empty baby bed

Mon petit bébé envolé

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Me pardonneras-tu de t’avoir soumis à autant de stress et d’anxiété? Me pardonneras-tu d’avoir douté que ton ajout dans la famille serait chose facile? Me pardonneras-tu d’avoir pensé dès le début que je ne saurais pas te garder? Me pardonneras-tu d’avoir eu de mauvais pressentiments dès le départ? Me pardonneras-tu de t’avoir bombardé de pensées négatives?

L’image de ton petit corps replié sur lui-même, inerte, sans vie, miniature et fragile, me hante. Plus je cherche à la chasser, plus elle m’obsède. On t’avait donné un nom. Alexe. On t’avait déjà fait ta place dans notre chambre et dans nos coeurs. Même ta grande soeur t’aimait déjà et te le disait lorsque je la berçais le soir. Elle ne réalise pas encore que ce petit bébé qui était dans mon ventre n’y est plus.

Malgré le fait que je ne t’ai pas connu, malgré le fait que je n’ai pas pu te serrer dans mes bras, j’ai l’impression d’avoir perdu un membre cher de ma famille. La douleur est intense et vive. Mon coeur veut fendre en mille morceaux. J’ai le sentiment d’avoir échoué dans mon rôle
de maman et de ne pas avoir été en mesure de t’offrir toute la sécurité nécessaire pour que tu vois le jour. Je me sens responsable de ton décès, je me sens responsable de t’avoir perdu, mon petit bébé envolé.

Est-ce que j’aurais pu faire quelque chose de plus ayant ces pressentiments ? Aurais-je dû faire plus attention à mon niveau de stress et m’en mettre moins sur les épaules? Ou justement ne pas accepter qu’on se décharge sur moi? Aurais-je dû trouver un moyen de mieux cultiver le positivisme et est-ce qu’ainsi j’aurais pu assurer ta survie? Où est-ce que j’ai failli dans mon rôle?

J’espère que tu es maintenant à un endroit qui t’apporte réconfort et sécurité, que ton âme est en paix et que tu sauras me pardonner et un jour peut-être me protéger, même si  je n’y suis pas arrivée pour toi. J’ai l’âme en peine, je ne vois que toi dans ma tête et je n’arrive pas à me pardonner, du moins maintenant.

Veille sur nous, mon petit bébé envolé. Je t’aimerai toujours.

Crédit : Maxx-Studio/Shutterstock.com

Sarah Perron

Maman accident d’une minie mignonne de 2 ans, je patauge dans l’anxiété du foutu perfectionnisme gracieusement hérité de ma mère et je tente de ne pas trop traumatiser l’héritière, parce que t’sais, c’est dispendieux des bons psychologues. Entrepreneure dans l’âme, éternelle indécise, sensible qui s’ignore, rêveuse et finalement, pas pire compliquée, assez sympathique, mais pas trop. J’évacue les poux qui stagnent au grenier par l’écriture et cherche un peu à changer le monde par mes extravagances vocabulaires. Attention à mes textes caustiques qui égratigneront les petites mentalités sensibles.

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