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Faire des enfants pour ne pas mourir seul

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Une multitude de raisons existent pour justifier d’avoir des enfants. Certains en font parce qu’ils s’aiment et ne sont pas capables de s’imaginer vivre sans transmettre leur savoir et leurs connaissances. Certains en font pour recevoir plus de prestations du Gouvernement (oh yes madame, ne fronce pas les sourcils, ça existe des gens comme ça). Certains en font et n’en veulent pas. Certains en font par accident. Certains en font pour s’entourer et s’assurer de ne pas mourir seuls. Ceux-là ne le réalisent peut-être pas, mais ils imposent une très lourde pression sur leurs enfants et s’exposent à être plutôt déçus.

L’idée de mourir vieux et seul effraie beaucoup de gens. D’abord, la solitude elle-même est insupportable pour un grand nombre d’individus. Pour y pallier, on s’organise des soupers par-dessus soupers, où plus grand est le nombre d’invités, mieux c’est. Ces adultes qui sont incapables de se parler une fois laissés à eux-mêmes en couple à la maison, n’ayant rien à se dire, décident donc tout bonnement de faire des enfants. Parce que des enfants, ça meuble le silence d’une maison, disons-le ainsi! Ils seront chez nous pour encore plusieurs années, qu’ils se disent, et puis quand ils seront grands, ils seront inévitablement présents parce que la famille, c’est important! Sauf que les enfants vieillissent. Un jour, ils finiront par quitter la maison pour aller vivre leur vie… et les parents se retrouvent inévitablement seuls, de retour à la case départ. C’est d’ailleurs souvent à ce moment que plusieurs couples réalisent qu’ils n’ont rien à se dire ou qu’ils ont accordé beaucoup de temps à leurs enfants et qu’ils ne savent plus comment occuper leur temps libre maintenant! Et c’est également lorsque les enfants sont partis qu’on réalise que la valeur de la famille n’a pas exactement la même importance pour tout le monde.

Ces parents, donc, s’attendent de continuer de voir leurs enfants sur une base régulière. S’ils ont eu des enfants, ce n’était pas pour les voir partir au loin un jour! C’était pour en être entourés la vie durant, rien de moins!

Est-ce correct de s’attendre de nos enfants qu’ils nous accordent du temps, nous qui leur avons tout donné? Ne sommes-nous pas supposés donner sans attendre rien en retour? Il me semble que c’est ce qui rend l’action de donner si intéressante pour celui qui la pose : donner pour le plaisir. C’est un peu ça être parent, donner sans garantie de recevoir. Sauf que les parents s’attendent souvent à quelque chose de leurs enfants : ils s’attendent à être invités, ils s’attendent à devenir grands-parents, ils s’attendent que leurs enfants obtiennent un bon emploi, ils s’attendent à recevoir de l’aide au besoin, ils s’attendent à une certaine disponibilité, ils s’attendent à un amour inconditionnel de leurs enfants. Ils s’attendent aussi à les avoir à leur chevet lorsqu’ils seront malades.

C’est l’attente qui nous rend déçus. Parce que souvent, nos attentes ne sont pas rencontrées. Ce qu’on attend des autres, il nous est souvent très difficile d’en contrôler les résultats! S’attendre que nos enfants soient présents pour nous plus tard, c’est mettre une pression sur la relation qu’on a avec eux. Rappelez-vous que l’amour inconditionnel, pour ceux qui l’éprouve, n’est qu’unidirectionnel. Les parents peuvent l’avoir pour leurs enfants, mais le contraire n’est pas vrai. Sauf peut-être pour Norman Bates… mais ça, c’est une autre histoire.

On parle souvent d’enfants ingrats mais au final, est-ce que les parents ne le seraient pas un peu plus? « Qui oblige fait des ingrats », comme les Français disent. Les parents qui forcent les relations et expriment leur mécontentement font donc de leurs enfants des ingrats de par leurs exigences!

La peur de mourir seul ne devrait pas motiver les gens à faire des enfants. Mettre des enfants au monde dans le seul but de ne pas être seul, c’est s’assurer d’être déçus, longtemps et souvent.

Crédit : By Alrandir/Shutterstock.com

Catherine I.

Belle-mère non-assumée qui préfère de loin être la-blonde-à-papa de deux filles (mes deux folles), E et L. Je vis à fond notre vie familiale mais j'apprécie grandement la semaine sur deux de zénitude, où l'entrainement, le spinning, la quête des meilleurs prix tous produits confondus et le vin trouvent tous leur précieuse place.

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