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Mes enfants, vous êtes ma vulnérabilité

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Vous êtes ma vulnérabilité.

Je ne l’étais pas. Avant vous. Vulnérable. J’étais forte. Solide. Implacable. Je menais ma vie sans me retourner. Sans faiblesse. Sans trop de peurs.

J’étais celle qui fonçait. Sans un regard autour. Un pas après l’autre, sans me soucier du lendemain. Et sans craindre qu’il n’y ait pas de lendemain justement. Je regardais vers l’avant, confiante. Instinctive. Impulsive. Dans ma prise de décisions. J’étais sans attache. J’allais et venais comme bon me semblait. Je me disais que je n’aurais jamais de regret. Je vivais ma vie à fond de train, consciente que je devais profiter de celle-ci. Insouciante de la suite des choses. Souvent même insouciante des conséquences de mes propres actions.

Les décisions que je prenais n’étaient pas forcément les bonnes, mais elles n’impactaient que moi. Alors, je persistais. Parfois sur des routes cahoteuses, en me plaçant moi-même dans des situations périlleuses. Mais je n’en avais rien à faire. Je vivais. Fougueusement. Dangereusement. En brûlant ma chandelle par les deux bouts. Mais en demeurant toutefois confiante, spontanée et libre.

Puis, vous êtes débarqués. Et j’ai freiné. Parce que tout à coup, je me sentais vulnérable, fragile. Tout à coup, il m’importait de me réveiller le lendemain. Tout à coup, je ne voulais plus vivre aussi intensément. Je voulais vivre interminablement. Pour vous accompagner le plus longtemps possible. Pour avoir le bonheur de vous voir évoluer. Parce que, tout à coup, d’autres vies dépendaient de la mienne. Parce que j’étais consciente que je vous ouvrais la voie. Parce que je savais que vous auriez toujours un peu besoin de moi.

Je ne suis désormais plus seule sur mon bateau. Et vous venez fragiliser mon assurance, mon invincibilité. Parce que quiconque souhaite me faire mal n’a qu’à s’approcher trop près de vous. Quiconque cherche à m’atteindre n’a qu’à passer par vous pour me faire plier l’échine. Une seule menace envers vous et j’obtempérerai toujours. J’obéirai. Je concéderai. Je céderai. Jusqu’à ma vie. Vous êtes une porte ouverte sur mon cœur et mon âme. Vous êtes ma faiblesse. Mon talon d’Achille. Vous êtes désormais prioritaires dans chacune de mes prises de décisions, parce que votre bonheur, votre sécurité et votre confort sont à présent mes objectifs de vie. Et que ça m’est impossible de les perdre de vue.

Avec votre venue, mon urgence de vivre s’est transformée en un besoin de vivre. Doucement. Tendrement. Longuement. Comme si tout à coup, je n’étais plus le centre de mon univers. Comme s’il y avait plus et surtout plus important.

Je vous ai donné la vie. Vous m’avez donné la peur de mourir. De devoir vous abandonner. D’être contrainte à laisser aller vos petites mains. À ne plus pouvoir vous suivre. Vous m’avez donné la maturité de penser à demain et le désir de le vivre aussi pleinement que mon aujourd’hui.

Vous êtes mes plus grandes raisons d’aimer la vie. Et vous le serez toujours.

Crédit : Mladen Zivkovic/Shutterstock.com

Marie-Claude Lamarre

Maman de deux cocottes bourrées de caractère (la pomme ne tombe jamais très loin de l'arbre), je suis une énergique, parfois énervante et souvent essoufflante. Mère indigne la moitié du temps, il me reste 50% pour vivre à fond ma vie de femme adulte, de travailleuse acharnée, d'amoureuse qui se redécouvre et d'amie passionnée que j'ai souvent mise de côté. Mes deux mini-moi sont mon port d'attache mais je parviens à travers leur absence à trouver l’équilibre qui m'a trop longtemps fait défaut.

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