father leaving home

À toi, la maman dont le chum travaille beaucoup

father leaving home

Je m’adresse à toi, la maman qui a un chum travaillant. Tellement travaillant que des fois, toi et tes enfants vous passez plusieurs jours, même des semaines, sans le voir à cause de son travail. Peut-être que c’est par choix, peut-être que c’est par obligation. Dans le fond ça importe peu, le résultat est le même.

Je veux te dire que je le sais que tu l’aimes ton chum, beaucoup. Que t’aimes ça t’occuper de tes enfants parce qu’eux aussi, tu les aimes beaucoup. Mais je le sais aussi que des fois, souvent, tu trouves ça dur de tout gérer toute seule pis c’est normal. Tu fais rouler la maison, tu t’occupes du chien, tu déneiges l’hiver. C’est toi qui s’occupes de la routine au quotidien : la garderie, faire les lunchs, aider pour les devoirs, courir les pratiques de hockey, faire à souper, donner le bain, pis la liste est encore longue. T’as le droit d’être fatiguée, à bout de souffle. Tu cours tout le temps. Tu cours pour deux. C’est correct de pousser un petit soupir de soulagement quand tes enfants sont finalement couchés.

T’as hâte qu’il revienne ton chum. Pis quand il revient, t’es contente. Pour les enfants et pour toi. Les enfants vont passer du temps avec leur père. Eux aussi, ils avaient hâte qu’il revienne. Toi, tu vas avoir de l’aide pis c’est bien apprécié. Peut-être même que tu vas pouvoir prendre du temps pour toi. Fais-le! Sans culpabilité.

Je le sais aussi que quand il revient, ton chum, ça jette à terre l’équilibre de la maison que t’as passé la semaine à créer. Bye-bye la belle routine! Ça va être à recommencer dès qu’il repartira pour une autre job. Des fois, pendant quelques secondes, tu te dis que c’est presque plus simple quand il n’est pas là. Puis tu repenses à tout ce qu’il fait dans la maison, pour toi et pour les enfants. Une chance que tu l’as! Dans le fond, tu le sais bien qu’avec lui, c’est plus facile.

Je le sais aussi que trop souvent, c’est toi la méchante qui dit non, que c’est toi aussi qui ramasses tes enfants après une crise, qui consoles leurs peines, qui donnes des conseils sur leurs chicanes avec leurs amis. Émotivement, toi aussi, ça te vide. Tu te questionnes à savoir si tu dis ce qu’il faut, si t’es une bonne mère. Des fois, tu perds patience, tu montes la voix, tu t’en veux. Tu te demandes si ç’aurait été pareil si t’étais pas seule à gérer la situation. Dis-toi que tu fais de ton mieux. Moi je le sais que t’es une bonne mère. Je le vois tous les jours quand je te regarde avec tes enfants.

Ton chum, c’est aussi ton meilleur ami, ton confident, ton allié. Il te manque quand il n’est pas là. C’est dur pour toi, pis c’est aussi dur de savoir que c’est difficile pour lui. Quand il part travailler, c’est rarement dans un endroit digne du Club Med. Ça te fait de la peine. Tu le vois quand il revient qu’il est épuisé et pourtant il veut aider et faire sa part. Quand il est là, tu ne cours plus seule. Tu fais à nouveau partie d’une équipe.

Y’a des jours où t’en veux un peu à son patron. De ne pas voir la fatigue de ton mari, de l’envoyer loin sans arrêt. Tu roules des yeux à chacun de ses appels qui se font toujours en plein milieu du souper ou à l’heure du bain. Tu ne le connais pas son patron, mais tu lui en veux de gâcher tes fins de semaine en famille.

Des fois, t’as l’impression que les gens autour de toi ne comprennent pas toujours ta réalité. T’es pas monoparentale, t’es pas veuve. T’as un mari pis il fait de l’argent. C’est important ça faire de l’argent. Pourquoi tu te plains?

Ce que je veux te dire aujourd’hui, c’est que t’es forte je le sais, tu veux tout faire seule. Tu veux te montrer que t’es capable, t’es quelqu’un de fier. Ma belle maman, accorde-toi le droit de demander de l’aide pis de souffler un peu. Personne ne peut tout faire seul. Pis surtout lâche pas!

Crédit : Halfpoint/Shutterstock.com

Geneviève L.

Nouvellement maman, ça a pris six ans avant que la cigogne ne décide de venir frapper à notre porte. Un beau garçon. Je suis dans le début trentaine, mais dans mon cœur (et mon choix télé) j’ai encore 20 ans. J’aime cuisiner, faire de la zumba et lire des livres (je suis old style alors je les lis version papier). Mon métier? J’enseigne le français aux enfants anglophones. J’habite maintenant en Ontario avec mon mari, notre bébé et notre chien.

Plus d'articles

Post navigation

5 Comments

  • Ouin, ben le patron c’est lui… Y’a juste lui à blâmer… Patron d’une petite PME dont les fins de mois ne sont pas toujours assurés. Ce même patron qui est toujours le premier à retenir sa propre paie pour s’assurer que sa business survive. Juste pour en rajouter encore plus sur ma charge, comme si ses allers et venus ce n’était pas déjà assez!

  • Moi c’était exactement ça, excepté la fin de semaine il était son propre patron il a décidé de prendre des contrats. Et qu’une fois à la maison il était trop fatigué pour faire quoi que ce soit même pas ramasser son assiette après le souper. Ce texte me fait du bien mis à part les parties où il est mentionné qu’il aide et fait qqchose pour moi ou les enfants. Car, ah oui j’allais oublier, quand il avait des temps libres c’était soirt poir être seul car les enfants le dérangeaient ou encore ses passe-temps et amis…sans nous. J’en ai eu assez de tout faire… .Je suis maintenant séparée. Et devinez quoi? Les enfants passent encore après son nombril, son travail, ses passe-temps et ses amis. Voilà 7 mois qu’il a quitté le domicile et qu’il visite les enfants chez moi en ma présence, c’est trop d’ouvrage les amener qqpart et les surveiller sans cesse. Ton texte me console à énumérer ce que je fais et ressens. Merci

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *