daughter and father

Ce que j’ai toujours voulu te dire, papa

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Aujourd’hui, papa, j’aimerais te dire tout ce que je n’ai jamais osé te dire.

Il existe plusieurs sortes de relations père/fille. Il y a les filles à papa, les relations conflictuelles, les relations où le père et la fille sont très proches ou encore les relations toutes simples dans le respect.

La nôtre, papa, est probablement la plus spéciale, mais sans l’ombre d’un doute, la plus belle dans mon cœur.

Petite, je te voyais comme mon héros. Tu étais le plus fort à mes yeux. J’attendais durant des heures devant l’horloge chez maman, mes bagages à la main, que la petite aiguille soit sur le quatre et la grande soit sur le douze parce que j’allais apercevoir ton auto dans l’entrée et cela signifiait que j’allais passer la fin de semaine avec toi. Des heures passées sur le voilier à naviguer au large, le sourire aux lèvres et le vent dans mes petits cheveux fins.

Malgré le temps qui a passé, tu es toujours mon héros et j’aimerais que tu saches pourquoi tu es si important pour moi.

Je sais que tu as de la difficulté avec les émotions et les marques d’affection. Tu portes toujours cette armure d’homme fort et dur, un homme qui doit m’apprendre les vraies choses de la vie et que ce n’est pas toujours rose bonbon comme ma naïveté aime me le faire croire. Mais au fond de cet homme, se cache un cœur tendre. Au cours des années, il y a bien des choses que tu ne m’as pas dites, mais que j’ai lues à travers ton regard. J’ai vu dans tes yeux la fierté de voir ta petite fille marcher pour la première fois puis le regard triste de la voir devenir grande, la colère quand elle transgressait tes règles et l’impuissance de la voir souffrir quand maman est partie au ciel, ne sachant pas comment la réconforter comme elle l’aurait fait. Mais aujourd’hui, j’aimerais te dire que ta présence et ta compréhension m’ont donné cette force que j’avais besoin.

Papa, tu m’as appris les responsabilités de la vie, tu m’as appris à me battre contre mes démons, tu m’as encouragée à persévérer à l’école devant les grandes difficultés que j’éprouvais. Sur le moment, je ne m’en rendais pas compte, je te trouvais dur et parfois même intransigeant (je n’oublierai jamais les accents aigu et grave). Tu m’as toujours dit que pour réussir dans la vie il fallait étudier, travailler fort et avoir un diplôme, que sans ça, la vie serait difficile. J’ai compris, papa, pourquoi. Tu as fait un choix à contrecoeur, tu as délaissé ta passion, tes rêves, pour reprendre l’entreprise familiale à la demande de ton père. Tu as mis de côté tes rêves pour être l’homme qui devait accepter l’héritage familiale aux dépens de ton bonheur.

Papa, j’ai grandi en te voyant travailler des heures incalculables, les cernes sous tes yeux, les sévices sur ton corps de ton ardeur au travail. Mais j’ai aussi été témoin d’un homme qui ne s’apitoyait jamais sur son sort, qui donnait toujours le meilleur de lui-même, qui s’oubliait pour donner le meilleur à sa famille, à nous. Malgré ta fatigue qui pèse dans tes yeux, chaque fois que je viens te voir pour te dire un simple bonjour, tu prends le temps de m’offrir ce sourire qui veut tout dire. Tu prends le temps de me conseiller devant mes interrogations, tu prends le temps de me m’écouter.

Papa, j’ai toujours voulu que tu sois fier de moi. J’ai toujours voulu être la fille dont tu vanterais les mérites, celle qui aurait pris le chemin que tu lui avais tracé dans tes espérances de père. Je n’ai pas pris ce chemin. J’ai suivi le mien. Quand j’ai pris la décision la plus difficile de ma vie, tu étais celui que j’avais le plus peur de décevoir. À ma grande surprise, tu as été celui qui m’a fait prendre conscience de toutes les conséquences que mon choix pouvait avoir, mais tu m’as comprise, tu m’as respectée et tu m’as fait l’honneur de me promettre de m’épauler et d’être là pour moi, peu importe ma décision. Ce jour-là papa, tu m’as fait le plus beau des cadeaux. Je ne l’ai compris que récemment, j’ai compris que peu importe mes choix, tu étais fier de moi, que tout ce que tu voulais pour moi, c’était que je ne rate pas ma vie, que je sois heureuse.

Papa, j’aimerais te dire que je le suis, heureuse. Je suis mon chemin à ma façon, en laissant mes ailes me guider. J’aimerais te dire que chaque épreuve, chaque moment difficile que j’ai eu à vivre, c’est ta force qui m’a aidée à les surmonter. C’est tout ce que tu m’as appris et ce que j’ai appris en t’observant avec mes yeux de petite fille pour qui, le plus fort c’est son père.

Papa, j’aimerais te dire merci, d’avoir fait de moi la femme, la mère, que je suis aujourd’hui.

Papa, j’aimerais te dire que je t’aime de tout mon cœur.

Que le plus fort, c’est toi.

Crédit : By debasige/Shutterstock.com

Marika Johannesen

Maman à la maison de trois princesses - parfois plus vilaines que princesses mais je les aime pareil, je jongle entre l’Université à distance à temps plein les tâches au quotidien de ma vie de maman et de femme du mieux que je le peux sans devenir folle à lier. Dans une société où la pression d’être une mère parfaite, une femme parfaite et l’employée parfaite est aussi intense que nos SPM, j’écris en espérant vous faire rire, vous faire pleurer et vous procurer un petit moment de « merci mon dieu je ne suis pas la seule » dans la cacophonie de votre routine. Sur ce, avec un verre de vin à la main, je dis cheers à nos vies de maman!

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