kid say no

Les câlins forcés ? Non merci.

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Pour une raison pas mal étrange, l’adulte a tendance à ne pas voir l’enfant comme une personne entière qui peut manifester ses envies et ses inconforts. C’est comme ça que grand-maman insiste pour que ton p’tit l’embrasse ou que tu le forces toi-même à le faire quand vient le temps de le laisser à la garderie.

C’est toi qui vois mais chez nous, les câlins forcés, c’est non merci.

Sans farce, c’est quoi cette manie de vouloir absolument embrasser et câliner les enfants, même quand ils crient de tout leur non-verbal qu’ils ne sont pas intéressés?  Te souviens-tu, une seule fois de ta jeunesse où, après avoir fait un câlin forcé à quelqu’un, tu te sois dit ah-ben-coudonc-j’ai-adoré.  Non. Jamais. Parce que si on ne veut pas de proximité physique avec une personne, peu importe les circonstances, on doit respecter ça.  Pis c’est pas parce que c’est un enfant que c’est différent.

Là, j’en entends déjà certains grimper aux rideaux en se disant que ce n’est pas mal intentionné de Matante Chose ou de Papy Truc Bine.  Ils les aiment pis c’est normal.  Sauf qu’on ne peut pas apprendre à un enfant d’aller contre son propre instinct de protection pour faire plaisir aux autres.  Même si c’est une personne connue.  Même si c’est la famille.  De toute façon, c’est prouvé, la majorité des cas d’abus sexuels sont intrafamiliaux ou par une personne dite de confiance.  On ne peut pas se permettre de véhiculer le message à notre enfant qu’il n’a pas le plein pouvoir décisionnel en ce qui concerne son corps et son intimité en rapport avec les autres.

Certains diront que c’est impoli.  Je ne suis pas d’accord.  J’apprends à mes enfants à saluer, faire un tape-là ou un bisou soufflé, selon leurs envies, mais aucun contact physique n’est obligatoire.  Jamais.

En  forçant des marques d’affection, on en déforme le sens.  On ne veut pas que ça devienne un automatisme sans signification, comme les bye-je-t’aime au téléphone trop souvent dits, pas assez sentis.  L’enfant qui apprend à écouter sa petite voix intérieure qui lui dit non et qui est respecté dans ça, prendra  confiance en lui.

Alors, gardez vos distances, ne jouez pas la carte du chantage ou des faux chagrins pour le faire céder.

Sans le savoir, en le faisant, vous protégerez peut-être votre enfant d’un abus demain.

Crédit : Mikkel Bigandt/Shutterstock.com

Émilie Verret

Je suis maman de deux garçons, 2013 et 2016, nés à 5 jours près toi chose, ça te donne une idée de mon niveau d’organisation. J’ai toujours été du type très prévenant et planificateur. Je peux te dire que la maternité m’a, un brin, déstabilisée. Plutôt du style maternant et bienveillant, je te fais part de mes aventures, pas toujours fructueuses, dans ce monde de la maternité de proximité.

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5 Comments

  • Dans quelle génération nous sommes aujourd’hui ! dans ma famille j’ ai appris de mes parents que des câlins et bisou est amour et affection et les mots je t’aime sont les plus beau mot qu’un enfant peut entendre Cela dépend de ce que l’enfant apprend de c’ est parent. Si le parent répète constament a sont enfant ( ah il aime pas ca ce faire donner des câlins) depuis ca naissance , l’ enfant va enregistré ca et jamais y va aimer des câlins. Ont s’en vient dans un monde de plus en plus froid. C’ est certain qu’ il faut les respecter et eut aussi. Je peut comprendre que si la maman a été abuser dans son enfance par un membre de la famille, c’ est certain elle va êtres protectrice envers ces enfants …je la blame pas du tous……IL Y A PAS ASSER D’ AMOUR DANS CE MONDE ET TROP D’ ABUS

    • Évidemment que câlins et bisous sont synonymes d’affection. La question n’est pas là. C’est lorsque l’enfant y voit un malaise, qu’il refuse cette marque dite d’affection, qu’il faut les respecter et non les forcer. Il faut entendre leur inconfort. Dès leur tout jeune âge, ils peuvent définir leurs limites, leur « bulle », c’est important de les respecter. Involontairement, ils appliquent la notion de consentement et, nous, les adultes venont les obliger par « politesse ». C’est tout-a-fait ironique alors qu’aujourd’hui, en 2017, la notion de consentement tend à faire son chemin …

  • Je suis entièrement d’accord! Parce qu’ils ne le sentent pas de faire le  »bisou-câlins » ne veut pas dire qu’il ne vous aime pas! Il ne l’exprimera pas ainsi cette fois-ci thats’ it! S’il fallait que je m’offusque chaque fois que mes kids ne répondent pas à mes bras ouverts de maman, j’aurais pas fini de manger mes bas! On en entend encore des tites matantes et des mamies full froissés parce que le neveu de 3-4 ans est donc impoli de pas leur faire un câlin! Come on!

  • C’est si bien dit!
    Le respect de soi-même est souvent une forme de respect que l’on oublie d’enseigner à nos enfants. En tant qu’éducatrice à l’enfance, je me fait un point d’honneur de toujours demander la permission à mes petits loups avant un contact physique. La plupart du temps là réponse est : Oui! Je veux un câlin!

  • Le fait de savoir si ces bon pour l’enfant qui sais!
    Personnellement je me demandais souvant quand j’etais jeune, pourquoi je DOIS faire ceci ou cela meme si ca me tente pas. Des fois de « matante ou mononcle » qui sentais trop le parfum ou puais tout simplement, j’avais vraiment pas le gout de leur donner un calin!
    Je trouve que l’ont trop forcer a faire des choses que l’ont aime pas quand on ais jeune.
    Ca serait interessant d’avoir un test fais sur des enfants et voir le resultats entre les deux facons de faire, forcer ou non forcer.

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