business mother

Mythes et réalités sur la mère que vous pensez (ou pas) embaucher

business mother

Monsieur, madame,

Je suis là, assise devant vous. Vous m’avez convoquée pour un entretien d’embauche. Vous m’avez convoquée car à la lecture de mon curriculum vitae, vous pensiez avoir entre les mains une candidate adéquate. Pourtant, je suis là devant vous et votre visage m’indique qu’il y a un élément que vous n’aviez pas prévu en lisant ma lettre de motivation : mon âge et (du même coup) ma capacité à procréer. Même si vous ne pouvez me poser directement LA question, je le vois bien que ça vous démange de savoir si j’ai des enfants ou si c’est dans les plans. Selon vous, ça pourrait influencer votre choix final. Alors que je croyais devoir démontrer mes compétences, je me rends compte que je dois plutôt démonter certaines idées préconçues sur ma condition de mère…

Mythe #1 : Elle va tout le temps manquer de la job à cause des flos.

Il est vrai que le matin où je devrai appeler au bureau pour annoncer une absence, ce sera à cause de mes enfants. C’est indéniable. Ceci dit, de plus en plus de parents se divisent la tâche de veiller sur leurs rejetons en cas d’épidémie virale et je ne fais pas exception à la règle. Puis si je manque une journée ou deux, consolez-vous : c’est clair que je préférerais être au bureau que de vider le seau de vomi de mon petit dernier… Tout comme un collègue qui doit être au chevet d’un proche malade ou vous-même qui auriez une gastro. Personne n’est à l’abri d’une badluck où l’on doit s’absenter, à moins de n’avoir aucun ami, aucune famille et de vivre avec une quantité industrielle de désinfectant à main, ce qui doit être ennuyeux à mourir.

Mythe #2 : Sa situation est inadéquate pour des gros dossiers ou de la gestion.

La chair de ma chair est ce que j’aime le plus sur cette terre. Ça ne veut pas dire que je n’aime rien d’autre et que je n’ai pas l’énergie, ni le temps de mener des gros dossiers de front en plus de co-diriger l’éducation de mon enfant. Les défis professionnels me donnent de la drive, c’est pour ça que je postule chez vous. Je ne me suis pas tapée des études, ni commencé au bas de l’échelle pour passer mes journées au bureau à attendre platement que 17h00 sonne pour récupérer ma marmaille à la garderie. D’ici la fin de ma journée, je suis prête à me donner à 110% au bureau et même si je sais que ce n’est pas toujours facile la conciliation travail-famille, je suis prête et je suis CAPABLE de le faire. Je suis ambitieuse et mon fils ne sera jamais un obstacle à mes aspirations professionnelles; il sera plutôt le coup de pied au derrière pour me dépasser.

Mythe #3: Elle offrira une ambiance de bureau axée uniquement sur sa maternité.

Je sais que ce n’est pas lié à ma prestation de travail, mais je sais que ça en chicote plusieurs : NON, je ne parle pas exclusivement de mes enfants au bureau, que ce soit la couleur de leurs selles, leurs résultats scolaires ou leurs habitudes alimentaires. Croyez-le ou non, j’ai une vie en dehors de mon mini. Il est donc fort possible que certaines de mes discussions tournent autour de mon héritier mais parfois souvent, ça va me faire plaisir de déconner ou avoir des discussions sérieuses sur d’autres sujets avec les collègues. Pour une fois que je peux me départir de mon rôle exclusif de mère plus de deux heures d’affilée, comptez sur moi pour en profiter. En contrepartie, ne comptez pas sur moi pour vous apporter des biscuits faits en famille au bureau : je suis nulle en cuisine et ceux qui sont potables sont chipés assez rapidement par mon fils ou le chat.

Je ne sais pas si j’ai pu vous convaincre, la décision vous appartient. Si je ne suis pas choisie malgré tout et que vous prenez un candidat masculin pour ne pas prendre de chance, je vais espérer secrètement que l’heureux élu sera un père et qu’il vous présentera les mêmes défis que je vous aurais posés de toute façon. Vous comprendrez alors que la game a changé, que ce soit à la maison… ou au travail.

Crédit : Frank Fennema/Shutterstock.com

Christine M.

Petite recrue dans le monde de la maternité, je développe mes compétences parentales au fil des expériences avec mon petit bonhomme qui n'a pas encore soufflé sa première bougie. Chaque journée m'apporte de nouvelles situations que j'apprends à gérer et ensuite à en rire, une boisson chaude à la fois. Après tout, ce n'est pas parce que nous prenons notre rôle de mère au sérieux que nous ne pouvons pas le dédramatiser et se moquer un peu de nous-mêmes du même coup!

Plus d'articles

Post navigation

Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *