maman panique

Toi, la mère hypocondriaque sur les bords

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C’est le temps de la froidure qui arrive pis Maman Panique revient en ville. T’sais, celle qui se fraye un chemin dans un coin de ta tête et qui te donne envie de te garrocher sur le téléphone pour prendre rendez-vous d’urgence avec le pédiatre de ton p’tit parce qu’il a éternué deux fois en trois heures ? Cette même Maman Panique se dit que ça vaudrait la peine d’aller engorger une urgence déjà pleine à craquer pour une enflure de piqûre de maringouin ? Elle est un peu en nous toutes t’sais, cette maman-là, cette hypocondriaque chronique qui hiberne dans son coin mais qui risque de se réveiller à chacune des manifestations suivantes chez ses rejetons.

La fameuse croûte verte au nez 

Le rhume te guette. Si c’est pas la grippe. Ou pire encore. C’est sûr, avec les températures qui jouent la game du chaud-frette vient un temps où tu ne sais plus comment habiller tes p’tits. Fait que pour être sûre qu’aucune maladie ne s’attaque aux tiens, la journée où y’annonce du gel au sol pour la nuit d’après, tu te ramasses dans la garde-robe de cèdre une fois les enfants au lit pis comme si tu n’en avais pas assez, tu pars une brassée de lavage d’hiver pendant que la panier de linge propre est encore rempli d’une panoplie de shorts qui attendent de se faire plier depuis des lustres. Les mitaines, les gants de coton, les tuques et les cache-cou, votre retour est précoce, mais c’est maman qui décide. Mais tu les laisses quand même dans le sac de garderie les shorts là. Y’annonce quand même vint-cinq après le dîner.

Le tamponnement répétitif des oreilles 

Il n’en fallait pas plus pour te donner des sueurs froides. Pauvre petit chat, une otite ! C’est sûr ! Pis tant qu’à faire, il doit en avoir une double. Ça doit être à cause de la piscine de l’autre jour. T’avais pourtant bien dit à Papa de ne pas lui mettre la tête sous l’eau. Lui pis ses idées de grand fou. S’il t’avait écoutée, on n’en serait pas là. Ça fait que te v’là à l’urgence vu que tes remèdes de grand-mère ne semblent pas donner de résultats dans l’heure.

La tête qui pique

En le regardant, paniquée, tu te dis que ça ne peut qu’être des poux. Ça fait que tu cours vite voir si ça ne gigote pas dans cette botte de foin matinale pas coiffée là, tu mets ton chum sur la job de la première brassée de lavage et tu cours à la pharmacie où tu vas appeler ton boss, découragée, pour lui dire que t’es en quarantaine pour une période indéterminée. Tu n’en as pas la certitude encore mais vaut mieux être prudent. En plus, ça va vous donner le temps de vous retrouver en famille, encabanés. C’est sûr que l’ambiance sera à la fête. C’est connu.

Le p’tit teint vert à la sortie du lit

Tu sais tout de suite quand la gastro s’invite chez vous. Elle, tu ne sais pas pourquoi elle t’aime de même, mais elle revient toujours flâner dans le coin, prête à vous attaquer, toi, ton chum et ta marmaille. Tu les bourres toute la gang à grands coups de probiotiques, tu vérifies qu’il te reste un peu de Pedialyte version Mr. Freeze au congélateur, des sachets de soupe Lipton dans le garde-manger et tu laves tes plus grands plats de plastique; laver des planchers en ayant le cœur sur la flotte, c’pas trop ta tasse de thé.

Un coup que tout ça est fait, tu te souviens que le p’tit a mangé le restant du gâteau McCain qui était sur le bord de prendre la poubelle hier soir. Avec l’approbation de papa. Qu’avec la surdose de sucre qui venait avec, le sommeil prenait le bord. Gênée, sous le regard de tout le monde, tu vas te rhabiller.

Faudra ben que t’ailles travailler finalement. N’oublie pas de rappeler ton boss pour y dire que t’es en chemin.

Le p’tit bouton rouge qui « tu penses » est là depuis quelques jours

Dans le brouillard de l’eau qui revole partout à l’heure du bain, t’aperçois un petit point rouge sur la fesse de mini. Plus tu le regardes, plus tu le trouves rouge. Et gros. Et enflé. Sainte, tu ouvres toute les portes de la pharmacie à la vitesse de l’éclair pour trouver la Calamine et le Benadryl pis tu cries à papa qu’il t’amène le bicarbonate de soude rush pour en mettre dans le bain sur le champ. Tu risques toujours de passer pour une vraie dingue si tu te rends compte en cours de route que le coupable n’était qu’un tout petit maringouin farouche.

Quand vient le temps de penser à la santé de tes cocos, le hamster pédale vite. Et il en a de l’énergie. Pis il risque de courir longtemps, et pendant bien des années.

Ça fait que la mère, t’es sûrement mieux de t’habituer tout de suite aux roulements de yeux que ton chum va te faire quand tu vas lui dire que tu retournes consulter inutilement pour la même raison pour la trentième fois et que tu vas ajouter la case des stationnements de l’urgence de l’hôpital à ton budget mensuel.

Bonne chance avec l’hiver qui s’en vient là !

Mélissa Rondeau
MÉLISSA RONDEAU
Crédit : creatista / 123RF Stock Photo

Mélissa Rondeau

Autrefois sirène devenue baleine, j'ai l'immense bonheur de partager ma vie avec le plus beau des requins, le plus sage des poissons-chats de 3-ans-j’suis-grand-bon », la plus espiègle des piranhas et le plus charmeur des petits menés. Essayant tant bien que mal de me garder la tête hors du courant infernal de la perfection maternelle, je fais de mon mieux pour rester une amoureuse attentionnée et une maman amusante qui tente de garder le cap . Au travers des regards des autres qui me font souvent parfois douter de ma façon de faire ou encore de l'état de ma santé mentale, j'aime surtout apprécier les petits sourires que je croise où je suis capable de lire « High five la mère!» Après tout, on ne fait ça qu'une seule fois, aussi bien le faire sans crainte du jugement et avec un amour aussi pur et puissant que celui que nos enfants nous donnent en retour !

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