mother embrace crying teenager girl

Ta première peine d’amour 

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Mon enfant, 

Sans que je m’en rende vraiment compte, c’était là. Tu vivais ta première histoire d’amour.  

Je t’avais déjà entendu répondre oui auparavant, lorsqu’on te demandait si tu étais en amour et que tu fréquentais l’école primaire. On s’entend toutefois pour dire qu’à cet âge, on ne connaît pas grand-chose à ce sentiment. C’est encore parfois si dur à comprendre même rendu adulte !  

À travers les années, je t’ai vu vivre tes amourettes et tes petits kicks. Je t’ai vu parfois avoir les yeux brillants pour un petit être que tu trouvais pas mal cute… 

Puis, je t’ai vu tomber en amour. Avoir les joues rouges, en perdre tes mots. Devenir timide lorsque l’on prononçait son prénom. J’ai compris que mon enfant venait de tomber ‘’ dans la cour des grands’’. J’ai compris que pour la première fois de ta vie, t’étais vraiment en amour.  

Ça m’a fait revivre tout plein de sentiments. Mes premières fois à moi. J’ai trouvé ça beau de voir tout cet amour émaner de toi.  

Pourtant, je dois t’avouer que dès le premier jour, dès le premier instant où je t’ai vu savourer ce moment idyllique, j’ai eu le coeur serré. Parce que je savais, même si pour toi c’était impossible, qu’inévitablement, un de vous deux se ferait mal.  

Malgré tout, parce qu’il faut savoir savourer ce que la vie nous apporte, j’ai partagé tes petites joies avec le plus grand des plaisirs. Je t’ai écouté me parler de tes sentiments et de ces premières fois si excitantes.  J’ai appris à découvrir cet être qui faisait tant battre ton cœur et lui ai fait une petite place auprès de notre famille.  

Puis, comme je l’avais craint, comme je le savais. C’est arrivé.  

Ce moment-là que je redoutais tant. Un matin tu t’es levé et j’ai remarqué dans tes yeux un petit quelque chose d’abîmé. Évidemment, il n’y avait rien. Un être en pleine adolescence n’a jamais rien. J’ai un peu insisté, mais j’ai bien compris qu’au final, je ne faisais que te taper sur les nerfs.  

J’ai quand même, après quelques jours, tenté de gratter le bobo un peu.  

C’est là que tu m’as avoué que c’était fini et que le plus douloureux dans tout ça, c’est que ce n’était pas ton choix. Outch .  

Mon coeur s’est émietté en pensant à comment toi, tu devais te sentir en dedans. Quand j’ai vu tes yeux se remplir d’eau en me l’annonçant, j’ai dû me parler fort en dedans pour ne pas m’effondrer devant toi.

Pas parce que je ne l’avais pas vu venir, pas non plus parce que c’était la fin du monde. Juste parce que pour une des premières fois de ma vie de maman, on avait blessé ton petit cœur amoureux et que je ne pouvais absolument rien y faire.  

Je n’ai pas su quoi te dire. J’avais tellement peur de te sortir toutes ces paroles stupides et «cliché» avec lesquelles on se fait rabattre les oreilles lorsque l’on vit une peine d’amour.  

J’ai simplement réussi à balbutier que j’étais là et que tu valais de l’or à mes yeux. Que derrière toutes les histoires se cache une leçon. J’ai bien vu dans tes yeux que je parlais comme une matante et que tu n’avais pas vraiment envie qu’on s’aventure là-dedans. Ce n’est pas grave. Il fallait que je te le dise. Un jour, cette phrase-là, je suis certaine qu’elle résonnera dans ton cœur.  

Mon enfant, sans que je m’en rende compte, c’était là. Tu vivais ta première peine d’amour.  

Je t’avais déjà vu avoir du chagrin pour des enfantillages lorsque tu étais petit. Mais cette fois-ci, c’était différent. En te regardant ravaler ta peine et essuyer tes larmes en disant que ça allait aller, j’ai compris que tu vivais quelque chose que tu n’avais jamais vécu avant.  Que maintenant, tu connaissais malheureusement ce sentiment qui fait mal et qui surprend jusqu’en dedans.  

 

Crédit : Papuchalka – kaelaimages/Shutterstock.com

Phonzine

Être la maman de trois fabuleux garçons occupe principalement mon cœur, ma tête et mon esprit. À travers d’eux, je m’épanouis, j’apprends et je me transforme. Le reste du temps, je tente de demeurer une femme complète et heureuse et je crois pouvoir affirmer que j’y arrive plutôt bien ! Je suis de celles qui ne se définissent pas uniquement en tant que maman et qui n’ont surtout pas la prétention d’être parfaite. À bas les tabous !

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