mother kiss baby

La mère que tu fais de moi

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Mon tendre enfant,

Depuis ta naissance, il y a maintenant un an, je ne suis plus la même. Bien évidemment, je suis devenue mère, mais je suis aussi devenue une meilleure personne.

Depuis un an, j’apprends à panser des blessures de mon passé. J’apprends à faire confiance à des gens, à m’ouvrir à leurs différences qui font que nos relations étaient difficiles, voire impossibles. J’ai compris qu’être victime n’est plus une posture confortable quand on souhaite apprendre ce qu’est la vie à un autre être humain sans lui transmettre ses propres blessures.

J’ai appris à accepter d’être un être sensible, vulnérable et plus ouvert sur le monde. Je me permets de pleurer lorsque je suis émue et de pleurer lorsque je suis à bout de souffle ou lorsque je ne me sens pas bonne dans mon rôle de mère.  De laisser aller peu à peu mon armure rigide au profit du bien-être du lâcher-prise. J’ai aussi appris à accepter de ne pas être parfaite et de manquer mon coup de temps à autres sans trop m’autoflageller.

Je dois te l’avouer, ce n’est pas toujours facile. Je me juge durement, tu sais. Bien que je prône que je suis une mère imparfaite, ça me fait mal de réaliser que je ne suis pas sans failles. Que parfois, mes décisions te frustrent ou te font pleurer. Tu sais, je réalise qu’élever un enfant est une succession d’essais et d’erreurs.  Je reconnais quand il est important de m’excuser de t’avoir mal décodée ou d’avoir mal interprété un de tes besoins. Te le dire, même si tu ne le comprends pas encore, me permet de réparer au fur et à mesure ces moment où je m’enfarge dans les craques de plancher de la maternité, tout en reconnaissant ce que cela a comme impact sur toi.

Être mère m’adoucit. En fait, je devais déjà être douce, mais j’apprends à l’accueillir. Je sens que j’ai une disponibilité plus accrue envers les miens. Que je suis une personne capable de douceur, d’amour et de réconfort. Que je suis capable d’accepter les gens pour ce qu’ils sont et de moins les juger pour ce qu’ils ne sont pas.

Je souhaite aller au plus profond de moi puiser tous les outils que j’ai emmagasinés au fil de mes années de jeune adulte, de formation et de thérapie. J’ai envie de les mettre au goût du jour de celle que je suis devenue et les utiliser au quotidien afin de bien nourrir notre relation naissante.

Depuis que je suis mère, j’ai envie de vrai, d’authentique, de pureté. J’ai envie de me laisser émouvoir, toucher et accepter ma sensibilité. Je redécouvre la vulnérabilité, les doutes et les inquiétudes, voire l’anxiété. Je suis à la recherche de validation et de réconfort afin de me faire rassurer dans mon rôle de mère qui se construit un peu plus chaque jour.

Mais surtout, j’ai envie de caresses, de rires, de câlins et de becs baveux. J’ai envie du moment présent, de découvertes et de bonheur.

Ma confiance et mon estime n’ont cessé de grandir depuis que tu es née. Il y a des moments, maintenant, où je me surprends à surmonter des obstacles que jamais je n’aurais pensé affronter auparavant et que j’aurais littéralement fuis. Mais j’ai encore beaucoup de chemin à faire. Je dois accepter de faire plus confiance à mon instinct maternel sans toujours me valider. Je dois continuer de suivre ton rythme naturel plutôt que les moules tout faits d’avance dans lesquels les grands spécialistes du développement souhaitent nous mettre. Beaucoup moins angoissante et plus réaliste comme approche que celle de faire équipe avec toi, main dans la main, pour ton éducation et la suite de notre belle aventure qui n’en est qu’à ses balbutiements.

La vie m’a offert le miracle de la maternité, mais aussi celui de grandir chaque jour à tes côtés un peu plus. Jamais je n’aurais cru que la vie puisse m’offrir un lien d’attachement et d’amour aussi fort et, pour cela, je suis d’une reconnaissance sans mots.

Ta maman qui t’aime.

Annie Chamass
ANNIE CHAMASS
Crédit : Rohappy/Shutterstock.com

Annie Chamass

Après quatre ans d’infertilité, une deuxième barre s’affiche sur mon test de grossesse. Bien que tant désirée, j’étais rendue au point de faire le deuil de la maternité humaine; c’est le choc. Déjà fière maman de 6 bestioles poilues, me voilà maintenant mère d’une 5 mois pleine de vie et d’amour à partager. Étudiante à la maîtrise (j’étudies mes compétences parentales!), nouvellement propriétaire d’une maison presque centenaire et remplie de mauvaises surprises en pleine campagne bas-laurentienne, j’apprends à devenir maman. Chaque jour me ramène à mon incompétence à être une mère parfaite et je dois vous avouer…. que j’adore ça!

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