kid illness at hospital

Ta maladie grave

kid illness at hospital

Je viens d’apprendre que tu es malade. Gravement malade.

Les médecins craignent pour ta vie. Je crains pour ma survie.

La terre a cessé de tourner, mon cœur s’est arrêté. Pas toi. Non. Pas mon bébé, pas ce que j’ai de plus précieux. La vie ne peut pas me l’enlever. Je ne veux pas. Je ne peux pas.

Je suis là, à ton chevet. Je te regarde, tu me souris. Mon cœur saigne. Ça me fait tellement mal en dedans. T’as cinq ans. Seulement cinq ans. Quand je regarde ton tout petit corps qui devra se faire traiter et opérer, ta petite main douce qui tient la mienne, mon cœur se tord de douleur.

Tu ne comprends pas trop ce que tu fais là, dans ta chambre d’hôpital. J’essaye de t’expliquer ce qui t’arrive, avec des mots doux, adaptés à tes cinq ans, des mots rassurants. J’essaye de ne pas pleurer. Je n’y arrive pas. Tu me fais un câlin et tu me demandes pourquoi j’ai de la peine. Ton petit cœur, grand comme le monde, veut comprendre ma douleur.

Ma douleur, mon petit cœur, c’est que j’ai peur que tu meurs.

Mais je ne te le dis pas. Mon chagrin, devant tes petits yeux pleins de l’innocence de l’enfance, me prend à la gorge et m’empêche presque de respirer. Je ravale ma peine, péniblement, je te souris à mon tour et je te dis, doucement:

Maman t’aime tellement que parfois son cœur déborde d’amour et ça la fait pleurer.

Je ne veux pas qu’à travers ton regard d’enfant, tu crois que c’est toi qui me fais de la peine. Je ne veux pas te dire qu’en vérité, moi non plus, je ne comprends pas trop ce qui arrive. Que notre vie vient de basculer et que je suis complètement déboussolée. J’essaye d’avoir l’air forte et confiante pour toi. Mais je ne le suis tellement pas. Je suis terrifiée et quand tu t’endors, je pleure encore, à tes côtés.

Je pleure parce que je suis ta maman, parce que je suis celle qui devrait te protéger, qui donnerait tout pour toi. Mais aujourd’hui, même ma vie, je ne peux pas te la donner pour te sauver. Je ne peux rien faire d’autre que de t’aimer de toute mes forces et d’être là, avec toi. Je me sens si impuissante face à tout ça.

On est juste au début, les médecins nous ont dit que le chemin devant nous sera ardu. Je ne sais pas comment je vais arriver à rester forte pour toi, j’ai déjà peur de flancher. Je me sens si fragile, si démunie, face à ta maladie. Tout ce que j’ai trouvé à faire pour l’instant, c’est de pleurer et de prier, moi qui suis athée.

Les médecins nous rencontrent, papa et moi, et nous expliquent ce qui t’arrive, ce qui s’en vient, ce dont tu auras besoin pour t’en sortir. Je les écoute distraitement, je ne comprends pas trop ce qu’ils racontent. Dans ma tête, il n’y a qu’une seule question qui tourne, en boucle. J’arrive finalement à la sortir :

Est-ce que mon enfant va mourir?

Le pronostic est bon, on peut espérer une guérison.

Il faut que les médecins aient raison.

Soit fort, mon bébé, mon garçon, mon champion.

Donne-leur raison, parce que maman ne veut pas avoir à survivre à son enfant.

Meliane
MELIANE
Crédit : Jeep5d/Shutterstock.com

Méliane

Je suis la maman pas toujours zen de 4 amours qui ont entre 5 et 12 ans. Je vous entends d'ici: "Quatre!!! Oh! que ça fait une belle famille ça!" Oui, tellement. Ça fait aussi parfois de moi une maman à boutte, mais qui l'assume. Parce qu'un enfant prend chaque seconde que sa mère lui offre, j'ai dû apprendre à me garder des minutes à moi et à accepter que je peux le faire tout en étant une bonne mère.

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5 Comments

  • Ces lignes, j’aurais pu les écrire le 23 février dernier. Ma princesse avait 7 mois quand on a diagnostiqué un cancer……..La vie a complètement changé à ce moment là. Mais la science est tellement rendue forte. On fête nos 6 mois de rémission et ma championne est une vraie guerrière. Restons positifs, même si c’est difficile, car nos enfants sont bien plus forts que nous.

  • Je suis passée par cette douloureuse épreuve également …
    Bon courage, restez positifs et gardez toujours espoir, c’est ce qui nous a aidé malgré le pronostic atroce du cancer de ma fille.

  • Wow ! C est ligne je les aurais probablement écrit ..
    41 jours de vie et combatre une coqueluche … sa donne des soins intensif et des medecin qui essaye de te donner espoir quand il dise qu elle a réussit a passer une heure de plus ..

    Sa ma fais pleurer mais tellement de bien se savoir quil y a des gens pour qui la terre a arreter de tournée comme pour moi présentement

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