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Tes olympiques à toi

maman course pixabay.com

Les olympiques, c’est excitant pour à peu près tout l’monde, sauf pour les mamans. C’est pas qu’on les admire pas nos-athlètes-olympiques-qui-se-sont-tellement-entraînées-pour-arriver-là, mais toi, tu fais ça à tous les jours. T’enfiles les épreuves les unes après les autres, sans avoir le temps de reprendre ton souffle ni de récupérer, comme une vraie championne. Pis t’as eu un gros neuf mois de potato-couch pour te préparer à ça t’sais, pas vraiment un entraînement solide, pis ton équipe de support est quelque peu … inexistante. Voici un aperçu de tes olympiques-en-24-heures.

6H30

C’est le coup du départ pis ça commence avec une course de haies. Les yeux pas encore décollés pis vêtue de ton pyjama en flanelette, tu sautes par dessus le linge sale, les Legos, le tracteur pis le chien pour devancer l’équipe adverse pis arriver à la salle de bain la première. Comme tu ne fais même pas les qualifications, quand arrive ton tour, ta gang a foutu du papier partout et le siège de toilette est baissé avec plein de pipi dessus.

7H00

Le déjeuner se transforme en duel d’escrime. Tu devras faire preuve de beaucoup de finesse pour t’en sortir en un morceau. En position de garde, tu attaques « Si vous mangez pas on va arriver en retard ». Ton argument poche passe dans l’beurre, et tu dois reculer devant la parade de l’adversaire « C’pas bon, j’voulais pas des céréales, tu me l’as même pas demandé ». Tu fais fine mouche en assenant ton coup d’estoc imparable : « Si vous mangez pas, j’donne vos bols aux chiens pis vous mangerez même pas ». L’adversaire est mortellement touché pis se tait un instant le temps d’avaler ses Cherrios-mous-qui-ont-trop-trempé-dans-le-lait.

7H30

Ta gang se transforme en public captivé par le match de tennis qui t’oppose à fifille. Leurs yeux vont de l’une à l’autre pendant que tu te démènes sur le court. «PAS ROBE ROSE » « Tu mets ce que t’as dans les mains » « SHORTS BLEUUUESS ! Bouboutte SHORTS BLEUUUEESS ». Un revers « Allez mets ta robe, le rose c’est ta couleur préférée ». Un smash sur cette balle poche : « NNNNOOOONNNN » pis ça continue de l’une à l’autre sans avantage ni balle de match.

Fatiguée de cet interminable échange, tu finis par te taper un combat de judo en a) faisant chuter de façon contrôlée fifille au sol b) l’immobilisant solidement pour tenter de lui passer ladite robe c) te garrochant par-dessus pour l’empêcher de l’enlever. Ippon ! T’as gagné, Bouboutte est maîtrisée pis finit par s’habiller.

8h00

L’heure de la gymnastique au sol. Avec trois sacs dans une main, ta sacoche dans l’autre pis ton cellulaire entre les dents, tu effectues une série de figures acrobatiques d’un bord à l’autre de la maison pour ramasser tout le monde, mettre les souliers, les vestes, les chapeaux et ce, dans les positions les plus extrêmes. Tu tournes autour de tout ce beau monde en chantant et en essayant de garder un sourire et une expression artistique, ne serait-ce que pour garder la face devant tes voisins. Tes contorsions, flexions et sauts sont toutefois effectués en rythme pis t’en manques pas un.

S’ensuit une courte mais efficace séance d’haltérophilie quand tu hisses à bout de bras #1, #2 et #3 dans la van, à l’arraché-jeté. Les cuisses ben solides, tu pognes le bambin par la taille, tu retiens ton souffle, tu grognes pis tu montes le poids mort jusqu’à la hauteur des épaules, tu le tiens devant ta face l’instant d’un bisou pis tu le laisses tomber dans son banc d’auto. Pis tu recommences avec les autres.

Pause publicitaire pendant tes 8 heures de travail. Tu souris, tu montres ton beau linge, tu relaxes, la vie est belle.

17H30

Pentathlon-du-souper. Parce que t’sais, #1 est intolérant au lactose, #2 veut pas de macaroni-ouach-pas-bon, #3 veut des macaronis, Chéri est ben écoeuré des macaronis pis toi t’es au régime.

Cinq personnes, cinq menus, servis en 12 minutes et trente-deux secondes top chrono.

À l’heure du bain, t’enchaînes avec la nage synchronisée où tu joues plutôt le rôle du juge sul’ bord de l’eau. Les figures se suivent et s’enchaînent, ta gang est hystérique, l’enthousiasme te gagne, on frappe dans les mains, le public est en délire, ta gang gagne. Salutations au public pis on sort de l’eau.

Tu fonces pour une courte séance de trampoline-sur-le-lit qui se transforme sur le champ en match de boxe entre #2 et #3. On devait s’y attendre. Tu fonces dans l’tas quand #1 t’imite, certain que c’t’une discipline d’équipe. Les coups fusent, t’en manges ta part, tu vois trente-six chandelles mais tu sors gagnante du match, tes p’tits perdants assis penauds autour de toi.

19H00

C’est la cérémonie de clôture. Les épreuves sont finies. La foule se disperse, mais contrairement aux athlètes olympiques, toi y’a personne qui te donne de médaille pis qui t’applaudit. Pas d’entrevue, pas de reportage, rien.

Fait que tu te verses un verre de vin, quand même ben fière d’avoir passé à travers une journée d’olympiques pis confiante que tu pourras faire mieux demain.

 

Maman Au Cube

           MAMAN AU CUBE

Maman Au Cube

Je suis une maman tout ce qu’il a de plus ordinaire, sauf que j’ai trois bébés du même âge. Ils sont parfaitement gros, parfaitement en santé, parfaitement plates, nommément #1, #2 et #3. Ça fait qu’à quatre, on n’entre pas pantoute dans le moule de la Maternité-parfaite, ni même dans celle de la maternité normale. Grande acerbe devant l’Éternel, chialeuse de compétition, critique perpétuelle, je n’aspire à rien d’autre qu’à faire comme tout le monde, sans jamais y arriver. Faut comprendre, le monde est fou !!!!

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1 Comment

  • Cela m’a fait bien rire parce que évidemment Quand on a une gang sa ressemble à sa loll moi je suis belle maman de trois beau garçon et maman d’un garcon et d’une petite fille alors oui vous compter bien 4 garçons une fille un papa et une maman surcharger …. Sans oublier le hockey oufff

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