kids fight

La maudite chicane

kids fight

Dimanche matin.  Congé.  Un vrai. Beau. Congé.

Pas samedi matin, jour où le cadran sonne et tu cours, encore, pour traîner les enfants à leurs cours.  Non.  Une vraie belle journée de congé. Une journée où la famille se lève enfin dans le calme, la joie et l’allégresse.  Journée ensoleillée.  Odeur de café.

C’est beau hen?  Ça t’apaise, rien que d’y penser.

C’est beau de rêver.  Parce l’histoire s’arrête ici, au moment où tu mets un pied hors de ton lit.  C’est à ce moment que tu l’entends.  C’est à ce moment que tu comprends. La belle journée de calme sera pour une autre fois, un autre mois, peut-être.

Parce qu’aujourd’hui, il y aura encore de la maudite chicane.

Je ne te parle pas de la chicane avec ton chum.  T’sais celle où il fait quelque chose qui ne fait pas ton bonheur ou celle où t’es SPM et tu capotes après lui, sans raison valable.  Cette chicane-là, elle est de ta faute.  T’assumes ton impulsivité, aussi hormonale soit-elle, et quand t’es calmée, tu lui demandes de te pardonner, il t’embrasse, pis c’est réglé.

Je te parle de la chicane entre les enfants.  Mais encore là, pas la chicane dans la cour d’école ou à la garderie.  Celle-là, tu laisses qui-de-droit la gérer, pis y viendront ben t’aviser, si ton enfant est impliqué.

Je te parle de la chicane entre tes propres enfants.  Tes prunelles, qui se querellent.  Sans arrêt.

Tu le sais que c’est normal qu’ils se tapent sur les nerfs.  Ils ont chacun leur caractère et à la limite, c’est sain pour eux de se chicaner, parce qu’ils apprennent à vivre en société et à gérer leurs conflits.  Mais t’as beau savoir ça, t’es pu capable.

Pu capable, des phrases non constructives qu’ils te sortent à l’infini, quand tu dois finalement intervenir pour les aider à gérer leurs conflits :  C’est pas moi, c’est lui.  C’est elle qui a commencé.  C’est de sa faute, il m’a regardé.  J’ai rien fait.  C’est pas juste.  C’est mon tour.  C’est mon jouet.

Pu capable, d’entendre leurs cris, pis leur mépris. Quand t’entends leurs hurlements, signe de leur différend, alors que ta journée est à peine entamée, t’as pas envie d’être déjà promue gestionnaire officielle du conflit.

Pu capable, de te lever le matin, les yeux encore collés, pour leur enseigner, avant même ton premier café, à respecter l’autre, à l’écouter, à négocier, à s’excuser, à pardonner et à se réconcilier.

Pu capable, d’être forcée d’intervenir, parce qu’ils en viennent aux coups.  Parce que oui, ça peut finir par arriver, quand ils ne savent plus comment se gérer.  C’est quand même des enfants, pis quand leur trop petite coupe pleine de grandes émotions a envie de déborder, ils ne sont pas toujours capable de la contenir.  Fait qu’ils y vont parfois d’un bon coup de poing, pour faire valoir leur point.

Alors aujourd’hui, laisse-moi te dire que même si ta coupe à toi est plus grande, je t’assure que c’est normal qu’elle ait envie de déborder aussi, quand tu les entends se chicaner, pour la cent-soixante-quinze-millième fois dans ta journée.

Pis même si tu le sais, que tout ça, ça fait partie de ton rôle de mère, laisse-moi te dire que t’es pas la seule qui a vraiment envie de pogner les nerfs, quand tes petits entrent en guerre.

Alors lâche pas, ma belle gestionnaire.

Sur ce, je dois te laisser, j’ai une autre maudite chicane à gérer.

Meliane
MELIANE
Crédit : Dmitry Kalinovsky/Shutterstock.com

Méliane

Je suis la maman pas toujours zen de 4 amours qui ont entre 5 et 12 ans. Je vous entends d'ici: "Quatre!!! Oh! que ça fait une belle famille ça!" Oui, tellement. Ça fait aussi parfois de moi une maman à boutte, mais qui l'assume. Parce qu'un enfant prend chaque seconde que sa mère lui offre, j'ai dû apprendre à me garder des minutes à moi et à accepter que je peux le faire tout en étant une bonne mère.

Plus d'articles

Post navigation

Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *