working woman with bottle of milk

L’égoïsme maternel : le choix de retourner travailler

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Mes enfants,

Depuis ma tendre enfance, je rêvais d’être maman. Le reste m’importait peu. Je ne savais pas trop ce que j’allais faire du restant de ma vie, en autant que je devienne mère.

Comme je m’y attendais, vos présences dans ma vie m’ont comblée. J’ai su, à la minute où je vous ai tenus dans mes bras, que mon choix avait été le bon. J’étais faite pour être maman. J’ai aimé tout de suite ce sentiment d’avoir à vous protéger, à vous guider… Quel beau défi de vie que d’accompagner un petit être humain dans son parcours !

J’ai savouré chacune des minutes de mon congé de maternité. J’ai profité à 100% du temps passé à vos côtés. Un peu à contrecœur, j’ai envisagé mes retours au travail. Me séparer de vous m’angoissait un peu chaque fois. À tout coup, je jalousais ces mamans qui restaient aux côtés de leurs chérubins.

Tellement que j’ai même ouvert la porte à l’idée de choisir ce parcours. Que ce soit clair : j’ai toujours admiré les femmes qui font ce choix.

Toutefois, plus l’idée se concrétisait, plus je réalisais que j’angoissais. Malgré tout mon amour pour vous et le bien-être que me procure le temps passé à vos côtés, je me suis mise à paniquer face à l’idée que vous ne représentiez que mon seul élément de la journée.

Pourtant, à chacune de mes grossesses, j’ai revisité l’idée. Pourtant, à la fin de chacun de mes congés, je n’ai pas eu le courage de l’exécuter.

C’est finalement, au départ avec beaucoup de culpabilité, que j’en ai fait mon constat. Je n’avais pas envie d’être une maman à la maison. Même si, pour moi, je considère que c’est clairement un des plus beaux ‘métiers’ du monde.

Avec un immense sentiment d’égoïsme, j’ai réalisé que j’avais envie de conserver ma carrière pour me sentir plus épanouie.

Je me suis questionnée mille fois, je m’en suis beaucoup voulu. Je sais que les mamans à la maison se font souvent juger. Je sais qu’elles se sentent souvent diminuées dans leur rôle face à la société. Pourtant, moi ce sont elles que j’admire. Et c’est moi, qui n’emboîtais pas le pas, que je jugeais. Je me jugeais de ne pas avoir l’envie de demeurer à la maison, de ne pas être capable de m’infliger ce sacrifice pour l’avenir de mes enfants. Puis j’ai juste fini par choisir de m’accepter. D’accepter mon choix et de l’assumer. J’ai accepté que mes envies profondes n’étaient pas nécessairement liées à l’amour que j’éprouve pour eux.

J’avoue que des fois je me dis que ça serait plus simple. Des fois je me dis que je serais moins essoufflée. On ne se mentira pas non plus : je serais souvent plus disponible et probablement plus patiente.

Toutefois, j’ai fait mon choix. Malgré tout le bonheur que vous m’apportez mes bébés, j’ai choisi de retourner travailler. Vous ne me croirez  peut-être pas, mais des fois, c’est moi qui me sens jugée d’avoir fait ce choix.

Parce que pour être honnête, je pourrais rester avec eux. Je suis de celles qui pensent ‘’qu’on a souvent pas mal le choix’’ en autant qu’on soit prêtes à faire ce qu’il faut pour y arriver. On aurait très bien pu s’offrir cette réalité. En toute franchise, bien que plaisante, on ne se le cachera pas, ma paye ne constitue pas la raison première de mon 8 à 4.

Non, je me sens juste incapable de m’imaginer me passer de ce sentiment que me procure d’aller travailler. Je me sens incapable de me passer de mes jasettes au coin de la machine à café, de mes défis que j’arrive à réaliser, de mes tâches qui n’ont juste aucun lien avec la maternité. Je me sens incapable de me passer de mes fous rires avec mes collègues, des conseils qu’on vient me demander, de ceux que je vais chercher. Je suis juste incapable de me passer de celle que je suis lorsque je quitte mon nid.

Celle que je deviens n’est pourtant pas bien loin de celle que je suis, qu’on se comprenne. C’est juste un morceau de plus dans mon puzzle, dans mon estime personnelle.

J’ose espérer que ce n’est pas si égoïste de ma part. J’ose aussi espérer que je ne suis pas la seule. J’ose espérer que ça peut être aussi ça la maternité : choisir sans toujours ressentir le besoin de se justifier et de se culpabiliser…

Donc à toi, qui es soit un peu, beaucoup ou pas du tout comme moi, j’ai juste envie de te dire d’être fière de tes choix. T’as le droit.

Crédit : PhotoMediaGroup/Shutterstockk.com

Phonzine

Être la maman de trois fabuleux garçons occupe principalement mon cœur, ma tête et mon esprit. À travers d’eux, je m’épanouis, j’apprends et je me transforme. Le reste du temps, je tente de demeurer une femme complète et heureuse et je crois pouvoir affirmer que j’y arrive plutôt bien ! Je suis de celles qui ne se définissent pas uniquement en tant que maman et qui n’ont surtout pas la prétention d’être parfaite. À bas les tabous !

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1 Comment

  • Bonjour, j’aime bien votre blog maman. Votre sujet m’intéresse vraiment. Mais non, ce n’est pas de l’égoïsme maternel de retourner travailler après l’accouchement. Il suffit seulement de demander à l’employeur de rentrer plus tôt que les autres, si possible. Je vous comprends très bien, mais il faut s’y faire, il faut aussi que maman gagne de l’argent pour s’occuper du bébé. Papa ne peut pas tout assurer tout seul. Toutefois merci de ce partage

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