father and daughter

Ton cœur meurtri, mon chum qui vit la garde partagée

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Mon homme,

Leur absence n’est pas facile pour toi. Tu pleures tes enfants, leur présence te manque. Une partie de toi souffre en silence constamment. Chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde, tu te bats pour rester impliqué auprès d’eux, resté présent, pour partager leurs joies et leurs peines. Tu ne veux tellement pas être uniquement un papa de fins de semaine, un papa de parc, un papa surprise, toi, tu veux pouvoir être un papa présent et impliqué. Tu travailles fort pour assurer une présence auprès de tes enfants.

Malheureusement, contre ton gré, tu finis toujours par être entraîné dans un combat interminable dans lequel l’autre te replonge à tous les quelques mois, impitoyablement. Tu essaies inlassablement de libérer les petits de cette emprise dans laquelle ils se trouvent. Tu cherches à les protéger de cet éternel conflit en leur offrant un environnement chaleureux, accueillant et sécuritaire. À chaque moment qu’ils passent avec nous, tu t’efforces de rebâtir leur confiance, alléger leur anxiété, soulager leurs douleurs, les faire rire et sourire, leur faire oublier la tourmente.  Tu leur offres toujours le meilleur de toi-même.

Je remarque aussi comment à chacune de leur visite, tu enfiles ta cape de super papa et que tu oublies tes blessures pour mieux panser les leurs. Tu es le sauveur en chef des grafignes de genoux, le chevalier bisouteur de piqûres de maringouins venimeux, le prince charmeur d’araignées. Les monstres de garde-robe n’ont aucune emprise sur toi, tu es le soldat qui veille sur ses troupes. Tu te tiens droit et souriant quand vient le temps de leur dire au revoir et à la prochaine, et même lorsqu’ils te tiennent et s’accrochent à ton cou pour rester avec toi, tu retiens tes larmes et tu leur rappelles l’importance de l’amour de leurs deux parents. Tu es fort mon amour. Même quand tu titubes et tu crois que tu n’as plus de force pour te tenir debout, tu prends un respire, tu secoues la tête, tu te relèves et tu continues. Pour eux, pour nous.

Tu trouves ça difficile.  Tu trouves ça drainant. Tu trouves ça lourd. Ta santé en a pris un coup, ton corps s’affaiblit.

Je les vois ta peine et ta douleur. Ton regard s’évade parfois quand tu passes une soirée assis avec mes enfants autour du feu et que ton cœur se serre en pensant au plaisir qu’on aurait avec les tiens, tous ensemble. Ton sourire s’attendrit et se meurtrit quand je te verse ton café dans la tasse qu’ils ont décorée pour toi.  Quotidiennement, tu ranges leurs jouets doucement, comme si les tenir dans tes mains te ramenait leurs rires. Tous les matins, je la remarque ta pause sur le pas de leur porte de chambre; malgré leur absence, tu ne manques pas de lancer des «Je t’aime» à leur couette vide. Toujours. À tous les matins. Tu fourres ton nez dans leurs vêtements fraîchement lavés  et pliés avant de les ranger dans leurs tiroirs, tu recherches leur odeur. Je les vois les blessures profondes que tu portes dans ton âme. Tu fais ton dur et tu continues à avancer, mais  ton regard porte les traces de tes larmes, de ta douleur. Tu es doux et tendre mon amour, tu aimes sans compromis, pour eux et pour nous.

Ta priorité a toujours été les enfants, les tiens, les miens, les nôtres. Tu aimerais tellement ça avoir la même interaction positive et respectueuse avec ton ex que moi avec le mien. Je ne compte même plus le nombre de fois où tu as mis de côté ta colère et ta rancune parce que pour toi, c’était plus important de protéger les enfants que de répliquer à l’attaque.  Je ne t’ai jamais vu faillir à ta tâche de parent. Dans les bons et moins bons moments, tu sais être là, avec tes forces et tes faiblesses. Tu adores transmettre tes passions et les enfants profitent grandement de leurs moments avec toi. Sois fier de n’avoir jamais menti pour écraser l’autre, d’être resté intègre, d’avoir mis les enfants en priorité.  Sois fier de la façon dont tu gères cette situation. Aujourd’hui, tu trouves ça ardu parce que ça te tue et parfois tu as envie de tout abandonner. Demain, les enfants te seront reconnaissants d’être rester debout pour eux.

Tu trouves ça difficile.  Tu trouves ça drainant. Tu trouves ça lourd. Ta santé en a pris un coup, ton corps s’affaiblit.

J’espère que je te donne assez d’amour et de force pour t’aider dans tes batailles. Je suis avec toi mon amour. Ensemble, on est plus forts.

Crédit : Katya Shut/Shutterstock.com

Lily Côté

Maman dans la quarantaine investie dans une famille recomposée de cinq enfants du "terrible two" jusqu'aux ados, je réussis quand même à trouver le temps pour relaxer dans un bain avec un bon verre de vin à la main entre le travail, les tâches ménagères, les devoirs et les activités sportives et artistiques de tout la bande. C'est moi, la mère en running shoes qui est toujours à moitié peignée et que vous voyez arriver en retard à la finale du tournoi de ses enfants ou à la dernière minute pour le cours d'art. Avec mon premier, j'ai essayé de suivre tous les standards imposés aux mamans et j'ai échoué de façon magistrale. J'ai donc plutôt choisi d'être parent au rythme des saisons et de l'évolution de ma troupe. Un combat à la fois.

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1 Comment

  • Merci pour ce texte. Rendu au bout je pleurais comme un veaux.
    J’ai pas de « nouvelle blonde » avec des enfants pour me le dire personellement, mais J’avais besoin de lire ça aujourd’hui.

    J’espere qu’un jour ma fille vas penser la meme chose de moi.

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