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Pourquoi je hais les sorties en famille

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J’adore ma famille. J’adore mes merveilleux enfants. Mais je suis du type qui adore sa famille encore plus lorsqu’elle est à la maison.

Qu’est-ce que tu veux, je trouve ça plus facile quand on est dans nos affaires. La gestion est plus aisée. La panique me prend moins vite.

C’est pas que j’ai pas essayé d’aimer ça, les sorties en famille. J’ai essayé ben ben fort. Pis j’essaye encore d’ailleurs. C’est pas parce que la mère hait les sorties en famille que la famille doit rester encabanée.

Ça fait qu’on sort pareil. Je fais mes efforts. Mais t’as pas idée à quel point ça m’épuise. C’est plus fort que moi, l’anxiété embarque dès que je pense aux vacances d’été, aux week-ends en visite à l’extérieur ou bien même à la sortie au resto avec les kids.

Premièrement, pour faire une sortie en famille dans le sens du monde, il faut préparer des bagages. Tu vois, moi, le mot « bagages », ça me donne des sueurs froides. Qu’on parte longtemps ou pas, il est carrément impensable d’être en mesure de sortir une famille au grand complet de la maison en ne partant qu’avec ta sacoche, la mère. Pis moi, le sac à couches, les douze mille collations, le linge de rechange, le banc d’appoint, la poussette, les jeux vidéo, les doudous pis toute le reste, ça me gosse d’embarquer tout ça dans le char pour quelques heures. Parce que c’est de l’ouvrage, de ne rien oublier. Pis si tu oublies, parce que ça m’arrive tout le temps pareil, watch out la crise. Et les foutus bagages, qui s’occupe de les faire, tu penses? La maman, ben oui. Pis le pire, c’est qu’il faut les défaire en revenant. Ma mort.

Ensuite, il faut se rendre à destination. Ça a l’air simple de même, mais dans mon cas, il arrive souvent que cette étape d’une sortie en famille tourne à l’horreur. Pis si en plus il faut qu’on arrive à une certaine heure précise à ladite destination, ben là c’est foutu. Juste d’embarquer toute ma gang dans la voiture sans hurler tient du miracle. Parce que quand on a quelque chose à faire, je connais pas tes enfants, mais je peux t’assurer que les miens vont pas tout le temps vite. Et plus le trajet est long, plus les risques d’apocalypse sont élevés. Quoi que dans le cas de ma famille, il arrive assez souvent qu’on a pas encore tourné le coin de la rue, pis les p’tits s’engueulent déjà pour des raisons complètement obscures. Ça crie au meurtre, ça se vole les bébelles, pis ça fait enrager la mère. Une sortie familiale, c’est un cas d’Advil.

Après la balade en voiture super harmonieuse, v’là-tu pas que la petite famille est enfin arrivée à destination. Rendue à ce point de l’aventure, j’ai souvent eu envie de laisser échapper un ouf de soulagement. Erreur. Parce que c’est souvent là que le vrai trouble commence. Les enfants étant tannés d’être assis sur leur fessier, dès que tu les lâches lousse, ça part comme des poules pas de tête dans tous les sens. Pis si tu as la chance de dormir à l’hôtel, tu apprécieras certainement l’obstinage en règle des enfants concernant qui prend quel lit, qui dort de quel côté, non-cet-oreiller-là-c’est-le-mien-bon. Il y en a tout le temps un qui finit par tomber en bas du lit à force de sauter dessus pis se péter la baboune sur le plancher. Et c’est reparti pour une tournée de hurlements.

Et lors d’une sortie en famille, le timing des enfants est fabuleux. C’est le moment précis que la fièvre choisit pour se pointer la face – et si tu es vraiment badluckée, la gastro. Quoi de mieux qu’un enfant malade lorsqu’on est loin de la maison? Tout est mieux que ça. TOUTE.

Et quand la sortie tire enfin à sa fin, voici le doux moment du retour à la maison. Et quand je dis « doux », je fais du sarcasme. Parce que t’auras beau avoir vidé ton compte en banque pis organisé les plus belles vacances à tes flos, ils vont quand même bougonner sur le chemin du retour. Ils voulaient le souvenir pas achetable dans la petite boutique, ils voulaient rester une journée de plus ou pire, c’était-full-plate-moi-je-reviens-pu-jamais. De la belle reconnaissance à l’état pur.

Mais sais-tu quoi? J’apprends. Tranquillement, mais sûrement. Un jour, j’aimerai sûrement les sorties en famille. En tout cas, je l’espère.

Mais en attendant, quoi de mieux qu’une petite soirée cinéma tous bien collés sur le divan. Ça, c’est mon genre d’activité en famille. Et selon moi, ça vaut bien toutes les sorties du monde.

Audrey Roy
AUDREY ROY
Crédit : Collin Quinn Lomax/Shutterstock.com

Audrey Roy

Super-maman de trois enfants dans la trentaine avancée, directrice en chef de ma famille reconstituée (presque) parfaite, ma vie est une source inépuisable de délires familiaux à écrire. Étant une ex-abonnée de l'organisation extrême, le petit dernier m'aura appris que le lâcher-prise est une valeur sûre pour survivre à mon quotidien. Fière mère indigne, écrire est pour moi un véritable plaisir coupable. Au plaisir de vous faire sourire (et de vous faire sentir moins seules dans vos tourments).

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