kid at family dinner

Tes trois enfants et les soupers de famille

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T’as préparé les couches, le linge de rechange, les pyjamas et la suce de la plus jeune. T’as dormi plus de sept heures en prévision de ce qui t’attendait, t’as pris un café corsé dès six heures du matin et tu t’es préparée mentalement toute la journée jusqu’au moment fatidique. L’événement familial. Noël, Pâques, anniversaire, souper de cousins. L’occasion ne change rien à ce que ça implique : plein de gens, beaucoup d’enfants et les tiens qui sont survoltés, prêts à dépenser bruyamment leur énergie dans la maison de l’hôte.

Ça commence en douceur. La petite dernière explore timidement son environnement à pas hésitants, les gens s’esclaffent en disant qu’elle a grandi et qu’elle semble très sage. Le deuxième cherche des yeux les objets potentiellement intéressants tout en spottant le buffet à crudités, tandis que la plus vieille enlève son manteau, le jette dans un coin, oublie d’enlever ses bottes et se précipite pour rejoindre ses cousines. Une arrivée calme, presque trop. T’es sur tes gardes, mais tu te dis qu’ils vont peut-être jouer calmement et que bébé ne se transformera pas en destructeur 3.0, pris du désir de démolir tous les objets.

T’as droit à dix minutes de tranquillité avant que le poids de ta famille un peu nombreuse t’empêche de terminer paisiblement ton verre – jus d’orange ou vin, c’est selon l’intensité à venir de la soirée.  Bébé fait une crise monumentale parce que tu l’as empêché de tirer sur la nappe du buffet, ton numéro deux hurle parce qu’il veut encore goûter aux petits chocolats qui sont exposés un peu trop clairement sur la table et ta troisième tire sur ta manche pour que tu viennes régler le conflit le plus important de sa vie : elle et sa cousine se disputent pour savoir qui aime le plus princesse Sofia.

Avec papa, vous vous tapez dans la main en mode course à relais : l’un va chercher le bébé bacon pour le distraire, l’autre amène le numéro deux à la numéro trois, pour lui expliquer que ce serait génial s’ils faisaient un jeu tous en commun. Le jeu en question fonctionne au moins quinze minutes, soit le temps nécessaire pour que bébé en profite pour cacher les chaussures du grand-père, avant d’achever ce qu’il avait commencé plus tôt. L’assiette de carottes sur la table a fait le grand saut par terre.

Le repas se déroule de façon calme et paisible. Ta troisième est polie, ton deuxième ne renverse qu’une fois son verre de lait et bébé ne lance de la nourriture qu’après dix minutes. Tu parviens à manger ton assiette froide pendant le dessert en les regardant avec amour pendant qu’ils dégustent leur gâteau de l’événement, oubliant momentanément que la soirée n’est pas terminée et que tu  paieras le prix du sucre dans les prochaines heures. Après le souper, toute ta marmaille s’amuse gaiement. Et même s’il y a des petites catastrophes, même si tu te rends compte que t’as laissé chez toi le sac à couches soigneusement préparé et même si tes enfants font à vingt heures la danse de l’enfant fatigué (un mélange de cris stridents et de susceptibilité accrue), tu diras naïvement « on se refait ça bientôt? » à toute ta parenté au moment de quitter.

Et le pire, c’est que t’es sincère.

Crédit : GiorgioMagini/Shutterstock.com

Alexandra Rivard

Maman de deux bébés et d’une princesse en puissance, j’essaie de jongler avec ma vie de mère et les travaux universitaires tout en répétant l’âge de mes enfants (1 an, 2 ans, 3 ans) à tous ceux qui essaient subtilement de calculer mon âge. Droguée à la caféine, passionnée de littérature et chercheuse professionnelle de mitaines perdues, j’attends encore le moment où je parviendrai à tomber du premier coup sur deux bas pareils.

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