maman apparence bébé

Ton apparence post-bébé

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Crédit : lopolo / 123RF Stock Photo

Y’a de ces matins où tu te sens belle. Tu te regardes dans la glace et tu trouves donc ben que tes yeux sont beaux et clairs. C’est à peu près là que le plus vieux te demande c’est qui, la belle madame sur la photo encadrée dans le salon. Toute fière tu lui réponds que c’est sa maman. Et là, avec toute la franchise et la candeur du monde, il te répond que t’étais pas mal belle AVANT.

Ouch. Ton ego se dégonfle pis tristounette et nostalgique, tu t’en vas à la salle de bain le coeur gros, tu fermes la porte doucement et tu te retournes devant le miroir pour une opération scan-du-corps-d’la-mère.

Bon, tes cheveux. Tous remontés en gros chignon tout croche le plus haut possible pour être certaine de ne pas avoir de couettes qui te tombent dans les yeux quand tu changes les couches. C’est pratique, ça c’est certain. Pas le temps de se casser le bicycle pour que ce soit droit. De toute façon, ça paraît pas, quand t’es peignée de même, que tes cheveux sont pas lavés. Tu vas le faire ce soir avant de te coucher. Tu penses. Si tu t’endors pas avec mini-toi pendant que tu le consoles parce qu’il perce ses premières dents.

Tes seins. YARCHE. Tes jadis-si-beaux-qui-tiennent-ben-seins. T’as ressorti tes anciennes belles brassières pleines de dentelles pour te donner un brin d’espoir qu’un jour, elle vont te refaire comme un gant. Ben non, pour que ça se tienne comme avant, dans le gant, ça prend la main de papa. Pas le choix. Fait qu’en attendant que le gras décide de se pitcher sur une nouvelle maman en devenir,  tu gardes tes tops-de-sport-dans-lesquels-tu fais-pas-de-sport-pantoute. Au moins c’est confortable pis tu peux le stacher le bourrelet qui dépasse par en dessous en le rentrant par en dedans une couple de minutes. Pas trop longtemps.

Tes jeans. Oh. My. God. Elles te donnent un muffin top du tonnerre et te coupent le souffle à toutes les fois que tu te penches pour ramasser ce que les p’tits lancent par terre pis elles te font mal à l’égo à toutes les fois que tu tentes en vain de les attacher parce que t’as mangé un paquet de chips format familial avec ton chum la veille. Dire qu’elles te faisaient des fesses à tomber par terre dans le temps. Ça fait que maintenant que lesdites fesses ont attrapé le même virus que tes seins, plus communément appelé la gravité,  tu te garoches sur les leggings qui te permettent de respirer. Y’en font en simili-jeans. Pis ça paraît même pas qu’ils disent. Ben ouais. C’est ça. À peu près comme le simili-poulet.

T’as même pas envie de regarder en dessous pour voir les petites culottes que tu portes. Parce que tu le sais que ça va te donner envie de pleurer. Tu portes probablement l’une des paires beiges que t’as achetées en paquet de dix, en te disant qu’anyway, t’allais les tacher après avoir accouché et les sacrer aux vidanges. Hé ben non. Elle sont encore là. Pis elles sont tachées comme prévu. De toute façon, y’a juste toi qui les voit. Quand vient le temps des ébats conjugaux quand t’as un p’tit deux minutes de lousse, c’est dans le noir, préliminaires exclus pis c’est même toi qui les enlèves fait que c’pas gênant.

Pour ce qui est des chaussures, tu portes encore passablement les mêmes qu’avant. Mais sans talons. Ton sciatique est trop sensible pour ça. Pour le restant de tes jours probablement. Une pointure plus grande aussi, à cause de l’enflure de fin de grossesse. C’pas vrai que ça part aussi rapidement qu’on te l’a dit. Même que des fois, ça s’en va jamais totalement. Pire encore, t’as un pied plus grand que l’autre. Tu sais pas comment c’est biologiquement possible. La magie du corps humain. Qui en a aussi profiter pour faire apparaître une quinzaine de cheveux blancs sur ta tête, le temps d’une micro-sieste sur ton divan la guenille encore dans les mains.

Ce que t’as appris avec la maternité, c’est que le confort est rarement stretch. Du chandail aux souliers. T’as pu personne qui te compresse les poumons par en dedans, t’iras toujours ben pas t’infliger cette cruauté-là volontairement.

Ça fait que c’est ça. Te v’là ben down devant ton miroir.

T’sais, la beauté, ça part dans la tête. Ça fait qu’essaie de t’apprécier le plus que tu peux pis de t’arranger tant bien que mal quand t’en as l’occasion, t’sais, une fois de temps en temps. Parce que t’as pas rien que ça à faire, jouer les Airoldi même si t’espères ne jamais te ramasser dans un Spotted-Quelque-Chose et de te voir les dounes à travers tes leggings trop mûrs en allant magasiner des couches.

Mélissa Rondeau

           MÉLISSA RONDEAU

Mélissa Rondeau

Autrefois sirène devenue baleine, j'ai l'immense bonheur de partager ma vie avec le plus beau des requins, le plus sage des poissons-chats de 3-ans-j’suis-grand-bon », la plus espiègle des piranhas et le plus charmeur des petits menés. Essayant tant bien que mal de me garder la tête hors du courant infernal de la perfection maternelle, je fais de mon mieux pour rester une amoureuse attentionnée et une maman amusante qui tente de garder le cap . Au travers des regards des autres qui me font souvent parfois douter de ma façon de faire ou encore de l'état de ma santé mentale, j'aime surtout apprécier les petits sourires que je croise où je suis capable de lire « High five la mère!» Après tout, on ne fait ça qu'une seule fois, aussi bien le faire sans crainte du jugement et avec un amour aussi pur et puissant que celui que nos enfants nous donnent en retour !

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