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La plus grande erreur que commettent toutes les mamans

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Mon garçon,

Lorsque tu es né, je me suis mise à craindre de me tromper. Souvent. Malgré moi, j’ai eu peur de faire les mauvais choix, terrifiée par l’idée que mes erreurs laissent des traces indélébiles, des sillons creux et ineffaçables, sur la petite route sinueuse de ta vie. Pourtant, la plus grande erreur que j’ai commise n’est pas celle que j’aurais cru.

Lorsque j’ai décidé de laisser tomber l’allaitement, incapable de te nourrir, je m’en suis voulu et j’ai craint de te rendre malade sans les précieux anticorps que le lait maternel pouvait t’offrir. Pourtant, maintenant grand, tu es vigoureux et en santé et cesser de t’allaiter n’est pas la plus grande erreur que j’ai commise.

Lorsque tu as cessé de faire tes nuits et que j’ai pris la décision de te donner des céréales alors que tu n’avais que trois mois, j’ai craint de te faire souffrir en introduisant des aliments solides trop tôt, te guettant à tout instant, effrayée à l’idée de voir ton visage se crisper et je m’en suis voulu. Pourtant, à quatre mois, les céréales tout comme les fruits n’avaient plus de secrets pour toi et j’ai réalisé que de te présenter des aliments solides si tôt n’était pas la plus grande erreur que j’ai commise.

Lorsque j’ai appelé Mamie pour qu’elle vienne te chercher alors que tu n’avais que quelques semaines parce que j’étais à bout de souffle, j’ai craint de briser notre lien d’attachement et de ne pas être à la hauteur de mon rôle de maman et je m’en suis voulu. Pourtant, lorsque j’ai blotti mon nez au creux de ton cou à ton retour, tu m’as souri et j’ai su que de te faire garder si jeune n’était pas la plus grande erreur que j’ai commise.

Lorsque je t’ai laissé pleuré quelques minutes en sécurité dans ton lit à cinq heures un lendemain de nuit trop courte où je n’en pouvais plus, j’ai craint que tes yeux se remplissent à jamais d’une insécurité que je ne pourrais plus jamais chasser et je m’en suis voulu. Pourtant, lorsque je suis entrée et que je t’ai pris dans mes bras, tu as cessé de pleurer. Aujourd’hui, tu es un petit garçon confiant et tu sais que tu peux compter sur moi et je sais que cette fois où je t’ai laissé pleurer n’est pas la plus grande erreur que j’ai commise.

Lorsque j’ai quitté la garderie la première fois et que j’ai eu la terrible impression de t’abandonner, j’ai craint que ton cœur redoute que je ne revienne plus jamais, que tu m’en veuilles terriblement à mon retour et je m’en suis voulu de ne pas avoir fait le choix d’être une maman à la maison. Pourtant, lorsque je suis venue te chercher, tu m’as accueillie les bras tendus, le sourire aux lèvres et j’ai su que mon retour au travail n’était pas la plus grande erreur que j’ai commise.

Lorsque j’ai levé le ton, au bout de ma patience, j’ai craint que tu te mettes à avoir peur de moi, que ma façon de faire t’amène à crier à ton tour, qu’elle te nuise en grandissant et je m’en suis voulu. Pourtant, aujourd’hui, tu es un petit garçon d’une douceur infinie et je sais que cette fois où j’ai haussé le ton n’est pas la plus grande erreur que j’ai commise.

Lorsque je t’ai fait garder pour prendre quelques heures pour moi pendant nos vacances estivales, j’ai craint que tu n’aies pas le temps de souffler, de te reposer et de profiter du peu de moments que nous partageons et je m’en suis voulu. Pourtant, ces quelques heures m’ont permis de faire le plein, nous avons passé de merveilleuses vacances en famille et j’ai su que de prendre quelques heures pour moi n’était pas la plus grande erreur que j’ai commise.

Lorsque j’ai été consulter trop tard et que ton rhume s’était transformé en pneumonie, j’ai craint que ton état se détériore, j’ai eu peur de te perdre et je m’en suis voulu. Pourtant, quelques jours plus tard, ton petit visage avait repris des couleurs et tes yeux avaient retrouvé leur éclat et j’ai su que cette fois où j’ai été consulter trop tard n’était pas plus grande erreur que j’ai commise.

Lorsque j’ai menacé de te punir et que je n’ai pas tenu parole, j’ai regretté mon manque de constance, j’ai craint de ne pas t’offrir le meilleur des modèles, de faire de toi un enfant-roi et je m’en suis voulu. Pourtant, aujourd’hui, tu sais faire la différence entre une bonne et une mauvaise action, tu testes rarement mes limites, tu respectes les règles de la maison et je peux affirmer avec assurance que d’avoir parfois manqué de constance n’est pas la plus grande erreur que j’ai commise.

Lorsque je t’ai puni pour la première fois et que je t’ai envoyé dans ta chambre alors que tu pleurais de toutes tes larmes, j’ai craint d’avoir été trop rigide, de t’avoir blessé et je m’en suis voulu. Pourtant, tu en es ressorti repentant, tu t’es excusé, tu m’as embrassé et la vie a repris son cours et j’ai su que de te punir n’était pas la plus grande des erreurs que j’aie commise.

La vérité, c’est que la plus grande des erreurs que j’ai commises est de m’être sentie coupable chaque fois que j’ai douté de mes décisions, chaque fois que j’ai douté de moi. Aujourd’hui, j’ai décidé de fermer la porte à la culpabilité parce qu’au fil des années, elle ne m’a apporté que de nombreuses heures d’insomnie et un torrent de larmes sur l’oreiller le soir venu.

Je n’ai pas toujours raison et je me trompe souvent, mais chacune de mes erreurs me permet de devenir une meilleure maman et je ne vois plus là aucune raison de me sentir coupable.

Crédit : Vasily Deyneka/Shutterstock.com

Maude Michaud

Fondatrice de la plateforme La Parfaite Maman Cinglante et auteure, j’adore informer, divertir et partager mes réflexions sur la parentalité mais aussi une multitude de sujets qui touchent les femmes de près et de loin.

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