depressed woman

Ma séparation

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Je me suis levée ce matin-là, tout semblait avoir changé, les murs ne résonnaient plus du son de ta voix, les draps ne portaient plus l’odeur de ton parfum, les photos dans les cadres ne reflétaient plus cette famille heureuse et épanouie que nous avions bâtie ensemble, j’étais seule. J’étais seule, sans toi, car j’avais fait ce choix. Ce choix de ne plus t’aimer. Ce choix de briser ma famille. Avais-je mal ? Oui, absolument. Me sentais-je coupable ? Oui, entièrement.  Briser ma famille n’était pas un choix facile, il résultait de plusieurs mois (voire d’années) de réflexion, de tentatives de réparation, de questionnements, de peines, mais surtout… de remises en question. Comment allais-je pouvoir t’annoncer ça ? Que je n’y arrivais plus, je n’arrivais plus à voir cet avenir brillant que je pouvais lire dans tes yeux quelques années auparavant.

Tu étais si effondré, si peiné. Les gens prenaient soin de toi, t’aidaient à surmonter cette épreuve afin que les enfants s’en sortent le plus indemnes possible. J’ai tout fait pour les préserver, pour ne pas qu’ils subissent, j’ai été forte, j’ai été solide. Leurs petits cœurs d’enfant ne pourraient pas supporter un drame d’adulte, que pourraient-ils en comprendre ? Que maman n’aime plus papa. Que maman a choisi de vivre sans lui. Allaient-ils penser que maman ne les aimeraient plus eux aussi un jour ?

Et moi ? Les gens croyaient que j’étais en paix avec mon choix, que je l’assumais à 100%, mais j’hésitais. Je culpabilisais. J’avais misé tout mon avenir sur nous, j’étais secouée. Comment la vie pouvait avoir enlevé ce bonheur de mon cœur sans même que je ne m’y attende. Est-ce que je n’avais pas mis assez d’efforts ? Avais-je fauté en brisant ma famille ? Les gens ne voyaient pas que je souffrais autant que toi, car lorsque nous prenons la décision, ils prennent pour acquis que nous vivons en paix avec celle-ci. Mais crois-moi, j’ai pleuré. Pleuré de ne plus t’aimer.  Aussi étrange que cela paraisse, tu m’as aidée à accepter ce choix que j’avais fait. En l’acceptant, en le respectant, en aimant quelqu’un d’autre.

J’ai culpabilisé, mais aujourd’hui, je t’aime. Je t’aime comme on aime un ami précieux, comme on aime quelqu’un qui nous a offert le plus beau cadeau du monde, la maternité. Je t’aime encore, mais différemment. J’ai brisé ma famille, mais j’ai gardé le meilleur de nous deux, le meilleur de toi et de moi réuni en un seul petit cœur qui bat et qui un jour, aimera à son tour. Ce cadeau, je le garderai pour toujours, merci à toi de m’avoir aimée et donné autant.

Crédit : Lopolo/Shutterstock.com

Audrey Latour

Maman de deux mini-monstres, étudiante, nouvelle trentenaire et propriétaire d’un homme à temps complet, mes enfants sont de la nouvelle génération. Ils ont deux papas, deux mamans, huit grands-parents, deux maisons, quarante oncles-tantes et une souris verte. Mes activités préférées sont manoeuvrer le sarcasme, chialer et tomber en SPM. Je ne mange pas bio, je ne fais pas de yoga chaud et je dis tout ce que je pense. Dis comme ça, j’ai l’air désagréable… mais quand on me laisse dormir, je suis attachante comme pas une.

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1 Comment

  • Allo est ce que tu as facebook j’aimerais discuter avec toi sur les enfants tdah car mon plus vieux est comme ça et mon plus jeune j’aimerais avoir des trucs des conseils svp merci

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