oeil sale noir

L’inculture du viol ou quand la société fait dans le man bashing

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Avant de ruer dans les brancards, de sortir tes pancartes et de crier à tue-tête tes slogans féministes, lis lentement cette petite introduction.

Je ne minimise pas la culture du viol. Je ne dis pas qu’aucune femme n’en souffre. Jamais je ne dirai ça. Jamais non plus je ne dirai qu’une femme peut provoquer une attaque. Jamais.

Par contre, je trouve ça aberrant et à la limite discriminatoire de dire que toutes les femmes sont un jour ou l’autre victime de la culture du viol dans leur vie et que tous les hommes sont des violeurs potentiels.

Minute papillon.

À en croire tout ce qu’on lit, voit ou entend ces jours-ci, Canac va bientôt manquer de bois parce qu’on va devoir toutes s’y garrocher drette-tu-suite pour placarder nos fenêtres tellement les violeurs bondissent d’une maison à l’autre tels de joyeux petits grillons innocents. Pis nous, les femmes, les grosses-épaisses-aveugles, on ne les voit bien sûr pas arriver.

Je ne suis pas parfaite mais je ne suis pas épaisse non plus. Les gens ont le droit d’être fins sans arrière-pensée, même ceux qui ont un pénis. Ben oui.

Arrête de voir des agressions partout et laisse un peu entrer le soleil. Peut-être même que ton teint va en bénéficier. Le man bashing, ça ne fait rien avancer – rien!

Arrête de généraliser. Tout n’est pas que noir ou blanc. Dire que les femmes agissent toutes en victimes, c’est généraliser. Dire que tous les hommes sont des violeurs, c’est carrément capoter. Et encore là, s’il-te-plaît, ne viens pas me dire que le viol existe. Je ne suis pas tarte, je le sais! Mais je sais aussi que les homicides, l’intimidation, la neige, les cacas mous et plein d’autres affaires existent. En être consciente et extrapoler sont deux choses ben différentes.

Ça serait plaisant de ne pas trop virer dans l’over-anxiété. Les femmes n’ont pas besoin de se sentir sur leurs gardes à toute-minute-du-jour-et-de-la-nuit. Ni de se sentir inférieure, faible, ou toute autre dénomination infantilisante du même gabarit.

Je ne suis pas parfaite. Pis personne ne l’est. Le gars qui regarde ton visage – ou toute autre partie de ton anatomie – ne va pas nécessairement te sauter dessus. Ça se peut qu’il te trouve juste cute. Pis j’ai des petites nouvelles pour toi : ça se peut même que tu trouves ça l’fun.

Va pas me faire accroire que c’est juste pour ton bien-être personnel que t’as pris une heure à te pomponner avant de sortir. Arrête de dire que le gars qui te regarde dans un bar t’agresse et que tu es une victime consentante parce que (oh malheur!) tu oses répondre avec un sourire. Et que dire de celui qui te dit bonjour dans un stationnement, ou même qui te tient la porte au centre d’achats, il ne veut pas obligatoirement abuser de toi, il cherche probablement juste un moyen de t’aborder ou de démontrer sa savante galanterie.

Cesse de te faire des scénarios catastrophes.

Comme une foule d’autres fléaux, le viol subsiste. Malheureusement. Mais le genre humain inclut d’autres espèces que les agresseurs et les agressées.

Please. Faut pas mettre tout le monde dans le même bateau.

Parce qu’à la gang qu’on est, ça se peut qu’on chavire, pis assez vite merci.

Lysiane Beaubien
LYSIANE BEAUBIEN
Crédit : pixabay.com

Lysiane Beaubien

Je suis moi avant tout. Avant d’être maman. Je crois sincèrement que je me suis oubliée jadis naguère. Mais plus maintenant. Je suis franche, sincère, honnête. Pif. Paf. Je fonce. Parfois je dis que je suis un vrai gars. À la semi-rigolade. Je suis enseignante, chef d’entreprise, bénévole en allaitement, chanteuse, sportive, et mère de famille (divorcée en garde partagée) de trois jeunes enfants. J’ai toujours aimé écrire, depuis que ma mère m’a offert un journal intime à l’âge de dix ans. Quelques années plus tard, je vois ce blogue comme exutoire, un médium pour évacuer mes idées plus ou moins tranchantes. Et par la bande rallier quelques mamans, qui sait? Pour acheter le nouveau livre de Lysiane, cliquer ici ! Pour une dédicace personalisée, communiquez directement avec l'auteure.

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