depressed father with baby

La revanche de papa : va consulter buddy

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Tu ne fais pas de surpoids. T’es capable de monter une série de marches sans que t’aies l’air d’avoir monté l’Everest. Tu n’es pas sur le bord de faire une crise de cœur quand tu cours pour attraper ton bus. Bref, tu te considères relativement en forme. Et pourtant, tu décides quand même de t’inscrire au gym. Parce que tu ne dirais pas non à avoir une p’tite shape de plage. Parce que t’aimerais être plus vite sur la glace le mardi soir. Parce que t’as envie de prendre soin de toi et de vivre longtemps. Un esprit sain dans un corps sain, right?

Or justement, fais-tu quelque chose de concret pour ton esprit sain? D’accord, tu n’as pas vraiment de problème de santé mentale. Tu te sens relativement bien en temps normal. Tu es assez satisfait de ta vie. Donc pour ces raisons, tu n’as jamais considéré consulter un psychologue. Ça ne t’a même jamais traversé l’esprit. Mais si je te disais que tu devrais quand même y aller?

Je sais, je sais. Ce n’est pas trop notre tasse de thé à nous, les hommes, d’aller parler de nos émotions. D’ailleurs, tu vis probablement cet inconfort au quotidien; si t’es comme moi, tu préférerais que ta blonde te sacre un coup de marteau sur la main plutôt que de répondre à sa sempiternelle question « comment tu te sens ? » Alors pour toi, d’aller volontairement te claquer une heure d’introspection avec un pur étranger, ça relève de la pure folie! Tu te dis que t’es aussi bien de prendre ta chainsaw et de te couper toi-même un bras.

Et non seulement ça ne te tente pas pantoute d’aller revisiter les traumatismes de ton enfance (allô le clown maléfique de ta fête de cinq ans) et d’analyser tes rêves (allô la stagiaire du bureau), mais en plus t’as peur de te faire juger par tes amis et d’inquiéter ta famille. Parce qu’une psychothérapie ça ne te fait pas gagner beaucoup de points de virilité dans le locker room; parce que ta mère pourrait se mettre à paniquer et tu appréhendes déjà sa volée de questions : « Ça ne va pas à la maison? T’es déprimé? Comment te sens-tu? » Ta question préférée. Tu ne t’en sortiras pas.

Tout ça pour dire que la société a beau avoir évolué, pour plusieurs, un homme qui consulte c’est louche. Mais on s’entend-tu pour dire que ça ne devrait pas être comme ça? Il n’y a absolument aucune honte à prendre du recul sur sa vie avec une personne qualifiée. Si on choisit d’aller pousser des poids dans un gym pour se sentir mieux physiquement, pourquoi on ne peut pas simplement aller jaser avec un professionnel pour se sentir mieux psychologiquement?

Être bien c’est bien, mais être mieux c’est mieux.

Alors moi je le dis haut et fort : je suis fier de consulter un psy. Bon, je ne te dis pas que je me tag sur Facebook chaque fois que je rentre dans le cabinet de Dr Phil, mais je suis fier de travailler sur moi, de gérer mes faiblesses, de capitaliser sur mes forces, d’aspirer au bonheur et de m’améliorer comme être humain (dans mon cas, c’est un travail de longue haleine).

Alors je t’encourage fortement à faire de même. Peu importe si ça va bien ou non dans ta vie. Je n’essaie pas de te convaincre parce que je suis un psy et que je veux élargir ma clientèle. Je ne suis pas non plus une petite fillette super proche de ses émotions; en fait je suis un peu douche sur les bords. Non, j’essaie de te convaincre parce que j’ai constaté les bénéfices dans ma vie de la psychothérapie et j’aimerais que tu puisses en profiter aussi. Je veux juste contribuer à normaliser la chose. Parce que les hommes ont le droit aussi d’obtenir de l’aide pour devenir meilleurs. Sans jugement. D’ailleurs, à regarder l’actualité des dernières semaines, ça n’aurait peut-être pas fait de tort à certains d’entre nous…

Crédit : Monkey Business Images/Shutterstock.com

Charles

Je suis un papa moderne. Un papa monoparental. Un papa très impliqué dans la vie de son fils, dès le jour -200. Je revis mon enfance à travers mon petit garçon. J'en profite au maximum. Vu de l'extérieur, on peut penser que je suis en plein contrôle de mes moyens. En réalité, je suis envahi par le doute et la culpabilité de ne pas avoir pu offrir une famille unie à mon fils. Je fais parfois des erreurs, mais une chose demeure constante: je fais tout avec amour.

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