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Les nerfs Madame Blancheville : la balayeuse

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Tu peux choisir le modèle Dyson dernier cri transparent avec un manche mauve, te rabattre sur une Kenmore à traineau rouge 1988 ou te payer la totale avec une balayeuse centrale; ça n’amoindrira pas le calvaire : passer la balayeuse, c’est poche.

Dans la vie, il y a deux bruits que je supporte mal : le bruit de la hotte de poêle pis le bruit de la balayeuse. On va sur la lune, on fait des opérations à cœur ouvert pis on invente des autos qui roulent à l’énergie solaire ; à quand, les balayeuses silencieuses ? Me semble que si t’avais pas besoin de te taper ses soixante-quinze décibels pendant une demi-heure, les probabilités que tu finisses le ménage sans avoir envie de te cacher dans le noir pendant deux jours ou de t’injecter de l’ibuprofène par intraveineuse diminueraient considérablement.

Si, comme moi, t’as pas la chance d’avoir une balayeuse centrale, tu te promènes possiblement de long en large comme un prisonnier de guerre de 1829 avec ton boulet roulant qui rentre accidentellement en collision avec le mur toutes les deux à trois minutes encouragé d’un « Câlisse » mental ou verbal bien senti en checkant le mur avec appréhension.

En plus, ton boulet de la Guerre d’indépendance des États-Unis vient en package deal avec un cordon qui est jamais assez long. Tu passes donc le plus clair de ton temps au bout du fil, avec l’espoir-sans-espoir de réussir à passer dans le coin là-bas sans perdre le courant pour t’éviter de changer de prises toutes les cinq minutes. Je sais pas toi, mais chez nous, j’ai un paquet de petits appareils électriques qu’il faut déplogguer à deux mains en tirant avec l’énergie du désespoir; comment ça se fait que la plogue de la balayeuse est lousse de même ?

Si t’es chanceux comme moi, en prime, tu disposes aussi d’un toddler-futur-humoriste ou d’un chum-pas-plus-drôle-qui-faut qui la déplogue à qui mieux-mieux au beau milieu de ton gros fun juste pour le plaisir de voir ta face quand l’engin du diable s’arrête inopinément.

femme marteau fâchée

Même si tu répètes à qui veut bien l’entendre avec la fierté d’une mère qui voit son bébé faire caca sur le petit pot pour la première fois que t’as une balayeuse centrale, tu ne te sauves pas du trouble universel de tout aspirateur : la balayeuse, ça se passe plié en deux. Peu importe la longueur et la couleur de ton boyau, tu te ramasses toujours le dos courbé comme une omelette à te faire aller le bras et à toutes les fois que tu te déplies, tu souffres pis tu te redresses comme si t’avais un balai dans le derrière. Trente secondes plus tard, retour aux sources, position Tour de Pise.

À moins de tripper sur le balai, pis attelle-toi parce que tu vas tripper longtemps quand tes trois enfants vont manger des muffins dans le salon, la balayeuse, c’est vital comme l’oxygène. Ceci étant dit, c’est pas une raison pour la passer à tous les jours de ta vie comme une ménagère possédée du diable. T’sais, y’a un proverbe chinois qui dit : « C’est pas parce qu’y’a des graines de toasts en dessous de ta table que t’es une mère abominable. » Prends un break. Apprends à vivre avec les graines. Apprivoise-les. Fais-en tes amies. Le seul véritable dommage collatéral de prendre une pause-balayeuse, c’est de devoir t’essuyer le dessous de pied avant d’embarquer dans ton lit. Parce que les graines dans le lit, ça c’est plate, même quand t’as développé une belle relation de confiance avec elles.

L’autre affaire ben importante que tu dois savoir, c’est qu’il n’y a aucune loi écrite qui t’oblige à passer en-dessous des meubles pis des tapis. Ce qu’on voit pas, ça fait pas mal t’sais. Ça fait qu’arrête de scrapper ton plancher de bois franc à déplacer ton Elran. Tu feras ça en même temps que le grand ménage du printemps. Par contre, si t’adoptes ma technique, t’es peut-être mieux d’arrêter d’envoyer ta panoplie de cochonneries subtilement en-dessous des meubles au quotidien, question d’éviter les accumulations ingérables de résidus de pattes d’ours et les moisissures de vieux morceaux de pommes.

Je te parle pas du sous-sol, des garde-robes pis des fonds d’armoire. Je sais que t’es une personne équilibrée et que ta balayeuse n’est pas passée par là depuis plusieurs années. Continue.

Ça fait que c’est ça. En attendant que tes enfants grandissent et arrêtent d’étendre le trois-quarts de leur assiette sur le plancher de la cuisine, lâche pas ! Pis si t’es ben découragé, rappelle-toi que dans la vie, y’a pas de problèmes, y’a juste des solutions !

Lisez aussi Le sucre : cet effroyable ennemi à abattre et L’interminable phase du Chu-capab’-tout-seul-maman.

Maude Michaud

Fondatrice de la plateforme La Parfaite Maman Cinglante et auteure, j’adore informer, divertir et partager mes réflexions sur la parentalité mais aussi une multitude de sujets qui touchent les femmes de près et de loin.

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