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Si tu n’étais plus là

Mon amour,

Toute ma vie tourne autour de nous et parfois, je me demande ce que je ferais, si tu n’étais plus là. Quand la mélancolie prend le dessus sur mon bonheur, je réalise que l’un de nous deux va inévitablement partir avant l’autre. Et ça me brise. Ça m’éparpille le coeur en mille d’y penser. D’effleurer l’idée que tu pourrais vivre sans moi. Que je pourrais vivre sans toi.

Je réalise que l’un de nous deux va se lever dans le silence, un bon matin. Un silence lourd qui ne sera plus jamais meublé de nos rires, de nos chuchotements, de nos regards endormis et de nos je t’aime.

Je réalise que l’un de nous deux va déjeuner dans la pénombre du matin sans plus personne pour lui embrasser le front, lui verser une tasse de café et lui rappeler à quel point personne en ce bas monde ne sera jamais plus aimé et désiré qu’il ne l’est.

Je réalise que l’un de nous deux va claquer la porte sans plus attendre le baiser déposé à la va-vite sur les lèvres de l’autre ou celui, langoureux, des jours plus chauds.

Je réalise que l’un de nous deux quittera la maison pour quelques heures, quelques jours ou quelques semaines sans plus jamais être assuré de retrouver la chaleur et les bras de celui qu’il aime à son retour. Parce que ces bras-là auront disparu pour de bon.

Je réalise que l’un de nous deux devra ravaler toutes les histoires de ses journées, de ses rêves et de ses folies parce que l’autre ne sera plus là pour tendre l’oreille, pour écouter, pour comprendre, pour rire.

Je réalise que l’un de nous deux devra ravaler sa peine quand son univers s’écroulera, que les enfants l’inquiéteront, que la maladie s’en prendra à ceux qu’il aime ou qu’il sera nostalgique des moments passés à deux parce que l’autre ne sera plus là pour lui offrir son épaule, pour lui caresser les cheveux ni pour lui murmurer que tout va bien aller.

Je réalise que la vie est fragile. Que ce moment qui passe et que je prends pour acquis ne reviendra jamais. Qu’il pourrait être le millième d’une série qui perdurera encore vingt ans, mais qui prendra quand même fin inévitablement. Ou qu’il pourrait déjà être le dernier avant la fin. À notre insu. Parce que ce qui nous semble si routinier et quotidien aujourd’hui pourrait disparaître demain.

Puis j’ai envie de te prendre dans mes bras. De me nourrir de ton sourire. De parler avec toi jusqu’aux petites heures du matin. Et de croire que nous y serons encore dans vingt ans.

Je t’aime mon amour.

Crédit : Motortion Films/Shutterstock.com

Maude Michaud

Fondatrice de la plateforme La Parfaite Maman Cinglante et auteure, j’adore informer, divertir et partager mes réflexions sur la parentalité mais aussi une multitude de sujets qui touchent les femmes de près et de loin.

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2 Comments

  • Ce texte me fait tellement de bien! Mon chum m’a été arraché de façon tragique alors que nous avons que 23 ans, seulement 4 ans ensemble! Ce texte reflète vraiment mon sentiment des derniers jours. Merci, tellement.

  • Merci de rappeler à tout le monde que la base de leur famille c’est l amour entre deux être que c’est fragile et précieux

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