woman hug baby

T’as pas d’enfant, mais t’es une maman

woman hug baby

T’es une maman au fond de toi. Tu le sais depuis longtemps. Tous ceux qui t’aiment le savent.

Pourtant, tu n’as pas d’enfant. Pour toutes sortes de raisons, tu n’as pas eu d’enfants.

Ça n’a pas marché.

Tu n’as pas rencontré le bon gars.

C’est trop tard.

Ta santé ne te l’a pas permis.

Une vie compliquée… La maternité n’a pas pu être une option.

Il y a des femmes qui font le choix de ne pas avoir d’enfants. C’est correct ainsi. Toi, on ne peut pas dire que tu as eu le choix. Ce n’est pas arrivé. C’est tout. Et ça te fait encore de la peine parfois. Souvent. Quand tu regardes les mamans avec leur bébé, les bedaines et les petits vêtements au magasin. T’y penses et puis tu avances.

Quand j’étais petite, je passais mes vacances chez la tante de mon père qui n’avait pas eu d’enfants. Elle avait en partie élevé mon père et ses frères. En fait, j’avais deux grand-mères paternelles. Cette autre mamie est une des personnes qui ont le plus marqué ma vie. Jamais je n’oublierai ses conseils, sa bonté, sa douceur, son écoute. J’ai mangé le chocolat qu’elle achetait pour nous faire plaisir sans jamais réaliser à l’époque à quel point nous, les enfants, nous comblions son instinct maternel. Elle nous faisait du bien. On lui faisait du bien. Elle a contribué à mon éducation, à mes souvenirs d’enfance, à la construction de qui je suis devenue.

Toi aussi, tu es sûrement quelque part la deuxième maman, la tante, la grande amie qui marquera la vie d’un ou de plusieurs enfants. Et ça, ce n’est pas rien.

Mes enfants ont la leur : elle arrive chez nous les bras chargés de cadeau et d’amour. Elle est là à chaque spectacle, chaque hospitalisation, chaque moment qui compte. Elle a un droit de séjour sur le canapé familial pour regarder des films débiles en pyjama avec nous. Et elle fait partie intégrante de la vie de mes enfants.

« Il faut tout un village pour élever un enfant », dit le proverbe.

À toutes les mamans de cœur qui n’ont pas eu d’enfants. Vous faites partie du village. Et ça compte. Vraiment.

Viviane Bauge
VIVIANE BAUGE
Crédit : Halfpoint/Shutterstock.com

Viviane Bauge

En octobre 2016, je mettais au monde mon bébé. Les infirmières m’ont demandé si c’était mon premier. J’ai répondu : « C’est mon premier accouchement ». J’ai quatre enfants : je suis belle-maman de deux jeunes adultes rencontrés en même temps que leur père il y a 18 ans et maman d’un garçon de huit ans adopté à l’âge de trois mois. J’ai pris des routes variées pour devenir maman. Mais peu importe. Notre maison pas finie perdue dans les champs est maintenant remplie de toutes sortes d’humains qui me rendent parfois dingue, souvent inquiète, toujours émue.

Plus d'articles

Post navigation

7 Comments

  • Wow merci! Je suis belle mère et c’est tellement difficile parfois en partie dû a la mère qui a déclaré la guerre sans raison…

    Ça me touche merci

  • Une amie, ma meilleure amie en fait, m’a envoyé ce texte ce matin. Elle est maintenant maman et moi pas, et j’ai la chance de sentir que je pourrais avoir un rôle auprès d’elle et son enfant. Ton texte m’a touchée profondément, pour l’instant la vie ne s’enligne pas pour que je sois maman même si depuis petite je sens que j’y suis destinée. Tu es venue mettre des mots sur comment je me sens et mettre un baume sur la tristesse que je vis parfois. Merci…

  • Je n’ai pas eu d’enfant… Mon conjoint et moi on aura essayé pendant 17 ans… Après 6 fausses-couches et une grossesse ectopique qui a faillie me coûter la vie et qui m’aura laissée sans trompes (l’autre était atrophiée), j’ai dû jeter l’éponge… Nous aurions pu tenter la FIV ou l’IA mais à 41 ans les risques inhérents à une grossesse tardive et les coûts surtout m’ont amenés à ne pas tenter le coup… Tomber assise par terre la tête accotée sur les portes d’armoire à pleurer seule (car les gens autour n’aiment pas trop t’en entendre parler, ça les rends mal à l’aise et ton conjoint est aussi perdu que toi dans sa peine et tu ne veux pas lui rajouter la tienne) et à en avoir du mal à respirer tellement tu en es écorchée, je connais trop bien…. Mais malgré tout, je suis heureuse à ma façon… j’ai ouvert il y a près de six ans mon service de garde à la maison et elle est remplie de petits bouts de choux que j’aime tendrement et qui me le rendent bien… Et nous avons maintenant la garde complète et légale de mon filleul de huit ans jusqu’à sa majorité et qui habite avec nous depuis qu’il a un mois et demi… heureuse je le suis à ma façon mais oui il m’arrive de passer devant un petit pyjama ou une petite robe en vitrine et avoir le coeur qui me serre et voir un ventre bien rond de maman en devenir me rend quelquefois les yeux dans l’eau…. Mais je suis heureuse les trois-quarts du temps à ma façon et par procuration…

  • Merci de mettre les mots à ce je ressens pour 2 petits bonhomme. La vie ne s’enligne pas pour l’instant vers la maternité pour moi et avec l’handicap je sais que la grossesse sera un défi. Par contre, à 25 ans je peux encore espérer. Merci!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *