Je comprends que tu n’aies pas envie d’aller au camp d’été, ma chouette

girl crying

Ma chouette,

Je comprends que tu n’aies pas le goût d’aller au camp d’été. Je comprends que tu souhaiterais juste rester à la maison et faire pas grand-chose de tes dix doigts à longueur de journée.  Je comprends que la structure rigide du camp d’été, t’en as comme rien à faire. Que ce n’est pas comme ça que tu envisageais ton été. Que tu aurais bien besoin d’un break.

Si tu savais à quel point je te comprends. À ton âge, ça faisait longtemps que j’avais arrêté tout ça, que je n’y allais plus et restais à la maison toute seule.  Mais je ne te le dis pas.  Parce que les temps ont changé. Parce que, contrairement à moi, tu ne pousses pas en campagne où tout est « plus relaxe ».  Je suis désolée ma grande, mais tes huit petites années ne suffisent pas pour te laisser seule toute la journée. Tes huit petites années m’obligent à te déposer chaque matin à ton camp de jour et à te reprendre en fin de journée. Un peu comme si tu étais encore à l’école.  Malheureusement.

Je comprends bien que le camp d’été ne t’attire pas. Que tu souhaiterais rester à la maison ou pouvoir participer à un camp qui offre une concentration musique ou théâtre. Sauf que je dois travailler et je ne travaille pas uniquement pour te payer un camp d’été.

Crois-moi, j’ai aussi hâte que toi que tu puisses rester à la maison et profiter de ton été. J’ai aussi hâte que toi de ne pas avoir à te réveiller le matin, à te pousser dessus, à voir ta moue de préado pas contente à la table au déjeuner.

Sauf que, ma chouette, ce n’est pas un choix qui t’est donné. Parce que vois-tu, je n’ai pas le choix, moi, de me rendre au travail.  Je n’ai pas le choix de continuer à vivre sur l’horaire d’hiver même si c’est l’été. Même si je voudrais bien passer les deux mois à la maison avec toi.  À me lever à pas d’heure.  À faire saucette à toute heure. Et remiser ta boîte à lunch fin juin et la ressortir fin août.  Mais ce n’est pas notre réalité.

Ça fait que tu peux taper du pied tant que tu voudras.  Chigne, chiale, boude; ce sera quand même ton quotidien jusqu’à ce que je sois à mon tour en vacances.  Et quand ça arrivera, t’es prévenue; t’auras tout intérêt à t’accrocher un sourire au visage, à en apprécier chaque minute et à ne jamais prononcer de phrases qui tuent du genre «y’a rien à faire!!!!».

Parce que je te le dis, le temps fly quand on a congé des obligations, de la routine et du train-train.  Le temps s’évapore soudainement quand on a plus d’horaires pour nous dicter notre conduite. Et deux semaines, je le sais bien trop, que ça disparaît en un clignement d’yeux.

Crédit : Bilanol/Shutterstock.com

Marie-Claude Lamarre

Maman de deux cocottes bourrées de caractère (la pomme ne tombe jamais très loin de l'arbre), je suis une énergique, parfois énervante et souvent essoufflante. Mère indigne la moitié du temps, il me reste 50% pour vivre à fond ma vie de femme adulte, de travailleuse acharnée, d'amoureuse qui se redécouvre et d'amie passionnée que j'ai souvent mise de côté. Mes deux mini-moi sont mon port d'attache mais je parviens à travers leur absence à trouver l’équilibre qui m'a trop longtemps fait défaut.

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1 Comment

  • Comme je te comprends aussi petite chouette !! J’ai mis mon hibou de 6 printemps en colonie cette semaine et ton article raisonne fort en moi .
    J’espère qu’il s’amuse et qu’il profite !
    Belles vacances à toutes nos chouettes et hiboux !!
    Sonia Danse Prénatale

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