kid play with mess of toys vacuum

Les cossins

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Je les hais, je les méprise, je les abhorre, je les déteste. Ils m’envahissent, ils me dégoûtent, ils me donnent des boutons, ils me font faire des cauchemars! Ils sont apparus dans mon salon aussi sournoisement que les premiers cheveux blancs sur les tempes de mon chum, apparemment au même moment où j’ai expulsé mon placenta. Les maudits cossins : CHU. PU. CAPABLE.

Parce que vois-tu, ils sont devenus quasi inévitables, ces petits objets inutiles et encombrants! Chacun pense bien faire en offrant une inoffensive bébelle à mes enfants : le dentiste pour espérer ne pas être mordu, l’optométriste souhaitant vendre des lunettes à cinq cents dollars, le médecin pour s’assurer de leur coopération, l’enseignant pour renforcer les bons comportement, les autres mères pour nous remercier de notre présence à la fête de leur enfant, le McDo parce que c’est McDo, la caissière d’épicerie et ses ballounes parce que…ben parce qu’ils sont cuuuuutes, tout simplement!

Mais après, qui se retrouve avec un conteneur de balles rebondissantes, de mini-dinosaures, de calepins Fée Clochette, de serpents de glu dégoûtante, de Slinkys multicolores et j’en passe? Impossible de penser mettre ça à la poubelle, mes enfants chérissent ces gréments comme s’il s‘agissait des joyaux de la Couronne. Ils ne jouent jamais avec, mais les gardent dans une belle boîte et en font régulièrement l’inventaire. ‘’Maman, elle est où ma p’tite grenouille que quand je pèse sur ses fesses, elle saute en l’air???’’ Désolée coco, maman a pesé trop fort dessus et elle a sauté jusqu’au dépotoir…!

Le pire dans tout ça, c’est que j’ai ma part de responsabilité dans cette frénésie du bidule! Même si j’évite le plus possible d’en acheter moi-même, j’avoue ne pas avoir encore le guts de refuser ceux qui nous sont offerts. Premièrement parce que je ne suis évidemment pas assez dérangée pour provoquer volontairement une crise de bacon de ma progéniture. Et aussi parce que je ne vois pas comment ne pas avoir l’air bête, impolie et condescendante en disant : ‘’Désolée, mais nous ne souhaitons plus accumuler d’objets inutiles et de mauvaise qualité qui n’auront même pas commencé à se décomposer d’ici trois millions d’années! En passant, saviez-vous que ces jouets sont fabriqués en Asie par des gens dont le salaire mensuel ne leur permettrait même pas d’acheter ce même machin-truc?’’. Avoue que la mère qui te dit ça, même si c’est vrai, t’as un peu envie d’y faire une jambette, non?

Alors je continue malgré moi à marcher chaque jour sur des mini-fusées et à enfiler dans l’aspirateur des micro-morceaux de casse-tête. Mais je rêve d’un monde meilleur où la société fera front commun pour apprendre à motiver les enfants autrement qu’en les appâtant à coups de gogosses polluantes qui ne retiendront leur intérêt qu’environ douze minutes.

Mettons un frein au règne du cossin! Qui est avec moi?

Mélissa Brassard
MÉLISSA BRASSARD
Crédit : Iulian Valentin/Shutterstock.com

Mélissa Brassard

Journaliste dans une ancienne vie, je suis maintenant une mère à temps plein pour ma dramaqueen de 6 ans et mon garçon-qui-se-prend-pour-un-lion de quatre ans. Je les élève en toute simplicité, avec l’aide indispensable de mon presque parfait mari, du fin fond de notre Saguenay natal. Mon besoin d’écrire ne m’a toutefois jamais quitté avec les années. Véritable amoureuse des mots, je dévore les livres comme d’autres dévorent des chips…Sauf que je dévore aussi les chips! Oups! J’aime les débats respectueux et les discussions animées! J’aime aussi rire et le ridicule ne m’a pas encore tuée à ce jour!

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