sad woman with bear in empty room

Je te libère, mon petit ange

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Je te libère, tu peux me quitter maintenant. J’accepte de te laisser partir vers un monde meilleur. J’arrête de te retenir par mes pensées. Je te donne ma bénédiction pour me quitter enfin.

Je me prépare depuis quatre jours déjà à ta naissance et ton départ, tout à la fois. J’appréhende. J’angoisse. Le temps semble s’éterniser et ma peine s’alourdir. Mon deuil se prolonge et ne cesse de se conclure.

Te savoir encore présent en moi me rappelle, plus souvent que je le voudrais, que le pire est à venir. Que je verrai ton petit corps entre mes mains et je n’arrive pas à savoir comment je me sentirai à ce moment précis. Serai-je sereine ou hystérique? Serai-je apaisée de commencer mon deuil ou dans l’incompréhension de ce non-sens? Serai-je en mille miettes ou serai-je forte?

Je me prépare. Mentalement.

À chaque crampe douloureuse, je crois que ça y est, que ça commence, le début de la fin. Mais elles ne sont souvent que passagères, et me font reculer dans mes émotions. Je préférerais en finir une fois pour toutes. Que la douleur m’assaille, que ton petit corps termine son chemin vers sa fin, que je puisse te laisser t’envoler vers d’autres cieux et que je puisse enfin boucler la boucle et vivre mon deuil.

Cette interminable attente m’épuise moralement, je me sens vidée, autant de toutes mes émotions et envies, que de larmes à pleurer. Le puits s’est tari et la sécheresse de mes yeux trahissent mon désir d’en verser encore pour des nuits entières.

Tu peux me quitter maintenant, je te libère, mon petit ange.

Crédit : Monkey Business Images/Shutterstock.com

Sarah Perron

Maman accident d’une minie mignonne de 2 ans, je patauge dans l’anxiété du foutu perfectionnisme gracieusement hérité de ma mère et je tente de ne pas trop traumatiser l’héritière, parce que t’sais, c’est dispendieux des bons psychologues. Entrepreneure dans l’âme, éternelle indécise, sensible qui s’ignore, rêveuse et finalement, pas pire compliquée, assez sympathique, mais pas trop. J’évacue les poux qui stagnent au grenier par l’écriture et cherche un peu à changer le monde par mes extravagances vocabulaires. Attention à mes textes caustiques qui égratigneront les petites mentalités sensibles.

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1 Comment

  • Que je connais cette attente…. 12 jours avant que mon corps accepte de libérer mes bébés… Mais la rencontre en fût une, merveilleuse malgré tout. Après cette longue attente, de pouvoir enfin mettre un visage sur leurs noms. La douleur du départ fût immense mais remplie d’amour.

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