unhappy women friends

T’es plus mon amie

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« T’es plus mon ami, je ne t’inviterai pas à ma fête. »

Dire que je lève les yeux au ciel à chaque fois que j’entends mon fils prononcer ces phrases et me voilà moi-même en train de les dire et ce, rendue à l’âge adulte. Mais c’est vrai, tu sais. Tu n’es malheureusement plus mon amie. J’ai délibérément laissé mourir notre amitié même si la peine que j’en ressens est immense. Et je suis tellement désolée pour ça.

Savais-tu qu’une peine d’amitié peut faire aussi mal qu’une peine d’amour?

Ton absence dans ma vie laisse un grand vide. Partout où je vais il y a quelque chose qui me fait penser à toi. Toutes les fois qu’il m’arrive quelque chose, j’ai envie de sauter sur mon téléphone afin de te le raconter. Mais je ne le fais pas. Je m’en abstiens parce que j’ai maintenant peur de te déranger ou que mes histoires t’ennuient. Parce que sournoisement,  hypocritement,  il s’est installé un silence,  un fossé entre toi et moi qu’aucune de nous deux n’a plus essayé de franchir.

Nous avons longtemps été quasi inséparables. Je ne peux même pas compter le nombre de soirées passées ensemble autour de quelques d’une bouteille de vin à boire,  rire,  pleurer,  discuter et refaire le monde ensemble.  Mais un jour,  la vie a mis sur nos chemins des épreuves au cours desquelles nous avons grandi et évolué différemment. Nous avons fait des choix qui allaient à l’encontre des opinions et des valeurs de l’autre. Et notre amitié en a pris un coup dans l’aile.

Je suis bien consciente que c’est de ma faute. J’ai préféré m’éloigner plutôt que de te parler. En fait, j’ai essayé mais tu ne m’entendais pas. Je crois que tu n’étais tout simplement pas prête à m’écouter et j’ai préféré abandonner. J’aurais pu essayer davantage,  trouver autre chose qui aurait permis de faire perdurer notre amitié, mais il me faisait trop mal de te voir suivre une voie que je jugeais comme étant « mauvaise ». J’ai donc cru nécessaire de m’éloigner de toi pour mieux te laisser vivre. Du moins, c’est ce que je m’amusais à me faire croire alors qu’au fond, il m’était plutôt difficile de te regarder faire sans rien dire.

Au fond, j’ai été une amie égoïste.

Maintenant, c’est par Facebook que je reçois de tes nouvelles. Je suis devenue une spectatrice de ta vie comme tu l’es devenue de la mienne. Tu n’es plus présente lors des événements importants de ma vie et je n’y suis plus pour les tiens non plus. À chaque fois que mon téléphone sonne,  ce n’est pas toi. Je vois de nouvelles personnes rentrer dans ta vie afin de prendre la place que j’ai quittée. Des gens que j’ai longtemps enviés pour ça. Mais plus maintenant. Avec le temps j’ai compris que nous nous étions mutuellement apporté ce dont nous avions besoin à une époque précise de nos vie et que nos chemins devaient se séparer afin que nous puissions poursuivre nos apprentissages chacune de notre côté.

C’est donc le cœur en paix que je laisse partir notre amitié en me disant que le meilleur doit être encore à venir pour chacune de nous deux. Mais sache que je sourirai toujours en regardant nos vieilles photos témoins d’une époque où tu étais ma « meilleure amie ».

Au revoir mon amie et bonne chance.

Crédit : Antonio Guillem/Shutterstock.com

Karine Désautels

Mère d’un bonhomme de cinq ans aux besoins particuliers qui se croit la personne la plus drôle de la terre (il tient ça de sa mère), monoparentale à temps partiel et célibataire le reste du temps, je tente de trouver un équilibre dans tout ça. Over organisée, accro aux listes en tous genres, passionnée de littérature et mangeuse compulsive, il me fera plaisir de pondre ma vision de la vie de mère par écrit entre deux collations.

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