrêt de travail 2 ans, très dur moment a passer mais au combien nécessaire…. j’ai appris a me connaitre , les limites que je dois m’imposer , les droits que j’ai et aussi les besoins… parle a des personnes de confiances , et va te chercher de l’aide , tu en sera plus forte et tu sera un excellent exemple pour tes enfants (si tu as besoin d’une raison pour ne pas te sentir coupable ), . bonne chance , continue d’avancée a ton rythme tu en vaux vraiment la peine . bizou

  • Merci! C’est aussi ce que je vis. Je suis soulagé de voir que je ne suis pas seule. Moi j’ai frappé mon mur, après plus de 1 an de stress intense a devoir être forte pour mon conjoint malade et mes enfants, je dois réapprendre a ne pas vivre en état d’urgence. On est toute des wonders womens, il faut juste pouvoir rechargé nos batteries parfois! ?

  • S’il te plaît d’essayer de prendre soin de Toi en prenant un temps pour toi tu es si importante pour beaucoup de gens autour de Toi. Si je peu t’aider en quoi que ce soit, laisses le moi savoir s’il te plaît.

  • Le lâcher prise… Si difficile à faire mais salutaire. N’attends pas de craquer, laisse le conjoint et les enfants faire leur part Personne ne t’oblige à en prendre autant sur tes épaules, Wonder Woman est un personnage de fiction, on n’est pas obligé de l’être. Après 20 ans de vie commune, 3 enfants en 3 ans et un mari qui n’aidait pas, je suis partie sur mon île déserte. Les enfants y viennent 2 semaines par mois . C’est petit mais j’y suis la reine et j’ai retrouvé le bonheur, mon sourire et ma joie de vivre.

  • On est plusieurs à vivre ça malheureusement … n’hésite pas à demander de l’aide si ça devient trop lourd … mieux vaut une femme/maman/amie/collègue/etc … en santé et heureuse que malheureuse et qui souffre en silence trop longtemps tsé … être forte trop longtemps n’apporte rien de bon au final … pour personne … crois-moi 😉 Tu as le droit de plier les genoux et de dire  »ça suffit » … ce droit tu te le doit, pas seulement pour toi mais pour tous ceux qui tiennent à toi ! Sois une soie pour toi 😉

  • Je suis passée par un burn out et une dépression il y a quelques années… du coup mon psy me surveille pour l’arrivée de ma petite dernière ?
    Courage 🙂 enfin non pas courage mais repos et douces pensées ?

  • Bonjour
    Moi aussi, je vis la même chose, mère divorcée, avec 3 enfants, dont 2 encore à charge. Un de mes enfants est déscolarisé, j’enchaîne les rendez vous pour lui pendant mon temps libre, sans que les choses avancent. J’ai surtout l’impression que personne ne m’entend, quand je fais des demandes, avec en plus des pressions extérieures. Je suis en train de me consumer. J’arrive au bout! Je n’ai qu’une envie, c’est que cela s’arrête.

  • Ouff, que je comprends. Moi non plus je n’en peux plus. C’est comme s’il n’y avait plus de fin, une impossibilité que ça cesse. Je ne peux plus soutenir ce rythme, mais comment faire pour arrêter? Comment faire pour arrêter ce travail qui est nécessaire à l’équilibre financier de la famille, comment réduire les responsabilités à la maison, le chum, la petite, le ménage. Je ne vois pas de bout. Je ne sais pas quoi faire. Je désespère. Ouff

  • Je me retrouve totalement dans ce que tu écris et en même temps je culpabilise… Je n’arrive pas à tout gérer le travail, monsieur qui travaille de nuit, la petite, le ménage… Et pourtant je n’ai qu’un enfant. D’autres en ont plusieurs et s’en sortent… Moi aussi je rêve d ailleurs, d’être seule..

  • Je me reconnais tellement dans ce que tu as écrit. J ai l impression d en etre l auteur. J ai 3 enfants, je suis cadre et je travaille a 2h de chez moi soit 4h par jour. J ai une tres bonne remuneration mais j en peux plus. Je dis stop a cette vie. Entre les enfants, le mari, la maison et le travail: je suis éreintée.
    Mon boss me propose un poste moins stressant mais j ai atteind une telle limite que je vais plaquer mon taf. Je pense le regretter plus tard mais c est une nécessité de changer de vie. Travailler pour vivre ou vivre pour travailler, la est la question.
    Bon courage a toi.

  • Quel joli texte, qui veut tout dire… cette responsabilité si lourde d’être le pilier émotionnel de sa famille, d’assurer au travail, socialement, avec les amis, la famille, garder le sourire, prétendre que tout va bien alors qu’on a qu’une seule envie : se barrer. Le plus difficile pour moi, c’est mon mari et mes enfants. Je les aime plus que tout, mais ils m’étouffent, ne me laissent pas respirer, c’est physique… je travaille bcp donc dés que je rentre ils se jettent sur moi, veulent des câlins, du temps de l’attention, tous les 3… et je n’ai qu’une seule envie repartir tout de suite.
    J’aime mon travail, des fois j’en ai marre de la charge interminable, mais je suis hyper reconnaissante de l’avoir car il me donne ma liberté financière, et me permets d’être loin de la maison… je culpabilise, bien sûr, mais je le ressens et c’est vrai donc je ne vais as lutter contre…

  • Les filles gardé bien confiance en vous et ne vous laissé surtout pas envahir par le désespoir et vous dire que c’est une fatalité.. Dites vous plutôt que vous êtes déjà en bas de l’échelle et que vous ne pourrez pas aller plus bas que bien au contraire chaque marche que vous allez grimper des maintenant vous conduira vers la réussite et le bonheur. Ca vous montrera quel femme courageuse , forte et volontaire vous êtes en réalité. Courage !!! Dites vous bien que nous sommes finalement la force et le pilier de notre petite famille car nous arrivons à gérer plusieurs choses en même temps . Tout ça Nous le fesons finalement par amour.? Bisous à toutes. ❤

  • J’ai l’impression que c’est mon histoire.
    Je compatis a 100% je n’en peut plus tous les jour je l’accroche mais je sens bien que je coule de plus en plus. Je cris a l’aide mais personne ne m’entend peut être que je ne cris pas assez fort. Aucun soutien de la part de mon époux j’ai l’impression d’être une mère célibataire. Je m’accroche de toutes mes forces pour mes enfants que j’aime plus que tout au monde seulement j’ai du mal a tenir le large.
    Je n’en peut plus je n’y arrive plus.

  • Oh mon dieu ! Je me retrouve complètement dans ce témoignage . Cet étouffement permanent qui me pousse chaque jour un peu plus et m’oblige à faire encore plus d’effort pour maintenir le cap . Une charge mentale , psychologique , physique et émotionnelle beaucoup trop lourde à porter . Je me demande comment tenir , comment continuer mais je tiens bon tout en sachant qu’un jour mon corp me dira d’aller me faire foutre …
    Mais je continue , juste pour ne pas vivre cet échec qui pour moi et toutes les femmes comme moi , est un échec alors que pour d’autres c’est juste normal de penser à soi même.
    Par manque de confiance en moi , par manque de courage sans doute , par manque maintenant d’estime de moi même ,je reste car finalement est ce que je mérite autre chose dans la vie que de m’occuper de tout et tout le monde sans broncher en hurlant par moment par élan de force en me persuadant que j’ai encore un peu de dignité …
    Des enfants qui ont besoin de leur maman car personne d’autres ne s’occupera d’eux, une maison à tenir car personne ne le fera à ma place.
    J’espère un jour réussir à partir et à quitter cette routine qui me bouffe à petits feux…

  • La vie et les soucis sont un recommancement, quelle que soit le lieu.

    Divorce, crevée, burn out, dépassée par la situation, en précarité avec des enfants qui rejoignent les propos du père.
    Le coeur en miettes, je n’ai d’autre choix que de courber l’échine, seulement je supporte plus…

    Je deviens mauvaise et cela m’affecte, je pensais avoir de meilleurs valeurs. Ce que tu aimes foulé au pied et quand cherche écoute, jugée et partie adverse excusée. Je gache mon temps parce que je vois plus l’utilité. Le sacrifice est loué, moi je n’y trouve qu’injustice.

  • C’est tellement ce que je ressens. Je suis à bout et chaque jour je me dis que je vais plus pouvoir continuer et pourtant un nouveau jour se lève à chaque fois. Mais jusqu’à quand? Quand est ce que mon corps n’en pourra plus? J’ai l’impression d’étouffer seule car autour de moi les gens ne comprennent pas. Ma plus grande peur est le jour où je ne pourrais plus continuer. Ça me rassure (triste à dire) de ne pas être seule. Dure d’être une mère et d’endosser toute cette pression. Courage! Encore et encore.

  • Bonsoir
    Je sais que ce post est ancien.
    Mais je me retrouve vraiment dans ce que je viens de lire.
    Mon mari et mes filles me sollicitent tellement que je n y arrive plus. Je suis tellement fatiguée de tout gérer de A àZ. J essaie de faire face. Mais parfois c est dur j ai envie de tout envoyé bouler. Entre le boulot, la maison, les enfants… Je n ai même pas un moment à moi. Pourtant j en rêve.

  • Septembre 2021 et toujours d’actualité… Je me retrouve dans chaque mots…
    En ce moment je flanche, je survis grave aux sourires de mes jumelles mais c’est difficile.
    Je rêve de gagner au loto et de pouvoir envoyer tout valser et de partir près de pleins d’animaux et en faire un refuge et de ne plus avoir de responsabilité autres que les bêtes …
    La vie est difficile, ça je le sais mais je m’occupe de tout et qui s’occupe de moi ? J’ai l’impression d’être seule alors que je suis accompagnee..
    Ma charge mentale est au plus haut.. c’est difficile, le rythme de la rentrée change tout et tout est à organiser. ..
    ??

  • Je me rappelle avoir dit ces mêmes mots à mon médecin de famille. « Tu sais Hélène qu’avec ces mots, je te mets en congé pour 3 semaines au moins. Quand commences-tu ton congé? » Puis, il a attendu jusqu’à ce que je dise « maintenant ».
    C’était la 1ère fois que je m’arrêtais?

  • Merci pour ce texte si vrai, dans lequel je me suis complètement retrouvée. C’est triste pour l’auteur et pour toutes ces femmes qui se sont reconnues mais ça fait du bien quand même de se sentir moins seule !

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