housewife with kid angry

Je suis votre mère, pas votre servante

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Mes chers enfants,

Je vous aime d’un amour inconditionnel plus grand que nature. Depuis votre naissance, je fais tout en mon pouvoir pour vous rendre la vie douce. Mais aujourd’hui, l’heure est venue de me rendre la pareille.

Qu’on se comprenne bien, je suis votre mère, pas votre servante.

Vous êtes trop jeunes pour subvenir à vos propres besoins, mais vous êtes bien assez vieux pour mettre aux vidanges vos propres déchets. J’ai tellement ramassé de vidanges qui traînent depuis les cinq dernières années que ça me heurte rien que d’y penser. Aujourd’hui, chaque petit papier de chocolat trouvé, chaque emballage de petit gâteau Vachon, chaque verre de lait vieux de trois heures oublié sur la table basse du salon me met en beau fusil. La poubelle est à trois pas, qu’est-ce qui vous échappe ?

Vous êtes trop jeunes pour subvenir à vos propres besoins, mais vous êtes bien assez vieux pour ramasser vos jouets et votre linge qui traîne. Cinq ans plus tard, je ramasse encore des bas sales à côté du panier à lavage, des pantalons avec bobettes intégrées au beau milieu du salon et quarante-six bébelles sorties en moins d’une heure que vous avez promis de ranger en vain. Comment fait-on pour passer à côté d’une paire de bobettes sales dans le milieu du salon quatre fois de suite sans envisager qu’il y a quelque chose qui cloche ?

Vous êtes trop jeunes pour subvenir à vos propres besoins, mais vous êtes bien assez vieux pour me demander les choses en vous adressant à moi avec le respect d’un enfant envers sa mère, pas avec la politesse d’un bourgeois prétentieux pas de classe qui s’adresse à sa boniche. « S’il-te-plaît » ne suffit pas quand il n’est pas précédé de « Est-ce que ». Quand vous m’assaillez de demandes à grands coups de « Je veux du lait s’il-vous-plaît », « Donne-moi du pain » pis « Arrête de mettre des carottes dans mon lunch », je pourrais difficilement vous expliquer ce qui se passe en mon for intérieur, mais je peux vous assurer que ça n’a rien de joli.

Vous êtes trop jeunes pour subvenir à vos propres besoins, mais vous êtes bien assez vieux pour avoir un minimum de reconnaissance envers ce que je fais pour vous au quotidien. Ça fait que je vous prierais d’abolir de votre vocabulaire « Ark, c’est dégueulasse ton souper » et « Ah non, on mange pas encore ça! » devant le repas que j’ai pris trois quarts d’heure à préparer. Je vous prierais aussi d’éviter « C’est long, je suis tanné » et de chialer à perpétuité lors des activités ludiques que je m’évertue à organiser pour votre propre plaisir parce qu’entendons-nous, ce n’est pas mon hobby préféré de nager dans une piscine à balles ou de faire le line-up pendant vingt minutes pour vous regarder sauter dans un jeu gonflable en forme de Pat’ Patrouille.

N’oubliez jamais que je suis la gardienne de tous les plaisirs du quotidien, en passant par votre tablette électronique, le Kraft Dinner que vous aimez tant manger le dimanche midi et les amis qui viennent dormir à la maison, et que mon envie de vous voir sourire est inversement proportionnelle à la quantité de cochonneries que je ramasse dans une journée.

Nous sommes une famille et nous vivons dans un espace commun dans lequel chacun doit faire sa part.

Je ferai toujours la mienne avec amour. Je m’attends à la même chose de votre part.

 

Crédit : Nomad_Soul/Shutterstock.com

Maude Michaud

Fondatrice de la plateforme La Parfaite Maman Cinglante et auteure, j’adore informer, divertir et partager mes réflexions sur la parentalité mais aussi une multitude de sujets qui touchent les femmes de près et de loin.

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