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Et si t’avais fait un enfant pour fitter dans le moule?

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Depuis l’âge où tu jouais à la poupée, cette fibre maternelle t’habitait. Encore toute jeune, t’es peut-être devenue grande sœur et l’instinct de protection a grandi dans ta petite personne. Ta mère rayonnait à tes yeux. C’était une évidence, être une fille signifiait qu’un jour tu deviendrais maman.

Parce que depuis que le monde est monde, les vagins sont conçus pour enfanter, t’sais.

Les années filent et le parcours d’une vie standard fait son chemin. Tu rencontres l’homme de ta vie. Après quelques voyages, vous habitez finalement sous le même toit. Vous gagnez votre pain. Pas trop aisément, mais juste assez pour vous dire qu’il est temps de devenir parents. Qu’il est temps de reproduire l’image idéaliste d’un couple moderne. La bedaine grossit, une pièce de la maison s’embellit et très vite la famille s’agrandit.

Certes, ce bébé devient le centre de ton univers. Ça brûle en dedans. Mais ce serait mentir de dire que tout est rose. Les nuits sont parfois longues et les larmes parfois si près d’exploser.

Une remise en question te traverse l’esprit.

Et si jamais t’avais fait un enfant pour fitter dans le moule? Pour projeter l’image de la femme accomplie ?

Et si jamais tu t’étais vite désillusionnée de ce nouveau monde dans lequel tu venais d’atterrir? Qu’au fond, tu t’étais peut-être imposé un style de vie qui ne te colle pas à la peau aussi bien que tu ne l’avais imaginé ?

Était-ce pour faire taire cette petite voix en toi qui te criait l’urgence de procréer?

Et si c’était, inconsciemment, pour suivre la vague que la société projette? Cette vague qui sous-entend que de mettre au monde est synonyme d’une vie parfaite.

Comme si toute femme était confinée à devenir mère. Parce qu’une femme qui ne veut pas d’enfant passe pour une égoïste finie. Comme si une femme ne pouvait pas, pendant toute sa vie, se faire passer, elle, en premier. Ou si elle ne pouvait pas donner au suivant d’une autre manière.

Et finalement, si t’avais fait ce choix par amour? Pour celui que tu possédais déjà et celui que tu découvres jour après jour.

Si t’avais fait ce choix pour le goût de l’aventure, de l’inconnu?

Si t’avais fait ce choix pour toi?

Si jamais tu y prenais goût et que l’envie de recommencer s’emparait de toi ?

Rose-Marie Martel
ROSE-MARIE MARTEL
Crédit : Iakov Filimonov/Shutterstock.com

Rose-Marie Martel

Maman recrue, je suis loin d'être parfaite. J'ai tout ce qu'il faut pour être une mère indigne du XXIème siècle. De formation ainsi que de métier, je suis designer d'intérieur donc un peu artiste sur les bords. Je demeure dans la région de Québec et j'ai fait traiter mon gazon pour la première fois cette année. J'adore le sarcasme et la musique classique (une de ces deux affirmations est fausse). J'ai le goût de partager mes vilaines pensées avec vous au lieu d'aller me confesser sur un banc d'église. Ça pue dans une église.

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