girls with mother in the sun

Je te regarde aller, toi, la mère séparée

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Je te regarde aller la mère, toi, la mère séparée et je ne sais pas comment tu fais pour rester debout tel un soldat au front ne pas tomber. Je suis épuisée rien qu’à te regarder. J’ai peur pour toi, mon amie, qu’un jour tu tombes au combat.

La vie n’est pas facile même quand tu es deux, que ton équipe du tonnerre est efficace, que tu partages les dépenses, les maudites tâches, les super nombreuses activités des kids, le boulot, les rendez-vous de tous et chacun, l’épicerie, les sorties faire à semblant d’avoir une vie.

J’essaie d’imaginer ta vie, ton quotidien en solo avec tes marmots, j’ose même pas m’imaginer à ta place, j’en arrache juste d’y penser. Tout le monde te dit que tu es une battante, es-tu écœurée de l’entendre celle-là? Le soir quand tu te couches toute seule dans ton grand lit avec le poids ton troupeau sur le dos, après avoir couru toute la journée comme une poule pas de tête, pleures-tu des fois mon amie? Explique-moi comment tu fais pour garder ton sourire.

Tu te lèves en même temps que le soleil, café et céréales, tu laves tes planchers à tous les matins pfff trop  bonne pour moi, tu te mets sur ton 36, tu fais manger ta gang avec tes petits déjeuners maison ultra santé, ils partent à l’école avec du bonheur dans leur cœur, tu arrives au bureau avec un calme intérieur et le sourire aux lèvres. Pokerface ou tu es sincère? Je t’entends dans le corridor ma belle amie, tu ris. Es-tu vraiment heureuse de courir après ta queue? Tu mènes de gros combats au boulot. À la fin de la journée, tu pars aussi rayonnante que le matin. Tu cours pour aller chercher ta gang. Le souper, les devoirs, les bains et leurs activités t’attendent de pied ferme soir après soir, seule.  C’est quand tu prends le temps de respirer, que tu penses à toi, que tu relaxes, que tu refais le plein d’énergie, un vrai plein? Je sais juste pas comment tu fais.

Je te regarde la mère, ça fait un peu plus de deux ans que tu es séparée. As-tu déjà mis un genou par terre pour mieux te relever?  Ta maison est impeccable même si j’arrive comme un cheveu sur la soupe, tu gères la maisonnée au grand complet, les enfants ont le même rythme de vie qu’auparavant : gymnastique, hockey, karaté et danse. Sans compter les rides de vélo, les tournées des parcs de jeux, les châteaux de sable aux mille plages que tu leur fais découvrir, les virées pour la crème glacée, les pique-niques, les feux aux guimauves et saucisses, les ballades en raquette à la belle étoile, le patin à la patinoire du coin, les chocolats chauds, les danses folles au salon et les soirées cinéma. Où tu puises ton énergie pour tout faire? Tu es bonne, tu es belle, tu es capable, es-tu écœurée de l’entendre celle-là aussi? Tes petits quittent ton nid un week-end sur deux. Comment tu fais pour sourire à la maitresse à la nouvelle conjointe de ton ex quand elle vient reconduire tes moussaillons?

Ton sourire est-il sincère ou il est là tout simplement pour t’empêcher  de t’effondrer et pu jamais te relever? Ton sourire est-il empreint de véritable bonheur ou tu te forces pour y arriver? C’est qui qui te console quand tu en as par-dessus la tête, que tu es épuisée, crevée, pu capable, que tu vendrais ton âme au diable pour avoir cinq minutes aux toilettes toute seule tranquille avec ton toi-même. Je suis inquiète pour toi, est-ce que tu vas craquer un jour? Je te regarde aller… On va se le dire, je t’arrive pas à la cheville. Je t’admire, mais en fait je me sens simplement trop coupable de ne pas être dévouée comme toi envers ma famille.

Crédit : Liderina/Shutterstock.com

Poule Rouge

Âgée de 33 ans, je suis maman de cinq enfants âgées de six à onze ans. Je suis fièrement divorcée (très fière) depuis six mois, séparée depuis bientôt deux ans. Long deuil de la famille... La famille décomposée maintenant additionnée, je trouve ça chouette. J'ai un amoureux patient et merveilleux, un bel anglophone que j'ai rencontré dans la vraie vie et non sur les Internets et qui a trois beaux gars que je découvre. J'adore la nature, les animaux (j'en ai juste trop) le sport et bouger. Ah oui, j'oubliais, je me sens coupable de tout.

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3 Comments

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  • Perso J’ADORE ma vie de maman mono. Je trouve ma vie simple, heureuse. Certains me trouvent rayonnante, comme ton amie. C’est simplement parce que j’ai du beau bonheur au quotidien. Et puis je suis fière de moi. Quoi de mieux pour rayonner?

    La vie à deux peut-être belle et facile ou laide et difficile. Même chose pour la vie de mono.

  • Je suis mono depuis le début et j’ai vécu en couple également et en réalité je me sens très bien seule avec ma fille. Tout le monde n’a pas besoin d’etre en couple pour être heureux. Ma vie est parfaite, ma fille m’apporte une joie qu’aucun homme ne m’a jamais donné. Ne pas avoir à gérer une vie de couple en plus de gérer un enfant te laisse en réalité plus de liberté, moi même je me demande comme vous faite pour gérer les deux. Chacun a sa propre histoire et je suis sur que cette amie à un sourire sincère il faut arrêter de nous prendre pour des femmes martyrs!

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