À toi, la maman tatouée avec piercings ou pourvue d’une quelconque différence que tu affiches avec fierté.
À toi, la maman marginale qu’on regarde comme si tu étais tout droit sortie de Orange is the new black. Comme si le fait d’avoir des tatouages t’empêchait d’avoir une tête sur les épaules. Comme si tes piercings faisaient de toi une délinquante qui transformerait ses enfants en petits truands dans l’avenir le plus proche.
À toi, celle qui s’affirme et qui n’a pas peur de ce que les autres peuvent raconter à son sujet. Qui est habituée d’entendre les chuchotements des gens en balade dans la rue.
Tu as appris à vivre avec ce remue-ménage autour de toi. Tu sais que ça fait partie intégrante de la game. Tu sais à quel point les gens ont peur de la différence mais tu as appris à en rire et même à éprouver de la tristesse pour ces personnes qui ne verront jamais plus loin que le bout de leur nez tout en prônant qu’ils ne jugeront jamais personne.
Mais aujourd’hui, il n’est plus question que de toi. Il est aussi question de tes enfants. Ces petits bouts à qui tu te tues à apprendre à ne pas juger l’autre alors qu’ils vivent sous le regard accusateur d’une trâlée de gens bourrés de jugements.
Ton je-m’en-foutisme laisse maintenant place à une colère définie par ton incompréhension face à toutes ces opinions stupides et gratuites que certaines personne se font de ton paraître et de ta façon de mener ta vie. Toutes ces idées préconçues, ces opinions provisoires qui gravitent autour de toi et dans toute les sphères de la société.
Un vieux proverbe artois dit : « Quand on regarde quelqu’un, on n’en voit que la moitié ».
Aujourd’hui, tu te demandes en quoi la différence peut être à ce point terrible. N’est-ce pas elle qui nous définit ?
Aujourd’hui, c’est le regard de ton enfant qui te ramène à l’ordre quand tu te désoles devant le jugement. Ce regard l’air de dire que pour lui, tu es et resteras à tout jamais la plus belle personne qui lui a été donné de voir à l’intérieur comme à l’extérieur.
Aujourd’hui, rien ni personne ne pourra noircir ou juger ce regard qu’il pose sur toi. Parce qu’il s’agit du lien le plus personnel, le plus beau et le plus ancestral du monde.
L’affection entre une mère et son enfant.
ÉMILIE FOURNIER |
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